Prologue de Jean : Différence entre versions

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1.18 θεον ουδεις εωρακεν πωποτε ο μονογενης υιος ο ων εις τον κολπον του πατρος εκεινος εξηγησατο<ref>Selon la version grec de Robert ESTIENNE</ref>
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1.18 θεον ουδεις εωρακεν πωποτε ο μονογενης υιος ο ων εις τον κολπον του πατρος εκεινος εξηγησατο<ref>Selon la version grec de Robert ESTIENNE</ref> || 1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.
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1.18 Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître<ref>Notre traduction suit celle de Louis Second</ref>.
 
1.18 Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître<ref>Notre traduction suit celle de Louis Second</ref>.
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===Problèmes de traduction===
 
===Problèmes de traduction===

Version du 3 juin 2020 à 06:50

On entre dans l’Évangile de Jean « par un majestueux portique »[1]. Pourtant, en raison de son caractère ancien, nous devons en étudier les matériaux pour en comprendre la signification profonde. Une première lecture du prologue de Jean suffira à nous convaincre de l’ampleur métaphysique des énoncés et, du même coup, de l’importance d’une étude sérieuse, que l'herméneutique biblique permet d’encadrer[2]. C’est dans un esprit de confiance que nous tenterons d’accomplir cet exercice, en tant que croyant, pour construire plutôt que pour déconstruire. Nous commencerons par des préliminaires herméneutiques, poursuivrons par une exégèse, pour finir par une synthèse et une application. L’analyse sémantique, constitue notre exégèse. Elle reprend les sections de l’étude structurale des préliminaires. Notre « raison de recourir à l’exégèse […], c’est qu’elle nous invite à ne pas séparer les figures de Dieu des formes de discours dans lesquelles ces figures adviennent »[3]. Le sens passe toujours par la médiation du texte. Dans Le conflit des interprétations, Paul Ricœur entend justement par forme de discours l’hymne et le psaume que notre écrit aborde. Nous chercherons de ce fait à aller au-delà d’une lecture superficielle du texte.

Préliminaires

Traduction

1.1 εν αρχη ην ο λογος και ο λογος ην προς τον θεον και θεος ην ο λογος

1.2 ουτος ην εν αρχη προς τον θεον

1.3 παντα δι αυτου εγενετο και χωρις αυτου εγενετο ουδε εν ο γεγονεν

1.4 εν αυτω ζωη ην και η ζωη ην το φως των ανθρωπων

1.5 και το φως εν τη σκοτια φαινει και η σκοτια αυτο ου κατελαβεν

1.6 εγενετο ανθρωπος απεσταλμενος παρα θεου ονομα αυτω ιωαννης

1.7 ουτος ηλθεν εις μαρτυριαν ινα μαρτυρηση περι του φωτος ινα παντες πιστευσωσιν δι αυτου

1.8 ουκ ην εκεινος το φως αλλ ινα μαρτυρηση περι του φωτος

1.9 ην το φως το αληθινον ο φωτιζει παντα ανθρωπον ερχομενον εις τον κοσμον

1.10 εν τω κοσμω ην και ο κοσμος δι αυτου εγενετο και ο κοσμος αυτον ουκ εγνω

1.11 εις τα ιδια ηλθεν και οι ιδιοι αυτον ου παρελαβον

1.12 οσοι δε ελαβον αυτον εδωκεν αυτοις εξουσιαν τεκνα θεου γενεσθαι τοις πιστευουσιν εις το ονομα αυτου

1.13 οι ουκ εξ αιματων ουδε εκ θεληματος σαρκος ουδε εκ θεληματος ανδρος αλλ εκ θεου εγεννηθησαν

1.14 και ο λογος σαρξ εγενετο και εσκηνωσεν εν ημιν και εθεασαμεθα την δοξαν αυτου δοξαν ως μονογενους παρα πατρος πληρης χαριτος και αληθειας

1.15 ιωαννης μαρτυρει περι αυτου και κεκραγεν λεγων ουτος ην ον ειπον ο οπισω μου ερχομενος εμπροσθεν μου γεγονεν οτι πρωτος μου ην

1.16 και εκ του πληρωματος αυτου ημεις παντες ελαβομεν και χαριν αντι χαριτος

1.17 οτι ο νομος δια μωσεως εδοθη η χαρις και η αληθεια δια ιησου χριστου εγενετο

1.18 θεον ουδεις εωρακεν πωποτε ο μονογενης υιος ο ων εις τον κολπον του πατρος εκεινος εξηγησατο[4] || 1.1 Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.

