Hypnose

De Réformation tranquille
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L'hypnose est définie comme « un état de sommeil qui permet néanmoins un large éventail de réponses comportementales à la stimulation. L'individu hypnotisé semble ne tenir compte que des communications de l'hypnotiseur. Même la mémoire et la conscience de soi peuvent être altérées par la suggestion et les effets de cette suggestion peuvent être étendus [hypnotiquement] à l'activité éveillée ultérieure[1] ».

Aujourd'hui, l'hypnose est acceptée dans le monde médical comme une aide précieuse aux traitements, notamment en psychiatrie et en psychothérapie. Elle a fait l'objet de discussions et de débats sérieux dans les milieux médicaux, gouvernementaux et chrétiens, car elle était perçue comme ayant des racines dans l'occultisme. Mais aujourd'hui, son lien avec les pratiques occultes est écarté par les thérapeutes et a été accepté "comme la fonction du système nerveux et un outil thérapeutique légitime[2] ». Malgré ces affirmations, il reste une aura de mystère autour de l'utilisation de l'hypnose en médecine car elle implique des zones inconnues de la conscience.

Description étymologique

Hypnose vient du mot grec hypnos (sommeil). Selon la mythologie grecque, Hypnos était le dieu du sommeil[3]. L'hypnose fait donc référence à un état de sommeil. De même, l'hypnose consiste à induire un état de conscience modifié caractérisé par une relaxation profonde et une suggestibilité accrue[4]. Le terme a été inventé par James Braid en 1842 pour décrire un phénomène auparavant connu sous le nom de mesmérisme. Les termes hypnose, état hypnotique, transe hypnotique et hypnotisme sont souvent utilisés de manière interchangeable pour désigner le phénomène de l'hypnose[5].

Mise en contexte

L'hypnose n'a rien de nouveau. Elle est utilisée depuis des milliers d'années par les sorciers et les chamanes. Mais le développement de l'hypnose en tant que champ d'étude dans le contexte de la médecine et de la psychologie date des affirmations de Fredrich Anton Mesmer (1733-1815), médecin autrichien qui a effectué de nombreuses guérisons thérapeutiques induites par des aimants. Il est considéré comme le père de l'hypnose. Selon lui, « la maladie était le résultat d'un déséquilibre dans le magnétisme animal du patient[6]. » Plus tard, les théories de Mesmer ont été discréditées par la Commission d'enquête française. Ses guérisons ont été attribuées au pouvoir de suggestion. Malgré les graves lacunes des affirmations de Mesmer, ses théories et ses pratiques ont ouvert la voie à un examen plus approfondi de la nature et des effets de l'hypnose. Au début du 20e siècle, on constate une légère stagnation de la croissance de l'hypnose. Mais après les guerres mondiales, ce domaine a été relancé et intégré de manière inextricable au domaine de la médecine. En 1956, l'American Medical Association déclarait que l'hypnose est « un complément thérapeutique précieux »[7]. D'autres associations professionnelles ont ensuite reconnu la validité de l'hypnose.

L'environnement de l'hypnose

Dans le processus d'hypnose, le lieu utilisé joue un rôle majeur. David G. Berner énumère les éléments suivants comme étant nécessaires pour avoir l'environnement souhaité pour l'hypnose[8]:

  • La restriction des entrées sensorielles par l'élimination des stimuli distrayants (une situation calme et relaxante).
  • Réduire l'attention à un objet externe (peut être une tache, une croix, etc.).
  • Parler de manière monotone et répétitive (ce qui conduit à un état hypnotique profond).
  • Suggestion d'images internes pour augmenter le sens de l'attention.

Les mythes sur l'hypnose

La peur de l'induction : le processus d'induction ou d'entrée dans un état hypnotique nécessite le consentement du sujet dans la plupart des cas. Il est très clair que la plupart du temps, les traitements hypnotiques sont effectués avec une acceptation volontaire[9]. Mais « vous ne pouvez jamais être hypnotisé contre votre volonté » n'est qu'une demi-vérité. Bien que la coopération personnelle de l'individu soit nécessaire, il est possible d'hypnotiser une personne à son insu. L'état de transe peut être induit par les stimuli des objets extérieurs et le comportement non verbal de l'hypnotiseur. Mais l'état de transe ne peut être maintenu sans la conscience réelle de la personne concernée[10].

La peur du contrôle par l'hypnotiseur : il y a toujours une crainte de ce que l'on pourrait faire sous le pouvoir de l'hypnose. Cette peur est principalement causée par les médias et la fiction. Pourtant, elle fait l'objet d'une attention particulière. La nature de l'hypnose est que les personnes en transe peuvent facilement accepter et répondre aux suggestions données sans esprit critique. Si elle est employée de manière inappropriée et non professionnelle, elle est potentiellement dangereuse. Ce point a conduit à la mise en place d'une législation concernant l'utilisation de l'hypnose. Mais des études approfondies dans ce domaine indiquent que si la suggestion donnée est en contradiction avec l'éthique de la personne, celle-ci a tendance à éviter ou à se réveiller de l'état hypnotique[11].

La peur de rester bloqué : on a exprimé la crainte qu'une personne puisse rester bloquée dans l'état hypnotique et ne soit pas capable de revenir au stade d'alerte. Mais jusqu'à présent, aucun cas de ce genre n'a été documenté. La vérité est que l'on est capable de s'alerter à tout moment. Un échec résultera soit en un réveil spontané soit en une conversion en sommeil naturel à partir duquel la personne se lèvera plus tard comme d'habitude[12].

Theopedia, trad. française de Pierre-Luc VERVILLE

Références

  1. Josh MCDOWELL et Don STEWART, Understanding the Occult, California, Here’s Life Publishers, 1989, p.128.
  2. Peter C. HILL, (Ed.), Encyclopedia of Psychology and Counseling, Michigan: Baker Books, 1991, p. 597.
  3. Michael D. HARKAVY, sous dir., New Webster’s International Encyclopedia, Floride, Trident Press International, 1991, p. 523.
  4. E. HILGARD et J. HILGARD, Hypnosis in the Relief of Pain', Michigan, Baker Books, 1984, p. 86.
  5. H.J. HYSENCK, Encyclopedia of Psychology, vol. 2, London, Search press Ltd, 1972, p. 87.
  6. George A. MATHER and Carry A. NICHOLAS, Dictionary of Cults, Sects, Religions and the Occult, Michigan, Zondervan, 1993, p. 184.
  7. David G. BENNER, Baker Encyclopedia of Psychology, Michigan, Baker, 1985, p. 543.
  8. Peter C. HILL, sous dir., Encyclopedia of Psychology and Counseling, p. 544.
  9. Encyclopedia of Britannica, vol. 11, Chicago, Encyclopedia Britannica, 1995, p. 995.
  10. George A. MATHER and Carry A. NICHOLAS, op. cit., p. 185.
  11. Ibid.
  12. Rosen HAROLD, The Encyclopedia of Americana, vol. 14, Danbury, Americana Corporation, 1980, p. 681.

Bibliographie

  • HILL, Peter C.(Ed.), Encyclopedia of Psychology and Counseling, Michigan: Baker Books, 1991.
  • MCDOWELL, Josh et STEWART, Don, Understanding the Occult, California, Here’s Life Publishers, 1989.
CC BY-SA 3.0