Médias
Les médias ou médias de masse sont l’ensemble des moyens de communication grand public. Ils comprennent la presse, la radio, l’affiche, le cinéma, la télévision et Internet. Avec le développement historique de ceux-ci, notre environnement est devenu hautement médiatique, dominé par la production d'information. Nous sommes passés d’une société de consommation de biens (modernité), à une société de consommation d’informations[1] (postmodernité et hypermodernité[2]).
L’omniprésence des médias dans notre société de communication justifie à elle seule de leur accorder une attention particulière. Trop souvent, le milieu technique nous transforme avant même que nous ayons eu le temps d’y réfléchir. Or les enjeux, notamment éthiques et historiques, sont trop grands pour que nous fassions preuve de négligence en la matière. Notre position est qu’il ne faut ni idéaliser ni démoniser les médias, mais plutôt être en mesure d’adopter à leur égard une position critique responsable.
Nous réfléchirons donc à la manière dont les médias changent notre monde et nous obligent à le repenser. Dans le cadre de cet article, c’est surtout au sens de moyen de communication de masse que nous utilisons le terme de média. Néanmoins, la distinction entre trois sens du mot média sera essentielle pour comprendre l’essence des médias en général, tandis que l’historique des médias montrera leur importance. Cette importance nous oblige à repenser notre d’agir dans le monde qui nous entoure qui a temps changé, à adresser les enjeux pour la question de l’agir humain, individuel et collectif, dont il sera question en troisième instance.
Sommaire
Définition
Sens étroit
Au sens étroit, le terme de média est intrinsèquement lié au concept de masse tel qu’il s’est développé durant le XXe siècle dans le milieu anglo-saxon et que l’on retrouve dans l’expression « culture de masse[3] ». Il traduit, grosso modo, ce que l’anglais nomme mass media. Malgré cet anglicisme, le terme fait désormais partie du vocabulaire habituel de la langue française. C’est donc par convention que nous adoptons le mot ici. Les médias de masse « recouvrent la communication de masse qui, à travers un canal, permet à un émetteur de toucher un public vaste et hétérogène[4]. » De ce point de vue, le courrier traditionnel est un moyen de communication, mais il n’est pas un média puisqu’il ne permet pas de toucher un public vaste et hétérogène. De ce même point de vue, la télévision est un média, tandis que la peinture n’en est pas un. En effet, celle-ci, pour rejoindre une masse doit être reléguée par un appareillage de plus grande envergure. Il faut aussi noter que le concept de communication que l’on retrouve dans cette définition tend à s’éloigner de son sens étymologique pour se rapporter davantage au concept de transport de l’information qu'à celui de communion. Aussi, dans leur spécificité de permettre la communication à grande échelle, les médias nécessiteraient une réflexion plus serrée sur le concept de masse.
Sens moyen
Sous l’influence de l’anglais, il y a souvent débordement du sens, que nous qualifierons de sens moyen. Pour bien comprendre le sens moyen du mot média, il suffit d’enlever le mot mass à l’expression anglaise de mass media. On utilise alors le mot pour désigner tout canal de communication, que celle-ci soit de masse ou non, voire tout moyen d’expression. Rémy Rieffel et Francis Balle, tous deux spécialistes des médias, font usage de ce sens moyen. Dans son Introduction aux médias, Balle définit « un média comme un équipement technique permettant aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelles que soient la forme et la finalité de cette expression[5] ». Conscient des variations polysémiques de l’appellation dans ses diverses utilisations, Rieffel note dans Que sont les médias ? que « ce mot courant et anodin masque en réalité de fortes disparités entre les supports, de sensibles différences dans les modes de positionnement à l’égard du public, d’importantes inégalités au sein de l’échelle interne de légitimité ainsi qu’une grande hétérogénéité des milieux professionnels qu’il est censé englober[6] ». Si ce sens moyen contribue parfois à brouiller les pistes de la réflexion contemporaine sur le sujet des médias, il invite à une réflexion profonde sur le concept de communication où il importe de distinguer entre communication et transmission (la première relève des temps courts, la seconde des temps longs)[7].