1.2 Elle était au commencement avec Dieu.

1.3 Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.

1.4 En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.

1.5 La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.

1.6 Il y eut un homme envoyé de Dieu: son nom était Jean.

1.7 Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.

1.8 Il n'était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière.

1.9 Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.

1.10 Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l'a point connue.

1.11 Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue.

1.12 Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés,

1.13 non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.

1.14 Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père.

1.15 Jean lui a rendu témoignage, et s'est écrié: C'est celui dont j'ai dit: Celui qui vient après moi m'a précédé, car il était avant moi.

1.16 Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce;

1.17 car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

1.18 Personne n'a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître[5].

Problèmes de traduction

La ponctuation n’est pas toujours indiquée par les scribes de l’époque. Dans les manuscrits les plus anciens, les phrases du prologue se suivent sans ponctuation. Pour cette raison, les versets 3 et 4 de Jean 1, selon la ponctuation que l’on choisit, se lisent de deux façons. Les deux derniers mots du verset 3 peuvent se rattacher soit à ce qui suit, soit à ce qui précède : 1) « Tout par lui est advenu, et sans lui n’est advenue pas une chose. Ce qui est advenu en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes »[6] ; 2) « Tout par lui est advenu, et sans lui n’est advenue pas une chose qui n’est advenue. En lui était vie, et la vie était la lumière des hommes »[7]. Suivant Blocher, nous penchons pour la deuxième solution en raison de deux arguments. Premièrement, il y l’argument historique : la première ponctuation a la majorité des Pères à son avantage. Deuxièmement, c’est l’argument exégétique : une symétrie numérique jaillie lorsque l’on compte les mots de chaque proposition selon la ponctuation de la première solution, que nous ne saurions attribuer au hasard, mais à l’intention de l’auteur[8].

Étude péricopale

La question du plan du prologue de Jean n’est pas facile à résoudre. Or, de ce plan dépend l’unité de la péricope. Nous entendons par péricope une portion de texte qui forme un tout sémantique. Pour découper notre portion de texte à étudier, nous devons comprendre la structure adoptée par l’auteur. Même si allusion à la Genèse il y a, Jean ne reprend pas la structure de celle-ci. Quelques traductions optent pour une division en deux parties. Ce sont les deux thèmes principaux qui peuvent amener à penser à ce type de structure. La première (Jean 1.1-13) le thème… La deuxième celui de Jean-Baptiste. Nous n’opterons pas pour cette division bipartite, pour deux raisons. Le fait que le nom de Jean-Baptiste apparaît dans la première partie est une première objection. Nous trouvons une seconde objection en ce que les pensées de l’auteur sont manifestement disposées selon un schéma parabolique (chiasme) dans lequel les versets concernant la décision vis-à-vis du Christ forment le noyau[9]. Ce schéma parabolique nous permet de choisir les versets 1.1-18 comme formant une unité de sens.

Analyse structurale

FIGURE 1[10]

A

Dieu avec Dieu

(vv. 1-2)

Dieu avec Dieu

(v. 18)

A’

B

Médiation de la Création

(v. 3)

Médiation de la Rédemption

(v. 17)

B’

C

Vie et lumière

(vv. 4-5)

Les grâces du Rédempteur

(v. 16)

C’

D

Témoignage de Jean-Baptiste

(vv. 6-8)

Témoignage de Jean-Baptiste

(v. 15)

D’

E

Venue dans le monde

(v. 9)

Venue dans le monde

(v. 14)

E’

F

Ceux qui rejettent

(vv. 10-11)

Ceux qui acceptent

(vv. 12-13)

F’

Analyse contextuelle

Contexte spatio-temporelle

Le lieu de rédaction n’est pas mentionné par l’auteur. On relève trois suggestions données par les théologiens : Éphèse, Antioche (en Syrie), Alexandrie. La tradition veut que Jean ait été écrit dans la région d’Éphèse en Asie romaine.

Contexte historique

Avant la rédaction des évangiles, les Paroles de Jésus se transmettent oralement. Au moment de la rédaction de la passion johannique, les auditeurs connaissent déjà les évangiles de Matthieu, de Luc et de Marc. Bien que Jean rédige le rédige après la destruction du temple, le récit s’ancre dans un tout autre contexte historique, celui de la période dite du second temple. Cette période, s’échelonnant 539 av. J.-C. et 70 ap. J.-C., est marquée par l’espérance eschatologique qui encadre les enseignements de Jésus. Plus spécifiquement, les juifs attendent le Messie, qui doit venir de Bethléem, en Judée, d’après le prophète Michée (5.2-4).

