Théologie
Le mot provient du grec theologia, construit à partir de « theo » (Dieu) et de « logia » (discours raisonné). En son sens étymologique, la théologie se veut une logia sur le theos, c’est-à-dire une parole traitant de Dieu (logos peri theou), ou « un discours sur Dieu, et en conséquence sur l’homme et sur le monde »[1]. Bien que le mot se rencontre déjà dans la République de Platon, il n’a pas tout à fait la signification que nous lui reconnaissons. Les Pères de l’Église lui donnent habituellement le sens exclusif de doctrine de Dieu, tandis que sa définition courante actuelle remonte à Abélard au XIIe siècle. Dans la tradition de la Réforme, c’est à la lumière de la Révélation que s’opère cette activité. La théologie concerne Dieu en ce qu’il s’est révélé, et au contenu de cette Révélation. Dans cette perspective, « la théologie est l’application de l’Écriture à toutes les dimensions de l’existence humaine »[2]. C'est la « science de Dieu et de son oeuvre »[3].
Sommaire
La connaissance de Dieu
La connaissance théologique est circonscrite par ce que Dieu révèle de lui-même. Dieu est, par définition, inaccessible à nos esprits créaturels, limités (Es 55.9 ; 1 Tim 6.15-16). « Toutes les religions et toutes les philosophies sont un témoignage de l’effort passionné de l’homme à la recherche de la vérité et de la connaissance de Dieu »[4]. Or pour que nous puissions le connaître à salut, il est nécessaire que Dieu se révèle de manière particulière. Suite à la chute, l’homme a brisé la relation avec son Créateur, et se trouve désormais dans un état d’aveuglement (1 Co 2.9-10, 2 Co 4.4) et de mort spirituel (Gn 2.17, 3.24, Eph 2.1, 5). La théologie est donc doublement conditionnée par la révélation que Dieu nous communique et la capacité de l’homme de la comprendre.
Caractéristiques
Pour Millard Erickson, cinq éléments doivent caractériser la théologie[5].
Biblicité
Premièrement, la théologie doit être biblique. Elle doit utiliser les méthodes et outils de la recherche biblique, de l’exégèse, pour découvrir le sens du texte.
Systématicité
Deuxièmement, elle doit être systématique, en ce sens qu’elle doit rechercher et synthétiser tout le conseil de Dieu avec cohérence.
Culturalité
Troisièmement, il faut que la théologie soit culturellement pertinente. Elle doit abattre les barrières culturelles, afin d’être pertinente pour la culture dans laquelle elle s’opère et à laquelle elle s’adresse.
Contemporanéité
Quatrièmement, la théologie doit être contemporaine. Elle est contemporaine lorsqu’elle applique les vérités concernant Dieu aux questions et aux défis d’aujourd’hui.
Praticité
Cinquièmement, la théologie doit être pratique. Elle n’est pas seulement une doctrine objective, mais reliée à la vie.
Sébastien MORRISSETTE et Pierre-Luc VERVILLE
Références
- ↑ LE ROBERT, « Théologie », Paris, 2009, p. 1878.
- ↑ John FRAME, Salvation Belongs to the Lord: An Introduction to Systematic Theology, Phillipsburg: P&R Publishing, 2006
- ↑ Henri BLOCHER, Prolégomènes. Introduction à la théologie évangélique, Vaux-sur-Seine, Faculté libre de Théologie Évangélique, 1976.
- ↑ René PACHE, p. 11
- ↑ Millard J. ERICKSON, Christian Theology, vol 1, Grand Rapids, Baker, 1983, p. 21 - 22.
Bibliographie
BLOCHER, Henri, Prolégomènes. Introduction à la théologie évangélique, Vaux-sur-Seine, Faculté libre de Théologie Évangélique, 1976.
FRAME, John, Salvation Belongs to the Lord: An Introduction to Systematic Theology, Phillipsburg: P&R Publishing, 2006
ERICKSON, Millard J., Christian Theology, vol 1, Grand Rapids, Baker, 1983.