Sens large
Pour comprendre le sens large de média, il faut revenir à l’important essai que McLuhan a publié en 1964 en anglais sous le titre de Understanding Media et qui a été traduit en français en 1968 sous le titre de Pour comprendre les médias. C’est notamment le sous-titre, The Extensions of Man ou les prolongements technologiques de l’homme en français, qui milite en faveur d’un sens étendu du mot média que l’on aurait peut être mieux fait de traduire media pour garder le rapport que le mot anglais garde d’avec son origine latine. Comme le remarque McLuhan, ce ne sont pas seulement les mass media qui sont des extensions du corps humain, mais aussi la roue et la route, etc. C’est ainsi que le mot média comme désignant n’importe quelle extension du corps, et donc n’importe quel moyen technique, culturel, a été popularisé par McLuhan. Pour McLuhan et plusieurs autres auteurs, le terme de média englobe des objets aussi différents qu’un téléviseur, une bicyclette, une carte postale ou un pigeon voyageur. C’est d’ailleurs le fait que des réalités aussi disparates puissent être regroupées sous un même chapeau qui a ouvert la voie à la nouvelle discipline qu’est la médiologie. Lorsque les universitaires ont remarqué que le concept de medium s’appliquait à un très grand nombre d'objets, ils ont commencé à s'intéresser à la fonction médiationnelle des médias. Si le même sens large se retrouve donc chez les médiologues, c’est-à-dire chez les théoriciens des rapports de médiations entre technique et culture, ceux-ci préfèrent utiliser le terme de médium (ou medium au singulier et media au pluriel)[8]. Ce sens est à privilégier dans ce champ d'investigation, car il souligne la problématique que transporte l’étymologie elle-même. La médiologie se nourrit d’ailleurs cette prise conscience du problème posé par le médium.
Mais alors, un nouveau flou définitionnel émerge, celui entre média et médium. Faut-il distinguer les deux ? Jan Baetens « trouve la distinction entre médium et média “un peu simpliste”, surtout quand elle sépare, dans le monde académique, la medium theory, plus ou moins équivalente à la “médiologie” et centrée sur les spécificités technologiques de l’interface [...] et la media theory, centrée sur le contenu des programmes et souvent fondue dans l’approche culturelle des médias de masse[9]. » Cela, en plus d’obliger les théoriciens des médias à faire leurs devoirs historiques, laisse apparaître les points de fracture idéologiques au sein des institutions académiques. Au contraire, Guillaume Soulez trouve utile la distinction entre média et médium « pour comprendre comment un média (organisation sociale de diffusion culturelle) peut agir sur un médium (composante matérielle, technique et formelle), mais il importe également de comprendre le rôle du “dispositif” au sein de cette perspective[10]. » Sans entrer dans le débat sur le dispositif lui-même[11], notons que l’auteur soulève un point capital pour la réflexion sur les médias lorsqu’il distingue le plan technique et le plan institutionnel, ce que les médiologues ont tôt fait d’étudier en montrant qu’il est impératif de distinguer entre matière organisée (MO) et organisation matérialisée (OM)[12]. Le médium, pour Régis Debray, renvoie à une fonction bien spécifique qu’on ne saurait comprendre sans la distinction entre MO et OM, et leur articulation. Pour Teva Flaman, le mot medium a un sens spécifique qu’il ne faut surtout pas confondre avec celui de média (au sens de mass media)[13]. Le premier mot englobe le second et non l’inverse. Ainsi, il réserve le terme de medium pour désigner tout moyen humain, et le terme de média pour désigner un moyen de communication de masse. Il nous semble que le débat sur la graphie est toujours d’actualité. Flaman rappelle aussi qu’il importe de prendre en compte ces usages techniques des termes, car elle soulève la problématique du medium lui-même[14]. Nous pensons donc que l’anglais a eu raison de conserver le sens latin de medium et qu’il faut l’habiliter en français. Il serait peut-être alors préférable de parler de medium de masse (au singulier) ou de media de masse (au pluriel).
Historique
Depuis l’invention du télégraphe au XIXe siècle, l’information circule à vitesse grand V, dépassant de loin celle de la vitesse physique, jusqu’à celle d’un avion hypersonique. La prise en compte des innovations médiatiques dans l’histoire fait ressortir les enjeux propres à chaque média. Quand un nouveau média apparaît, il ne remplace nécessairement pas les autres, ni ne les rend automatiquement désuets. Il les transforme plutôt, car la place de ceux-ci dans l’écosystème médiatique doit alors être repensée. Prenons l’exemple de la télévision. Avec l’apparition d’Internet, la télévision n’a pas disparu, mais elle s’est rapprochée du nouveau medium dominant, notamment en personnalisant son contenu : la télévision sur demande. Si historiquement, on a parlé de quatrième pouvoir pour la presse, on peut aisément l’appliquer de nos jours à l’ensemble des médias traditionnels, tandis qu’on parle de cinquième pouvoir pour ce qui est des communautés d’internautes.