La documentation historique sur Jésus est plutôt riche, si on la compare avec d’autres personnages d’envergure de l’Antiquité[11]. Jésus, après être apparût à Jean-Baptiste et ses disciples, entame une vocation, commune à l’époque, de rabbin itinérant[12]. Dans ses Antiquités judaïques, l’historien juif Flavius Josèphe écrit à la fois sur Jésus et sur Jean-Baptiste. Il décrit Jésus comme homme sage, faiseur de miracles et « maître des gens qui recevaient avec joie la vérité ». Il rapporte que, même après que Pilate eut condamné Jésus à la croix, ses disciples, « le groupe des chrétiens », continuèrent le mouvement qui allait devenir le christianisme[13].

Contexte culturel

La langue parlée par les juifs de l’époque est l’araméen. Cependant, le grec est primordial pour une grande majorité d’entre eux, dont ceux de la diaspora. Le langage de Jean a des résonnances philosophiques. Comme nous le verrons dans notre exégèse, le concept de Logos a des racines stoïciennes. Issu de l’école du Portique (στοά), le stoïcisme est une école philosophique fondée en 301 avant Jésus-Christ par Zénon de Cition à Athènes. Héraclite est le premier à avoir utilisé le terme Logos pour désigner la raison divine. Employé ensuite par les Platon et les Philon D’Alexandrie, le terme s’est répandu dans le monde antique pour décrire tant le Discours que la Raison[14].

En outre, la découverte des manuscrits de la mer Morte dans les années 1940 a posé la question de l’influence de la communauté qumrânienne sur l’auteur, le groupe sectaire du mouvement des esséniens décrit par Josèphe[15]. Selon Horton, « s’il y a influence de Qumrân sur Jean, elle se situe au niveau de la terminologie, et non de la théologie »[16].

En plus des cultures grecs et hébraïques, une nouvelle pensée, de nouvelles habitudes se développent. Après avoir servi de cadre à l’enseignement du Messie, l’eschatologie sert de cadre au « kérygme », qui, à son tour, sert de cadre au récit. L’Église primitive partage le sentiment que la plénitude des temps, l’accomplissement des prophéties et l’inauguration du royaume coïncident avec la venue du Christ[17]. Que l’évangéliste et ses destinataires partagent tous deux la culture du christianisme primitif se remarque à la manière dont le texte le Baptême et l’Eucharistie[18]. En effet, ces sacrements sont convoqués comme une pratique déjà instaurée.

Contexte politique

Les Romains contrôlent la méditerranée et règne sur Israël par l’intermédiaire d’un roi désigné par Rome. Au moment de la naissance de Jésus c’est Hérode 1er le grand qui règne. Lorsque celui-ci meurt, son fils Hérode Antipas II le remplace jusqu’en 39. C’est lui qui fera couper la tête de Jean-Baptiste, par crainte de son pouvoir politique[19]. Avant d’être décapité, Jean-Baptiste précéda le ministère public de Jésus, menant une vie de dépouillement dans le désert. Il baptisait ses disciples dans l’eau, afin de les préparer à la venue du Seigneur. Josèphe par de « Jean dit le Baptiste », comme d’un proclamateur de la rémission des péchés suivant le « baptême de repentance »[20].

Contexte géographique

Jésus est né à Bethléem en Judée. Son baptême par Jean-Baptiste eut lieu dans le Jourdain, fleuve s’écoulant sur 360 km, du mont Hermon à la mer Morte. Le témoignage du baptiste, à la fin du prologue, s’est déroulé à Béthanie, au-delà du Jourdain, « lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des sacrificateurs et des Lévites » (Jean 1.28) le questionner. Béthanie est le village où s’est produit le miracle de la résurrection de Lazard, qui se situait à 2,7 km de Jérusalem.

