Antiquité
L’Antiquité est une époque historique qui s'étend de l'invention de l'écriture au IVe millénaire avant J.-C. (vers 3500) à la chute de l’Empire romain d’Occident au Ve siècle après J.-C.
La période classique
La période classique s'étend du VIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la venue du christianisme, la culture grecque est dominante. Pour preuve, l’Ancien Testament est traduit en grec, tandis que le Nouveau Testament est écrit dans cette langue. Ce que les Grecs remarquent et qui les impressionne c’est que le monde est ordonné. Une intelligence universelle semble être à l’œuvre. Cette intelligence, ils l’associent à un principe divin impersonnel (force ou énergie), que l’être humain ne peut comprendre que parce qu’il a en lui l’étincelle du divin. Or penser que le divin est impersonnel est porteur d’une éthique dans laquelle les fautes humaines proviennent de l’ignorance, et où le mal vient de ce que l’homme se laisse égarer par ses passions plutôt que de se laisser guider par sa raison. Ainsi, pour Aristote, l’action vertueuse n’est possible que si l’on suit la raison[1]. Cette conception grecque a eu une forte influence sur l’éducation : le maître n’est pas là pour transmettre des vérités, mais pour aider l’élève à découvrir ces vérités par lui-même et en lui-même. Socrate dit, par exemple, que tout ce qu’il sait c’est qu’il ne sait rien. Il se voit comme un simple accoucheur des esprits. L’homme veut fondamentalement faire le bien, mais il en est empêché. Il faut donc l’aider à trouver la lumière qui est en lui. L’Allégorie de la caverne de Platon est écrite dans cet esprit[2]. Cette conception, n’étant pas influencée par les Écritures, ne voit pas que le problème de l’homme n’est pas son ignorance, mais le refus de vérité révélée par Dieu dans sa création et sa Parole (Rm 1). Les grecs n’ont pas conscience que, à cause de sa nature pécheresse, l’homme rejette volontairement la vérité, même s’il la connaît. Les Grecs eux-même n’ont pas été satisfaits par cette explication officielle, notamment parce qu’ils sont sensibles au fait qu’il y a eu des guerres et que les passions prennent le dessus sur la raison. Les auteurs de tragédies ou de comédies[3] véhiculent alors l’idée qu’un autre principe, aussi puissant que la raison, est à l’œuvre : la Nécessité (le fatum des Romains). Ce principe inexplicable les amène à verser dans l’irrationalisme et à l’irresponsabilité, car contrairement aux normes d’un Dieu personnel, la Nécessité excuse le mal des hommes.
Pierre-Luc VERVILLE
Notes et références
- ↑ ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, trad. française de J. Tricot, Paris, Vrin, 1959.
- ↑ PLATON, La République, introduction, traduction et notes de Georges Leroux, Paris, Flammarion, 2002
- ↑ Les trois grands tragiques sont Eschyle (525-456 av. J.-C.), Sophocle (496-406 av. J.-C) et Euripide (485-406 av. J.-C), les trois grands comiques sont Eupolis (446-411 av. J.-C), Cratinos (520-env. 423 av. J.-C), Aristophane (445-380 av. J.-C).
Bibliographie
- ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, trad. française de J. Tricot, Paris, Vrin, 1959.
- PLATON, La République, introduction, traduction et notes de Georges Leroux, Paris, Flammarion, 2002