La presse
La presse est le premier des médias de masse. « L’ancienneté de la presse doit être soulignée, non parce qu’elle serait un gage d’éternité – toutes les créations humaines finissent par disparaître un jour ou l’autre – ni parce qu’elle serait le signe de son obsolescence, mais plutôt parce que la presse a accompagné durant bientôt quatre siècles la formidable transformation des sociétés humaines[15]. » Après l’invention de l’imprimerie au XVe siècle, qui permet aux livres d’être copiés mécaniquement et, ainsi, d’être diffusés plus rapidement, la presse se développe jusqu’à devenir un média de masse, c’est-à-dire de communication grand public, lors de l'avènement au milieu du XIXe siècle des grands journaux industriels. Ceux-ci marquent l'entrée de l’humanité dans une ère nouvelle, où l’information est simultanément partagée par un grand nombre de personnes de milieux et de classes différents. La presse est dès lors considérée comme un quatrième pouvoir, parce qu’elle peut oser critiquer les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, et que les politiciens devront désormais passer par elle. De la sorte, la presse devient le lieu d’un nouvel équilibre : « l'histoire de son développement et la place qu'elle prend dans la société sont représentatifs du rôle que jouent les médias pour l'information du public et la circulation des idées, et témoignent de l'enjeu qu'ils représentent pour le pouvoir[16]. » La presse est devenue l’une des plaques tournantes de vie sociétale : « les périodiques imprimés ont été l’un des ferments et des vecteurs du développement économique, de la démocratisation politique et de l’expansion de la culture[17]. » La prise de conscience de l’importance du travail des journalistes donnera naissance à une éthique journalistique dont témoignent les nombreuses chartes et codes déontologiques qui ont vu le jour au cours du XXe siècle. La presse « a régné sur l’information et le divertissement durant plusieurs siècles, tout en contribuant largement à façonner notre monde moderne[18]. » Bien que la liberté d’expression soit l’une des raisons d’être de la presse, cette liberté a souvent été un enjeu, tout comme la démocratie. La presse a d’ailleurs été au service de régimes monarchiques et totalitaires. En France, la loi de 1881 est importante à cet égard, car elle vise à garantir la liberté de la presse. Quoiqu’elle fusse abrogée durant l’Occupation allemande, elle a été rétablie par la suite. Depuis la fin du XXe siècle, le pouvoir de la presse tend à diminuer. Internet en est en partie responsable.
L’affiche
Bien que les techniques d’impression d’image sous forme d’affiche existaient déjà depuis quatre cents ans, c’est au XIXe siècle que l’affiche commence à être employée comme média de masse. À la fin du XVIIIe siècle, la lithographie, technique de reproduction mécanisée inventée par Aloys Senefelder, permet le grand format à moindre coût. Alain Weill, spécialiste de l’affiche et critique d’art, considère que l’affiche de masse coïncide avec le développement de la publicité après la Révolution industrielle[19]. Avec les prodiges industriels et le triomphe de la bourgeoisie 1848 à 1898. Avant l’invention de la télévision, la guerre et les révolutions bénéficient énormément de l’affiche pour leur médiatisation[20]. Depuis qu’elle est utilisée pour la communication grand public, l’affiche a profondément modifié le paysage de nos sociétés.
La radio
Après la fabrication du télégraphe électrique en 1837 par Charles Wheatstone et William Fothergill Cooke et que Samuel Morse brevette en 1840, il faut attendre 1889 pour que Nikola Tesla se montre capable de générer de hautes fréquences, et 1895 pour qu’il opère la première communication radio. C’est d’ailleurs la même année que Guglielmo Marconi parvient à émettre un signal hertzien à plus de trois kilomètres. Marconi effectue son expérience au moyen de trois inventions : l’éclateur de Heinrich Rudolf Hertz, de l’antenne d’Alexandre Popov et du radioconducteur, aussi appelé cohéreur, d’Édouard Branly. Tandis que plusieurs attribuent l’invention de la radio à Tesla, et que d'autres en attribuent la paternité à Marconi, il a s’agi, dans les deux cas, d’une collaboration alliant différentes techniques.
Le premier concert radiophonique eut lieu le 28 mars 1914, ce qui marque un grand pas dans l'acquisition pour la musique d'une nouvelle capacité, celle d’être entendue simultanément à plusieurs endroits en même temps[21]. Cinq ans plus tard, la Marconi Company diffuse en Angleterre un programme radiophonique qui comprend de la musique et des exposés oraux, dont un bulletin de nouvelles. Puis, à partir de 1921, la France émet des programmes réguliers au moyen de la Tour Eiffel[22].
Aujourd’hui, « la radio est tellement ancrée dans notre vie quotidienne qu’on ne mesure plus ce qu’a pu être l’arrivée du transistor. Si la plupart des ouvrages historiques sur la radio privilégient une approche essentiellement technique, la radio est d’abord un phénomène culturel de masse[23]. »
Le cinéma
C’est lors de la célèbre projection des frères Lumière au Grand café de Paris qu’est officiellement né le cinéma le 28 décembre 1895.[24] Durant cette séance, Auguste et Louis Lumière présentent La Sortie des usines Lumière, L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat et Le Jardinier et le Petit Espiègle, aussi connu sous le nom de L'arroseur arrosé. À l’aide du cinématographe, qu’ils ont présenté à des scientifiques le 22 mars 1895 après l’avoir breveté et fait construire, les frères Lumière peuvent capturer et projeter des images mouvantes. Le cinématographe assure deux fonctions qui, plus tard, seront remplies par la caméra et le projecteur.