Contexte péricopal

Contexte large

Comme les synoptiques, le quatrième évangile concerne Jésus, Fils de Dieu. C’est un livre de signes, où il est question de l’histoire, des origines, du ministère, de la mort et de la résurrection de Jésus. Écrit en grec, pour un auditoire grec, autour de l’année 80 [21], l’auteur y « façonne son témoignage en ayant à l’esprit la situation de ses lecteurs »[22]. Que cet auteur soit Jean, le fils de Zébédée, est fort probable; c’est la vision traditionnelle. Toutefois, Richard Bauckham, tout en confirmant que l’auteur ait été un témoin oculaire, pense qu’il ne s’agit pas de Jean l’apôtre[23], mais de Jean l’Ancien, qui, sans être apôtre, fut disciple de Jésus depuis le commencement.

L’évangile de Jean se distingue des autres, car il « contient plus de discours et de dialogues que d’actions. Parmi celles-ci, peu sont communes avec celles que rapportent les synoptiques, excepté dans l’histoire de la passion. […] des vingt-neuf miracles rapportés dans les trois premiers évangiles, Jean n’en a retenu que deux : celui des pains et la marche sur les eaux »[24].

En guise de plan sommaire, C. H. Dodd propose la structure suivante :

i) témoignage (ch. 1)

  • prologue (1-18)
  • divers témoignages (19-51)

ii) le livre des signes (ch. 2-12)

  • le nouveau commencement (2. 1-4. 42)
  • la Parole qui donne la vie (ch. 6)
  • Lumière et Vie – manifestées et rejetées (ch. 7-8).
  • le jugement par la Lumière (ch. 9-10)
  • la victoire de la Vie sur la mort (ch. 11)
  • la Vie au travers de la mort : la signification de la croix (ch. 22)

iii) le livre de la Passion (ch. 13-21)[25]

Contexte moyen

Le prologue a entièrement sa place dans l’évangile de Jean, car il donne littérairement et théologiquement le ton à l’ensemble qui suit. En effet, la majorité des thèmes du prologue se trouve impliquée dans le développement du récit[26]. Comme Feuillet le remarque, celui de « la révélation par le Christ des mystères divins se retrouve d’un bout à l’autre de l’évangile »[27]. Par sa rhétorique, le prologue participe déjà à l’argumentation de l’auteur en exposant les thèmes sur lesquels l’auteur composera les variations du développement. Par exemple, le thème de la venue de Jésus dans le monde apparaît 78 fois dans l’ensemble de l’évangile. Les termes relatifs à la croyance forment le thème principal par 98 occurrences. Ajoutons que le thème du rejet du Christ par les « siens » resurgira assez explicitement au chapitre 8. L’argument le plus convaincant en faveur d’une place légitime et authentique du prologue est la correspondance numérique qu’il entretient avec l’épilogue de l’évangile. En effet, tous deux sont constitués de 496 syllabes[28].

Contexte étroit

Notre péricope se divise selon le chiasme qui la structure. « Le chiasme fait réapparaître les éléments linguistiques symétriques dans l’ordre inverse où ils sont apparus précédemment »[29]. En découpant notre péricope selon cette symétrie concentrique, nous dirons que la première partie est sous l’égide du Logos, la seconde de celle du Fils[30]. Quoique ces deux titres réfèrent à la même personne (le Christ), ils dénotent des caractères distincts : 1) la Raison divine ; 2) le Christ éternellement engendré.

Contexte littéraire

Il n’est pas étonnant que le prologue passe par une structure parabolique, car le chiasme fait partie de la tradition littéraire de l’époque. Qu’il soit de petite ou de grande envergure, cette structure se retrouve déjà dans l’Ancien Testament. La forme est assez universelle : si elle se retrouve dans la culture sémitique, la culture gréco-latine la prise aussi, chez les anciens, notamment chez Homère[31].

Analyse littéraire

Plan analytique

Selon B. F. Westcott (1964, p. xlii) :

Le Logos :

1. dans son être absolu, éternel ;

2. par rapport à la création.

Exégèse

Analyse sémantique

Dieu avec Dieu (1-2)

À l’aide d’une préposition primaire indiquant une position temporelle et de l’imparfait de l’indicatif du verbe être qui accompagne le mot archè, l’auteur nous renvoie directement à des temps plus anciens que ceux de la Genèse, pour nous faire comprendre qu’au commencement, déjà existait la Parole. La traduction d’archè par « commencement » renvoie au concept d’origine, qui se révèlera être celle-là même de toutes choses.

Que le Logos soit paradoxalement décrit à la fois comme étant avec Dieu et comme étant Dieu dénote une réflexion sur le mystère de la trinité[32]. En français, ce concept, que nous traduisons traditionnellement par Parole ou Verbe, est presque incompréhensible. Il nous faut revenir à la sémantique originale du mot et qui a une origine double. D’une part, dans l’Ancien Testament, le concept hébraïque de logos renvoie à la Parole créatrice de Dieu, qui est l’une de ces caractéristiques. Cette Parole éternelle est aussi la Sagesse des écrits sapientiaux. D’autre part, dans la Grèce antique le concept de logos, ne réfère essentiellement pas à la parole proférée, mais à la parole intérieure, à la raison…[33]

Pour comprendre le sens du texte en profondeur, il s’avère utilise de creuser jusqu’à la signification stoïcienne de Logos. « Un Grec lisant les premiers versets de l’évangile de Jean ne pouvait pas ne pas comprendre qu’ils attribuent au Christ, dans sa préexistence, les fonctions du Logos stoïcien ! »[34] Par conséquent, c’est de la Raison de Dieu, qui gouverne l’univers, dont il est question. La puissance de synthèse de ce patronyme ne manque pas, mentionne Blocher, de « dire le message dans les catégories des auditeurs »[35].

Médiation de la Création (3)

Le troisième verset vient confirmer que le commencement dont il est question au premier verset « se situe avant la venue à l’existence de tout ce qui est venu à l’existence »[36]. L’allusion à la création du début du livre de la Genèse est une préparation à l’idée de nouvelle création que l’auteur dévoilera un peu plus loin. Que la Parole ait fait toutes choses implique que les actions de Dieu se font en toute harmonie trinitaire.

Vie et lumière (4-5)

L’usage que Jean fait des symboles de « vie » et de « lumière », sert à rendre compte des perfections de la « Parole »[37]. Mais, c’est d’abord pour soutenir le thème du salut qu’ils interviennent. Comme la « vie » et la « lumière » résident en Christ, c’est médiatisé par celui qui est venu chez les siens que la pensée de Dieu illumine l’entendement des hommes. On retrouve un double sens dans ce passage : katelabon peut signifier « comprendre » ou « maîtriser »[38]. Notons que l’auteur du quatrième évangile joue souvent avec les mots.

Témoignage de Jean-Baptiste (6-8)

Au verset six, Jean-Baptiste est mentionné pour la première fois. Il intervient à titre de témoin afin que les gens croient au Fils et soient sauvés. Comme il l’exprimera plus tard, il n’est ni la lumière, ni le Seigneur, ni le Messie, ni le Prophète. La véritable lumière c’est celui qu’il baptisera et sur lequel il verra le Saint-Esprit descendre sous forme d’une colombe.

Venue dans le monde (1.9)

Après avoir relevé l’aspect créateur de la Parole, l’auteur signale la venue de la Parole dans le monde. Cette irruption dans l’ordre qu’elle a créé implique un passage de l’extérieur à l’intérieur en rupture avec la pensée pré-gnostique ou panthéiste, de par la distinction initiale entre Créateur et créature. L’identification de Dieu avec sa créature, via l’incarnation, passe par l’incarnation historique du Verbe.

Ceux qui rejettent

Le logos des hommes rejette le Logos de Dieu[39]. Or le Christ est un passage obligé pour revenir à Dieu et être sauvé. Ce n’est que par Christ que nous pouvons naître de nouveau. Ce thème réapparaîtra dans l’évangile lorsque Nicodème rencontrera Jésus. Mais, ce que l’auteur cherche à démontrer, selon Carson, c’est qu’« il fallait, conformément aux Écritures, que l’homme qu’ils proclamaient comme Sauveur et Seigneur soit crucifié et rejeté par une grande partie de son peuple »[40].

Ceux qui acceptent (10-11)

Heureusement, Dieu se garde un reste fidèle. Pour ceux qui croient en la personne du Fils, le reçoivent, l’acceptent, il y a nouvelle naissance[41]. Par la volonté de Dieu, nous pouvons renaître, en Esprit et en Vérité.

Venue dans le monde (14)

Au verset 14 le nom de Fils surgit; il est probable que la gloire filiale « pleine de grâce et de vérité » fasse allusion au récit de la révélation de la gloire de l’Éternel à Moïse en Exode 34.6 où la grâce et la vérité sont liées à la gloire de Dieu[42]. Pour Blocher, « le rapport du Fils à Moïse est la pensée-clé des versets 14 à 18 »[43].