Avant de devenir une industrie, le cinéma était un spectacle de foire qui prolongeait le théâtre populaire[25]. Au début du XXe siècle, Georges Méliès, qui a assisté à la séance des frères Lumière, réalise des films fantastiques, dont le fameux Voyage dans la lune sorti en 1902. Grand spécialiste d’effets spéciaux, Méliès a lui-même fabriqué sa caméra et inventé un grand nombre de procédés dans l’esprit de ses tours de magie. Au départ le cinéma était muet et en noir et blanc. Mais souvent, lors des projections, des pianistes improvisaient de la musique. Le succès de Charlie Chaplin est dû à sa capacité à communiquer par des gestes et à raconter des histoires sans paroles. Dans les années 1930, l’industrie cinématographique synchronise l’image et le son, c’est le début du cinéma parlant. Viendront ensuite le cinéma en couleur et, plus tard, l’image de synthèse. De nos jours, le cinéma fait partie du quotidien. L’expérience cinématographique s’est démocratisée au point de jouer dans la société un rôle éducatif, voire religieux[26].
La télévision
La télévision, que l’on appelle aussi le petit écran par opposition au grand, est « la transmission à distance d’images animées et sonorisées[27] ». Bien que les principes de la télévision se soient développés dès la fin du XIXe siècle, la première diffusion télévisuelle eut lieu le 26 janvier 1926. Elle est due à John Baird, qui a aussi commercialisé le Televisor, premier téléviseur grand public. D’abord en noir et blanc, la couleur apparaît aux États-Unis en 1953. Au début des années 1960, plus de la moitié des foyers américains possédaient un téléviseur.
Internet
Internet, le plus grand réseau informatique mondial, est probablement la plus importante révolution technique depuis l’invention de Gutenberg. Il est issu du réseau américain Arpanet, créé en 1969 en pleine guerre froide. Ce réseau est une initiative de la Defense Advanced Research Project Agency, agence fondée en 1957 par le ministère de la Défense américain. Les visées d’Arpanet étaient de permettre la transmission d’informations entre l’armée et les universités, et d’essayer une nouvelle technique de communication, la transmission de données par commutation de paquets (expérimentée en Grande-Bretagne dès 1968), qui puisse survivre à une guerre nucléaire. Si au départ seulement quatre sites sont connectés par le dispositif, en 1972, lors de la Première Conférence Internationale sur les Communications Informatiques, un réseau Arpanet à quarante nœuds est présenté à un public de spécialistes. Plusieurs protocoles (Telnet, FTP, TCP, UUCP), réseaux (Milnet, Bitnet, CompuServe, AOL, Prodigy, MSN) et services (Usenet, MCImail) voient le jour entre les années 1970 et 1990, tandis que les processus de communication entre les divers terminaux s’améliorent[28]. La démocratisation des ordinateurs personnels au début des années 1980 et la commercialisation d’Internet dans les années 1990, ainsi que sa privatisation, ont contribué à faire d’Internet le plus grand réseau du monde avec déjà près de 7 millions de machines connectées en 1995. Ces millions d’ordinateurs peuvent communiquer entre eux grâce au protocole commun de partage de données, l’Internet Protocole (IP), et avoir accès aux ressources en ligne très facilement avec le système de Tim-Berners Lee, le World-Wide Web. De nos jours, Internet fait partie du quotidien. Les internautes sont de plus en plus influents dans l’espace médiatique, au point de devenir un cinquième pouvoir.
Éthique
Le rapport entre les médias et l’éthique est plus direct et plus ancien qu’on pourrait le penser. Dans la Bible, note Neil Postman, on trouve « des indications sur l'idée que les formes médiatiques favorisent des types particuliers de contenu et sont donc capables de contrôler une culture[29]. » Postman pense, à juste titre, au Décalogue, et en particulier au deuxième commandement. Il se demande pourquoi le Dieu d’Israël « aurait inclus des instructions sur la façon dont [ces gens] devaient symboliser, ou ne pas symboliser, leur expérience. C'est un étrange commandement à inclure dans le cadre d'un système éthique à moins que son auteur n'assume un lien entre les formes de communication humaine et la qualité d'une culture[30]. » Dieu semble reconnaître là la puissance de l’image matérialisée. Le média, au sens large, a donc son importance éthique, car il influence les rapports avec Dieu et avec le prochain.
Puisque la communication se fait entre un émetteur et un récepteur, au moyen d’un canal, nous pensons que les implications éthiques des médias doivent être abordées sur au moins trois plans, celui de l’émetteur, celui du contenant, et celui du récepteur. Si, comme le mentionne Henri Blocher, le noyau de l’éthique est l’obligation, quelles sont les obligations propres à chacun d’entre eux ? Notre réflexion présuppose que la Bible est la Parole de Dieu, qu’elle est la norme et le cadre de l’éthique. Aussi, à la lumière des Écritures, nous définissons la justice, sans quoi la réflexion éthique reste nébuleuse, comme l’équité et la charité dans les relations interpersonnelles.