L’importance de ce verset est de servir à la compréhension que la venue du Fils est nécessaire à la connaissance véritable de Dieu. « Nous ne connaissons Dieu qu’après le passage du Fils, qui nous appelle à le suivre : alors, nous le connaissons en vérité, car le Fils est un seul Dieu avec le Père, et nous le connaissons par grâce »[44]. Avec l’incarnation du Christ, Jérôme Cottin souligne remarquablement qu’« entre Dieu et l’homme il n’y a plus simplement une relation de parole, il y a une personne véritable, que certains ont rencontrée, côtoyée, vue »[45]. En outre, que le Logos ait habité rappelle le souvenir d’Exode[46].

Témoignage de Jean-Baptiste

Jésus précède le témoignage de Jean-Baptiste. Il le précède, car il existe de toute éternité. Avant que Jean-Baptiste soit, le Logos est ! Il important de bien comprendre ce passage, en raison de sa portée christologie. En effet, dès le IIe siècle, un conflit éclate entre les partisans de la christologie orthodoxe, selon laquelle Jésus est l’incarnation de la Parole éternelle et éternellement engendrée de Dieu, et celles des partisans de l’adoptianisme, doctrine voulant que Jésus ne soit devenu le fils de Dieu que par adoption, après avoir été baptisé[47]. Traditionnellement, l’adoptianisme est considéré, par l’Église, comme une hérésie.

Les grâces du Rédempteur (16)

L’expression rendue par « grâce pour grâce » peut poser problème. Exprime-t-elle l’idée d’une correspondance entre deux grâces ? Est-il question d’une grâce donnée en échange d’une autre ? S’agit-il d’une deuxième grâce, se superposant à la première ? Selon Carson, l’opinion la plus convaincante traduit l’expression à la lumière de l’usage primitif dominant : une grâce est reçue à la place d’une autre[48].

Médiation de la Rédemption (17)

Avec Moïse la loi est donnée ; avec Jésus, la grâce et la vérité viennent. On remarque que, au nom de Jésus, s’ajoute le titre de Christ, comme pour l’identifier en tant que seule « cause médiate du salut dont Dieu est l’auteur suprême »[49].

Dieu avec Dieu (18)

En parallèle avec le verset premier, l’intention de l’auteur se confirme : « montrer comment les événements dont il a été témoin s’enracinent dans l’être éternel de Dieu, qui est en lui-même, indépendamment du monde, un et plusieurs »[50]. La conclusion du prologue est ce qui donne sens à l’ensemble : « c’est grâce à la distinction et à l’union trinitaire déjà posées au verset 1 (l’Engendré venu parmi nous est toujours dans le sein du Père) que le Dieu invisible peut être connu de nous »[51]. Comme en témoignent les récits de Moïse et d’Esaïe, personne ne pouvait voir la gloire de Dieu et vivre. Mais le Seigneur « a renversé la barrière qui empêchait les humains de voir Dieu » : « Celui qui m’a vu a vu le Père », dit le Seigneur !

Synthèse

La réflexion de Jean sur le mystère de la trinité est une révélation, Saint Augustin s’inspirera certainement pour résoudre le célèbre problème de l’un et du multiple, sans pareille pour la philosophie. Mais quel enseignement théologique ressort-il du prologue lorsqu’on le confronte à l’ensemble du quatrième évangile ? Synthétisons brièvement.

Le prologue de Jean nous informe que le Logos existait déjà avant la création du monde. Le Logos est à la fois Dieu et avec Dieu. Il s’est fait homme (même racine que humus[52]), s’est incarné pour venir sur terre. Il est celui que les prophètes ont annoncé. Plusieurs l’espéraient pour la rédemption. Comme Paul Wells le résume si bien : « Jésus-Christ est la Parole de Dieu, qui récapitule en sa personne unique, divine et humaine, toutes les apparitions précédentes »[53]. La qualité de Logos de Jésus se révèle extraordinairement lorsqu’il demande à Lazard, mort depuis 4 jours, de sortir du tombeau. Il se révèle être le Maître de la vie. Dieu est un Dieu d’ordre. La mort physique et spirituelle de l’homme est assujettie à l’ordre du Seigneur. Cependant, les ténèbres ne l’ont point reçu. Ceux qui ne le reçoivent pas préfèrent rester dans les ténèbres, puisque ce n’est que la lumière qui puisse les dissiper. La venue dans le monde du Logos implique un passage du monde éternel au monde temporel, du créateur à la créature, de la médiation de la création à la médiation de la nouvelle création. Pour Carson, le prologue décrit synthétiquement comment s’accomplit l’irruption du Logos éternel de Dieu « dans la sphère du temps, de l’histoire, de la tangibilité, autrement dit, comment le Fils de Dieu a été envoyé dans ce monde pour devenir le Jésus de l’histoire, de manière à manifester la gloire et la grâce de Dieu d’une façon spécifique et parfaite »[54].