L’émission
La première responsabilité éthique que nous aborderons est celle de l’émetteur. Dans la communication, un envoie un message à un récepteur. Cet acte d’émettre peut relever autant de la parole que de l’image ou du geste. Du côté de l’émission, les obligations morales sont encadrées par la loi de l’amour : l’amour de Dieu et l’amour du prochain.
Amar Djaballah, dans le cadre d’une conférence sur l’évangélisation, s’oppose à la création par les médias d’une fausse réalité, du rejet de la vérité. Il va sans dire que l’éthique chrétienne condamne cette pratique de même que celle de la manipulation, car elle ne respecte pas l’autre. « S’il est vrai que la Bible présente des formes de communications efficaces, elle met aussi en garde contre toute technique qui bride la liberté de l’audience et cherche à la manipuler[31]. » Contrairement au diable, Dieu n’utilise pas de mode de communication qui relève de la séduction ou de la tentation[32]. On parle souvent de nos jours de fake news, mais la question du mensonge dans les médias est plus large. Elle concerne aussi la fabrication ou la construction du réel. La vérité de Dieu a des exigences en matière de proclamation. Elle commande la certitude de la foi et l’application de message de la part du messager. De même, aucun compromis n’est possible quant à l’autorité et à la réalité de Dieu sans s’attaquer au message lui-même.
L’esthétique relève de l’éthique. La glorification du laid, comme celle du mal et du mensonge, est à dénoncer, tout comme ce qui témoigne d’un mépris de l’imagination[33]. Dieu est un Dieu d’ordre et l’amour de la laideur ne contribue pas à l’essor de l’humanité. Il faut désapprouver tout culte de la médiocrité et de la violence, car elle ne le glorifie pas. En même temps, la conception de la beauté doit complètement être renouvelée par le rapport à la révélation générale et à la Révélation particulière, ainsi que par l’anthropologie biblique. Le concept de beauté doit s’articuler à celui de bien, et de bien commun, ainsi qu’à une vision biblique du monde. L’homme est une créature qui crée, bien qu’ici le verbe créer ne soit pas à prendre au sens fort et théologique du mot, et à ce titre, ce qu’il produit n’est pas nécessairement condamnable sur le plan esthétique, comme si seule la nature était belle. Dans les deux cas, la beauté est entachée par le péché. De même que notre capacité à la percevoir. Notre imagination aussi, comme la raison, est brisée. Dans les médias, les canons esthétiques sont très puissants. Et ils encouragent, ce qui peut paraître paradoxal, une vision de la perfection qui n’est pas biblique. Souvent, l’esthétique de la publicité est tellement irréaliste qu’elle relève de l’eugénisme. C’est une vision esthétique qui met la jeunesse au sommet des valeurs sociétales et la vieillesse bien en bas. Car notre société post-industrielle capitaliste mise tout sur l’innovation, sur ce qui est dernier cri, sur le dernier Iphone, le dernier tube. À travers le principe de l’innovation pour l’innovation, le marché, et le système de la mode qui l’accompagne et que Lipovetsky a si bien analysé, encouragent le gaspillage et l'excès[34]. Les médias entrent dans le champ de l’art lorsque leur fonction première n’est plus de distraire, d’informer, de communiquer, de distraire, mais « de produire une secousse, un choc ontologique qui fournit justement l'occasion de se transformer[35]. »
La médiation
Les médias changent notre environnement, et donc nos possibilités d’action. Pourtant, « l’étude des rapports entre les médias et les religions est rarement traitée. La sociologie des médias a consacré très peu de travaux à cette question, préférant d’autres objets, par exemple la violence ou le sexe à la télévision, ou encore la communication politique[36]. » Bien que la norme éthique soit distincte de la norme technique, comme le faisait remarquer Henri Blocher[37], la technicité des médias est tout de même importante à considérer en éthique, car elle médiatise l’émission et la réception. Néanmoins, on parle souvent du contenu des médias, mais pas assez du contenant lui-même. Or le contenant lui-même nous transforme, bien souvent indépendamment de ce qu’il contient. La vitesse à laquelle nous parviennent les informations transforme nos manières de communiquer, nonobstant ce que nous communiquons : un message émis par un destinateur américain, qui aurait autrefois demandé des mois à parvenir à un destinataire asiatique, prend désormais moins d’un seconde. Les possibilités de communication sont alors faramineusement décuplées. « Ce que ne voient ni les enthousiastes ni les sceptiques, c’est ce qu’a vu McLuhan : qu’à long terme, le contenu d’un média a moins d’importance que le média lui-même pour son influence sur notre façon de penser et d’agir. Étant notre fenêtre sur le monde et sur nous-mêmes, le média qui est en vogue façonne ce que nous voyons et notre façon de le voir – et en fin de compte, à l’usage, il change ce que nous sommes, en tant qu’individus et en tant que société[38]. » Internet, indépendamment de son contenu, par la manière dont le contenu est formalisé, change notre cerveau. La position de McLuhan dans Pour comprendre les médias est que l’importance primordiale est aussi du côté médium, car celui-ci détermine le message. Le contenant n’est pas neutre. Comme on utilise pas une bouteille grossière pour un parfum noble, on ne peut utiliser n’importe qu’elle contenant pour n’importe qu’elle contenu. Ainsi, tous les langages ne sont pas pertinents pour véhiculer un message évangélique[39], bien que plusieurs media peuvent être tout à fait appropriés à l’expression des vérités de l’Évangile. Il faut choisir un medium qui n’altère pas la qualité de ce que nous souhaitons communiquer, transmettre. Dans la communication d’un message à travers les médias, et notamment du message évangélique, une traduction doit donc s’opérer.