En somme, le prologue dresse la table à l’enseignement de Jean sur l’identité de Jésus, l’eschatologie, le Saint-Esprit, le peuple de Dieu, l’élection, la foi et la fonction des signes[55].

Application

Que le prologue de Jean soit conceptuellement riche ne doit pas empêcher sa mise en pratique, comme le Seigneur l’a enseigné. Celui-ci comparait qui vient à lui, entend ses paroles, et les met en pratique à un homme construisant sa maison sur le roc (Luc 6.47-48). Nous voudrions donner quelques pistes d’application.

Pour Godet, le titre de Logos ne s’applique à une élévation, avec l’auteur, à la conception de la seconde personne de la Trinité[56]. Le mot d’ordre serait plutôt le suivant : « Croyez en celui qui nous a donné dans sa parole et dans sa vie la parfaite manifestation de l’être divin ! »[57] Ainsi, la portée du prologue devient davantage évangélique que gnoséologique. Nullement spéculatif, l’objectif de l’auteur serait la croyance du lecteur en Jésus pour avoir la vie, en l’acceptant dans son rôle d’unique médiation entre Dieu et l’homme. Toutefois, il ne faudrait pas, selon nous, oublier que notre confiance en Jésus passe par une conception de sa divinité trinitaire.

Comme chrétien, nous sommes persuadés que toutes pensées devraient être assujetties au Logos. En effet, de véritables enjeux philosophiques, apologétiques, épistémologiques, dépendent du rapport de l’Homme au Logos. Par exemple, si nous ne croyons qu’il y a un Logos, nous pourrons prétendre, avec les tenants du postmodernisme, qu’il n’y pas qu’une seule vérité. Si nous sommes modernes, nous pourrions au contraire que la vérité réside dans une objectivité neutre. Pourtant, contrairement à cette pensée séculariste, il n’y a pas de connaissance neutre. Devant Dieu, nous ne pouvons qu’obéir ou désobéir. Les doctrines du prologue de Jean se classent parmi les présupposés de base d’une épistémologie chrétienne[58].

Conclusion

Après avoir abordé la question de la traduction, présenté une étude péricopale et fourni trois analyses (structurale, contextuelle, littéraire), nous avons, en guise de préliminaires, soumis le prologue à une analyse sémantique verset par verset. En ce qui concerne la ponctuation des versets 3 et 4, nous avons opté pour ce que défend Blocher dans La Bible au microscope. Ensuite, c’est le schéma parabolique qui nous a permis de choisir les versets 1.1-18 comme formant une unité de sens. Les analyses ont servi à préciser les mondes de l’auteur, du texte et du lecteur. Nous avons vu que le Logos renvoie à la fois aux concepts hébraïque de Parole et de Sagesse, et helléniste de Discours et de Raison. Au niveau de l’exégèse, la compréhension du terme de Logos était nécessaire pour comprendre que l’auteur attribue au Christ, dans sa préexistence, les fonctions du Logos stoïcien. En plus d’aborder le Christ sous l’angle du Logos, nous avons vu que le prologue en parle comme du Fils de Dieu. Ensuite, nous sommes passés à la synthèse, où nous avons compris que Jean prépare son enseignement sur l’identité de Jésus, l’eschatologie, le Saint-Esprit, le peuple de Dieu, l’élection, la foi et la fonction des signes. Enfin, la synthèse nous a conduits à découvrir l’inévitabilité d’une prise de position de la part du lecteur : il peut soit croire et être pour le Christ, soit ne pas croire et être contre celui qui a tabernacler parmi nous.