La télévision implique un rapport très différent au langage que celui avec l’écrit. « Que la TV casse les habitudes de lecture, c'est certain parce que précisément la lecture se réfère au séquentiel du langage parlé alors que la TV s'adresse au visuel globalisant et instantané[40]. » Il y a aussi un retour à la mythologie : « la TV, dans la mesure où elle élimine partiellement l'écrit, fait perdre la rigueur de celui-ci, le caractère implacable qu'il imprime dans le déroulement de la pensée, pour laisser la place à la parole. Celle-ci retrouve alors sa possibilité polysémique, le jeu des variations sur un thème, la multiplicité des directions où l'esprit humain peut s'engager à l'audition... mais à condition que l'inondation des images télévisées n'ait pas en même temps évacué purement et simplement la parole tout entière. Auquel cas la télévision ne produira nul épanouissement mais la morne désintégration de la possibilité même de penser[41]. » Il faut dire que « la télévision oblige toutes les formes de spéculation intellectuelle à se vulgariser pour être comprises, à se simplifier, à se dramatiser pour devenir un spectacle[42]. » Selon François Jost, c’est lorsque le téléspectateur n’est plus en mesure de distinguer entre les genres télévisuels, lesquelles relèves de trois mondes, le fictif, le réel et ludique, qu’il y a danger d’être trompé[43]. Le sentiment chez les téléspectateurs d’une réalité sans interprétation, sans medium a été souligné, entre autres, par Régis Debray, ce qui engendre, selon lui, une société dans laquelle ce qui prouve que quelque chose est arrivé est de l’avoir vu à la télé. L'illusion de la réalité créée par les événements télévisuels, notamment par ce que Pierre Bourdieu nomme la « circulation circulaire de l’information[44] » est, pour plusieurs téléspectateurs, plus réel que le réel. Baudrillard a d’ailleurs parlé de meurtre de la réalité[45].
La réception
Certaines choses que nous recevons nous sont données, voire imposées (corps, langue, etc.). Pour d’autres, nous avons des choix à faire.
La tendance à glorifier les médias tout comme la tendance à les démoniser est contre-productive. À ceux qui ont tendance à idéaliser les médias, nous serons prompt à leur rappeler les conséquences négatives, les effets néfastes d’une réception irresponsable.
Il y a la surinformation, à laquelle il faut répondre par une hygiène informationnelle. Il faut entre autres oublier ce qui doit être oublié et se rappeler de ce qui doit être rappelé. Autrement, il y a risque de devenir historiquement analphabète. Nous sommes envahis aussi par les images, au détriment de la parole[46]. Paradoxalement, les médias qui promettent souvent de nous aider à rester en contact risque de nous isoler socialement. Ce danger de se couper des autres a été soulevé par J.-M. Chappuis.
Jacques Ellul dans La parole humiliée « souligne le danger d’exister par représentation et de vivre par substitution, lorsque l’image remplace l’expérience réelle[47] ». Il faut donc faire attention à ne pas oublier la réalité en s'enfermant dans le virtuel. Car alors nous aurons tendance à nous engourdir, à nous abandonner au divertissement, à passer tout notre temps libre devant un écran. Le danger de la satisfaction, qui fait qu’on ne s’intéresse plus au malheur des autres, qu’on oublie Dieu nous guette alors. Et le triomphe du divertissement, c’est la décadence. C’est le sacrifice du bon, du bien et du beau sur l’autel du plaisir et du bien-être.
Les médias impliquent aussi de nouvelles responsabilités collectives. Il y a d’abord, le problème du fossé numérique[48]. Des inégalités entre les riches et les pauvres s’accentuent parce que les premiers ont des capacités de communication supérieure aux seconds. Ensuite, nous avons une responsabilité collective devant l’injustice étant donné que nous sommes mis au courant des souffrances à une échelle que nous n’avons jamais connue dans l’histoire de l’humanité[49].
La Bible somme les chrétiens de rester vigilants : il leur faut veiller. Pierre dans sa première épître appelle les chrétiens à la sobriété, à sortir des excès pour vaquer à la prière (1 Pi 4.7). C’est pour la justice que la grâce s’est manifestée (Tite 2.11-13). Or Internet office de réelles et puissantes occasions de développer des cyberdépendances[50]. La vigilance est d’autant plus de mise que, comme le souligne Paul Millemann en se basant sur Galates 5.13.26, les dépendances « vont bloquer la croissance spirituelle du chrétien et en cela, elles constituent un réel frein à la marche du chrétien[51]. » Millemann reconnaît qu’un accompagnement psychologique et spirituel s'impose qui, en plus de la prévention, devrait participer à la guérison de la personne dépendante à travers un processus de sevrage, de prévention des rechutes et de conduit vers la liberté chrétienne[52]. Cela dit, nous reconnaissons qu’il y a des responsabilités qui ne relèvent pas de l’individu, mais qui sont gouvernementales : celle de ne pas encourager, autoriser, légaliser du contenu ou du contenant favorisant les dépendances, par exemple.
À ceux qui, au contraire, ont tendance à démoniser les médias, nous pouvons présenter quelques conséquences positives comme l’évangélisation (pensons au film sur Jésus), l’accès à la connaissance (de nombreux cours du Collège de France sont, par exemple, disponibles en ligne) et la démocratisation de l’art (nous pouvons voir et entendre des œuvres du passé et d’ailleurs en un seul clic). Ensuite, malgré le mal qui contamine ce que font les humains, les biens que ceux-ci produisent bénéficient aussi de la grâce commune. Enfin, nous devons souligner l’importance pour le chrétien de ne pas se retirer du monde. Car, bien que nous n’appartenions pas à ce monde, ce monde appartient au Seigneur qui n’est pas que Seigneur des cieux, mais aussi de la terre. Et il nous y envoie.
Cela dit, si nous ne sommes pas contre les relations médiatisées, nous sommes persuadés qu’il faille privilégier les relations en chair et en os. Il est alarmant de voir se développer aujourd’hui une culture dans laquelle les relations médiatisées sont plus valorisées que les relations en chair et en os. La Bible, évidemment, ne parle pas directement des nouvelles techniques de communication. Mais elle invite à y réfléchir. Nous trouvons en Philippiens 4.8 cette exhortation : « que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l'objet de vos pensées ».
Conclusion
Durant cette étude, nous avons décelé trois sens du mot média : un sens étroit, un sens moyen et un sens large. À partir de cette distinction nous avons été mieux à même de cerner ce qu’il y a de novateur dans ces trois dimensions du phénomène médiatique : le concept de masse, celui de communication et le celui de medium. Ensuite, l’historique des médias a fait voir que ceux-ci se sont rapidement développés, de sorte qu’en moins d’un siècle nous avons complètement changé de milieu. De la sorte, notre éthique devrait être réfléchie en fonction du nouveau milieu. Nous avons pris conscience de nos responsabilités éthiques au triple plan de l'émission, de la médiation et de la réception. Entre autres, nous devons apprendre à parler le langage propre aux médias de manière à émettre et recevoir dans l’amour, ce qui passe par une médiation appropriée.
Pierre-Luc VERVILLE
Notes et références
- ↑ Voir Anne CAUQUELIN, L’art contemporain, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 2012.
- ↑ Gilles LIPOVETSKY, Le bonheur paradoxal. Essai sur la société d’hyperconsommation, Paris, Gallimard, 2006.
- ↑ Voir Theodor W. ADORNO La Dialectique de la Raison, trad. Eliane Kaufholz, Paris, Gallimard, 1974 et Elias CANETTI, Masse et puissance, traduction Robert Rovini, Gallimard, coll. « Tel », 1966.
- ↑ Pierre-André LÉCHOT, « Médias », dans Christophe PAYA et Nicolas FARELLY, La foi chrétienne et les défis du monde contemporain, Charols, Excelsis, 2013, p. 363.
- ↑ Francis BALLE, Introduction aux médias, Paris, PUF, coll. « Premier cycle », 1994, p. 3.
- ↑ Rémy RIEFFEL, Que sont les médias ?, Paris, Gallimard, 2005, p. 32.
- ↑ Voir Régis DEBRAY, Introduction à la médiologie, Paris, PUF, Coll. « Premier cycle », 2000.
- ↑ C’est la graphie que mon collègue et moi avons retenue dans notre article de médiologie de l’art. Voir FLAMAN, Teva et VERVILLE, Pierre-Luc, « Pour une approche médiologique de l’art : transmission et système de l’art (partie 1) », Archée, Décembre 2016 et FLAMAN, Teva et VERVILLE, Pierre-Luc, « Pour une approche médiologique de l’art : recherche-création et médiologie (partie 2) », Archée, Décembre 2016.
- ↑ Jan BAETENS, « Le médium n’est pas soluble dans les médias de masse », Hermès 70, 40-45, 2014.
- ↑ SOULEZ, Guillaume, « Dispositif, médium, média. Pour une analyse scalaire du « cinéma éclaté » avec Pierre Schaeffer », Cinémas, Volume 29, Numéro 1, Automne 2018, p. 67–87. https://www.erudit.org/fr/revues/cine/2018-v29-n1-cine05458/1071099ar/
- ↑ À ce sujet nous renvoyons le lecteur à Giorgio AGAMBEN, Qu’est-ce qu’un dispositif ?, traduit par MArtin RUEFF, Paris, Payot et Rivages, 2007.