VERVILLE, Pierre-Luc

Notes et références

  1. Henri BLORCHER, La Bible au microscope. Exégèse et théologie du Nouveau Testament, volume 2, Charols, Édifac, 2010, p. 9.
  2. Voir notre Vers une herméneutique biblique
  3. Paul RICŒUR, Le conflit des interprétations. Essais d’herméneutique, Paris, Éditions du Seuil, p. 630
  4. Selon la version grec de Robert ESTIENNE
  5. Notre traduction suit celle de Louis Second
  6. BLOCHER, op. cit., p. 17.
  7. ibid.
  8. ibid.
  9. ibid., p. 12
  10. ibid.
  11. Paul MATTEÏ, Le christianisme antique de Jésus à Constantin, Paris, Armand Colin, 2008, p. 50
  12. BLOCHER, op. cit., p. 25
  13. Flavius JOSÈPHE, Les Antiquités juives, traduction Étienne Nodet, livre IV, Paris, Éditions du Cerf, 1995, pp. 17-18
  14. François BASSIN, Frank HORTON et Alfred KUEN, Introduction au Nouveau Testament, évangiles et actes, Saint-Légier, Émmaüs, 1990, p. 351
  15. JOSÈPHE, op. cit.
  16. BASSIN, HORTON et KUEN, op. cit., p. 307.
  17. Ibid.
  18. Ibid.
  19. Simon Claude MIMOUNI, Le Judaïsme ancien du VIe avant notre ère au IIIe siècle de notre ère. Des prêtres aux rabbins, Paris, Presses Universitaires de France., 2012, p. 406
  20. JOSÈPHE, op. cit.
  21. D. A. CARSON, Évangile selon Jean, Trois-Rivières, Éditions Impact, 2011, p. 85
  22. D. A. CARSON et Douglas J. MOO, Introduction au Nouveau Testament, Cléon D’Andran, Excelsis, 2007, p. 199
  23. Pour une étude auctoriale, voir Richard BAUCKHAM, Jesus and the Eyewitnesses, The Gosepl As Eyewitnesses Testimony, Grand Rapids, William B. Eardman Publishing Company, 2006, 538 p.
  24. BASSIN, HORTON et KUEN, op. cit. p. 27.
  25. C. H. DODD, Historical Tradition in the Fourth Gospel, Cambridge, Cambridge University Press, 1963, p. 292
  26. FEUILLET, op. cit., p. 271.
  27. Ibid., p. 272.
  28. BAUCKHAM, op. cit., p. 365.
  29. Roland MEYNET, Initiation à la rhétorique biblique, tome I, Éditions du Cerf, Paris, 1982, p. 28.
  30. BLOCHER, op. cit., p. 12.
  31. BASSIN, HORTON et KUEN, op. cit., p. 140.
  32. BLOCHER, op. cit., p. 11.
  33. Amar DJABALLAH, Herméneutique I, Faculté de théologie évangélique, Montréal
  34. BLOCHER, op. cit., p. 13.
  35. ibid.
  36. Idib., p.11
  37. CARSON, op. cit., p. 131.
  38. BASSIN, HORTON et KUEN, op. cit., p. 293.
  39. Ibid., p. 14.
  40. CARSON, op. cit., p. 139
  41. BLOCHER, op. cit., p. 14.
  42. Ibid., p. 12.
  43. Ibib.
  44. DODD, op. cit.
  45. Jérôme COTTIN, Le regard et la parole. Une théologie protestante de l’image, Genève, Labor et Fides, 1994, p. 143.
  46. BLOCHER, ibid., p. 14.
  47. Adolf Von HARNACK, Historia of Dogma, 1889. Traduit par Neil Buchanan, édition électronique, 2005, non paginée.
  48. CARSON, op. cit., p. 149.
  49. Frédéric GODET, Commentaire sur l’épître aux Romain, 1883, édition électronique, ThéoTex, 2005, p. 605
  50. BLOCHER, op. cit., p. 11.
  51. BLOCHER, ibid., p. 12.
  52. BLOCHER, Révélation des origines, Paris, Presses bibliques universitaires, 1979, p. 36.
  53. Paul WELLS, Dieu a parlé. La Bible, semence de vie dans le cœur labouré, Québec, La Clairière, p. 40.
  54. CARSON, op. cit., p. 120.
  55. CARSON, op. cit., p. 111.
  56. Frédéric GODET, Commentaire sur l’évangile de saint Jean, Volume 1, Paris, Librairie française et Étrangère, 1864, p. 227.
  57. Ibid.
  58. Cornelius VAN TIL, Survey of a Christian Epistemology, New Jersey, Volume 2 of the series In Defense of Biblical Christianity, 1969, 195 p.

Bibliographie

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