- ↑ Voir Régis DEBRAY, Introduction à la médiologie, Paris, PUF, Coll. « Premier cycle », 2000.
- ↑ Teva FLAMAN, Bioart : enjeux esthétiques, Provence, Presses universitaires de Provence, 2019.
- ↑ Conversation téléphonique avec Teva FLAMAN.
- ↑ Patrick EVENO, La presse, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 2010, p. 4.
- ↑ BALLE, ibid., p. 15.
- ↑ EVENO, op. cit.
- ↑ Ibid.
- ↑ Alain WEILL, L'affiche dans le monde, Paris, Somogy, 1984.
- ↑ Max GALLO, L’affiche, miroir de l’histoire. Analyse critique de Carlo Arturo Quintavalle, Robert Laffont, 1973.
- ↑ Voir Paul Valéry, « La conquête de l’ubiquité », dans Œuvres, tome II, Pièces sur l’art, NRF, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1960.
- ↑ Patrice CAVALIER et Olivier MOREL-MAROGER, La radio, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 2008, p. 6.
- ↑ Ibid., p. 3.
- ↑ Michel FAUCHEUX, Auguste et Louis Lumière, Paris, Gallimard, coll. « Folio Biographies », 2011.
- ↑ Francis BALLE, Les médias, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 2006.
- ↑ Jean-Luc GADREAU, « Cinéma », dans Christophe PAYA et Nicolas FARELLY, La foi chrétienne et les défis du monde contemporain, Charols, Excelsis, 2013.
- ↑ Francis BALLE, Les médias, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 2006.
- ↑ Arnaud DUFOUR, Internet, Paris, PUF, coll. « Que sais-je », 1996, p. 28-35.
- ↑ Neil POSTMAN, Amusing Ourselves to Death: Public Discourse in the Age of Show Business, Londres, Penguin Press, 2005, p. 9, notre traduction. Une version française a été publiée chez Pluriel en 2011.
- ↑ Ibid.
- ↑ LÉCHOT, Pierre-André, « Médias », dans Christophe PAYA et Nicolas FARELLY, La foi chrétienne et les défis du monde contemporain, Charols, Excelsis, 2013.
- ↑ Ibid.
- ↑ Voir Calvin SEERVELD, Normative Aesthetics, Sioux Center, Dordt College Press, 2014.
- ↑ Gilles LIPOVETSKY, L'empire de l'éphémère. La mode et son destin dans les sociétés modernes, Paris, Gallimard, 1987.
- ↑ Marc DJABALLAH, Philosophie, cinéma et images mouvantes, Plan de cours, Université du Québec à Montréal, 2018, p. 4.
- ↑ Pierre BRÉCHON, « Médias et religions : une question trop occultée, des problématiques en débat », dans Pierre BRÉCHON et Jean-Paul WILLAIME, sous dir., Médias et religions en miroir, Paris, PUF, 2003, p. 1.
- ↑ Henri BLOCHER, « Pour fonder une éthique évangélique », Fac-Réflexion n°40-41–mars/avril 1997, p. 20-34.
- ↑ Nicholas CARR, Internet rend-il bête ?, Paris, Robert Laffont, 2011, p. 10.
- ↑ Voir DJABALLAH, Amar, La pensée contemporaine, cours, Faculté de théologie évangélique, 2020.
- ↑ Jacques ELLUL, La parole humiliée, Paris, Seuil, 1981, p. 133.
- ↑ Ibid., p. 52-53.
- ↑ Pierre MIQUEL, Histoire de la radio et de la télévision, Paris, Perrin, 1984, p. 17.
- ↑ François JOST, Introduction à l’analyse de la télévision, Paris, Ellipses, 2004, p. 21.
- ↑ Pierre BOURDIEU, Sur la télévision, Paris, Liber-raison d’agir, 1996, p. 22.
- ↑ Jean BAUDRILLARD, Le crime parfait, Paris, Galilée, 1995.
- ↑ ELLUL, op. cit., p. 127.
- ↑ LÉCHOT, op. cit, p. 365.
- ↑ Pierre-André LÉCHOT et Alain STAMP, Médias : quelle (télé)vision ?, Paris/Marne-la-Vallée, GBU/Farel, 2006.
- ↑ Voir Luc BOLTANSKI, La Souffrance à distance, Paris, Métailié, 1993.
- ↑ Samuel PFEIFER, La cyberdépendance. Mieux maîtriser la relation à Internet, Portet-sur-Garonne, Empreinte, 2010.
- ↑ Paul MILLEMANN, « Dépendances », ans Christophe PAYA et Nicolas FARELLY, La foi chrétienne et les défis du monde contemporain, Cléon-d’Andran, Excelsis, 2013, 344-354.
- ↑ Ibid.
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