Théologie historique
Discipline académique récente[1], la théologie historique est l'étude de la doctrine chrétienne[2] dans l’histoire de l’Église, pour identifier les facteurs ayant influencé[3] son développement, son interprétation et sa formulation[4], afin d’aider le théologien contemporain[5] à demeurer dans l’orthodoxie en apprenant des erreurs du passé[6].
Projet théologique[7], elle se positionne à l’intersection de l’histoire et de la théologie, elle s’intéresse aux relations et aux influences du contexte philosophique[8] et social sur les théologiens pour comprendre et rendre compte des tensions historiques[9] déterminantes dans l’élaboration du développement de la doctrine.
Objectifs
À l’instar de la théologie systématique, la théologie historique a pour but le perfectionnement des saints, pour que ceux-ci ne soient plus être emportés à tous vents de doctrine[10]. Pour ce faire, selon McGrath, elle se veut un outil pédagogique et critique d'explicitation des présupposés et du conditionnement de l’environnement d’une époque sur l'expression de la doctrine. Elle vise à informer les théologiens systématiques concernant ce qui a été pensé dans le passé, et pourquoi, tout en identifiant les facteurs exigeants la nécessité de reformuler (et de recontextualiser)[11]. En soulignant l’importance de comprendre les raisons de l’émergence et des déviations de la doctrine, elle nous protège d’un triple danger.
Contrer l’orgueil de l’individualisme
Nous ne sommes pas les premiers à nous aventurer dans la fastidieuse formulation de la théologie. Malgré l’action éducative du Saint-Esprit dont une fonction est de nous enseigner et de nous conduire dans toute la vérité (Jn 14.26, 16.13), il serait arrogant de croire qu’il a débuté ce mandat avec nous, en oubliant qu’il a édifié l’Église au cours de toutes les générations qui nous ont précédée, spécialement par l’octroi des dons ministériels (Ep 4.11-12). Dans cette perspective, la théologie historique est pédagogique, car elle nous oblige à prendre au sérieux notre héritage théologique, par un dialogue avec celui-ci, afin de connaître les points de références vitaux pour nos débats contemporains[12]. Elle nous offre l’état de la question sur une doctrine particulière, nous offrant des repères historiques : défenseurs notables de certains points de vue, forces et faiblesses des arguments proposés, conclusions des débats et documents de synthèse. Le théologien C.S. Lewis a dit : « Mes propres yeux ne sont pas assez pour moi. Je vais voir au travers de ceux des autres. En lisant de la bonne littérature, je deviens un millier d’hommes tout en demeurant moi-même »[13].
Refusant d’être limité aux présupposés de notre Église locale, nous pouvons comprendre le christianisme en tant que mouvement planétaire ; la mémoire historique identifie les angles morts de nos interprétations. Bien évidemment, cette pratique cultive notre humilité, nous rappelant que nous sommes sur les épaules des géants qui nous ont précédés.
N’idolâtrer ni la tradition ni la nouveauté
Selon Allison , les chrétiens font deux erreurs fondamentales en ce qui concerne l’histoire de l’Église[14]. D’une part, les théologiens du passé n’ont pas bu directement à la fontaine de Dieu[15] dans l’élaboration de la pensée chrétienne. Il faut éviter à tout prix de les idolâtrer en négligeant que la seule source de doctrine est la Bible et que personne ne l’a encore compris parfaitement. Christ sanctifie son Église (Ep 5.26-27) à travers l’histoire qui n’a que Dieu comme souverain.
D’autre part, il faut résister à l’attrait de la nouveauté qui snobe le passé et méprise l’histoire, pensant que le neuf est toujours mieux. Rien ne nous empêche de nous inspirer de l’ancien pour revitaliser la doctrine actuelle[16]. Il s’agit d’éléments nouveaux, mais en continuité avec la tradition.
Par conséquent, il faut toujours adresser notre doctrine actuelle en fonction de la Parole de Dieu en ne considérant pas infaillible les systèmes théologiques du passé.
Contextualiser sans syncrétisme
Dans un souci d’inculturation, il est attrayant mais toujours désastreux, de contextualiser la pensée chrétienne en la subordonnant aux présupposés philosophiques et culturels d’une époque lors de son élaboration. La théologie historique est critique, car elle démontre que les doctrines n’ont pas eu la même importance à chaque moment de l’histoire et que certaines circonstances ont favorisé l’émergence et le développement d’idées théologique, bonnes ou mauvaises, dont les erreurs commises ont pu être corrigées par une critique effectuée par les générations suivantes[17]. Le christianisme a subi des attaques de toutes parts depuis sa naissance, amenant l’Église à détailler son interprétation de la Parole Dieu et fournir des conclusions aux batailles doctrinales. Elle fournit un dialogue interconfessionnel démontrant que diverses perspectives sont acceptables, même si nous ne sommes pas actuellement d’accord. Par conséquent, elle rappelle le danger du syncrétisme et nous rassure que la Parole de Dieu, juste et véritable, finie toujours par triompher au bout du compte.
Méthodes et contenu
Les divergences d’opinion concernant la théologie historique se situent au niveau du choix de la méthode et du contenu.
Méthodes
Contrairement à Schleiermacher, la théologie historique ne fait pas partie des sciences religieuses[18] ; elle n’est pas soumise aux disciplines historiques, mais demeure un domaine de la théologie. Selon la synthèse de l’encyclopédie biblio-théologique d’Amar Djaballah[19], nous pouvons constater que la théologie historique se distingue de l’histoire de l’Église et qu’elle contribue à la théologie systématique. La théologie historique a un rôle important en informant les autres disciplines des interprétations et des processus organisationnel du passé. Précisons qu’elle n’a pas de lien direct avec l’Écriture; par conséquent, elle se trouve sous l’autorité des disciplines qu’elle sert. Elle est donc ministérielle et non magistérielle, car elle ne possède pas l’autorité de déterminer la doctrine et la pratique. Deux approches sont fréquemment utilisées, soit les approches synchroniques et diachroniques.
Approche synchronique
L’approche synchronique étudie la théologie dans une période de temps spécifique dans laquelle les doctrines et leurs développements sont traités ainsi que les auteurs. Il s’agit d’une organisation premièrement chronologique, et après topologique.
Son avantage est de fournir une meilleure identification de l’arrière-plan historique, des difficultés et des centres de réflexion théologiques. Elle identifie les théologiens clés, les développements de mots, phrases, concepts théologiques de cette époque, sans élaborer sur tous les sujets doctrinaux[20].
Son désavantage apparaît lors d’une recherche sur un point de doctrine particulier, alors qu’il faut parfois rechercher dans différent livre du même auteur pour connaître l’ensemble du développement de la doctrine.
Il y a consensus dans la délimitation des grandes époques de l’histoire de l’Église, soit la naissance de l’Église (NT-600), le Moyen Âge (600–1500), la réforme et contre-réforme (1500–1750) et la période moderne (1750–présent).
Approche diachronique
L’approche diachronique étudie le développement de la pensée d’une doctrine au travers de toutes les périodes de l’histoire de l’Église. Il s’agit d’une organisation premièrement topologique et après chronologique.
Ses avantages est l’accent sur les développements majeurs de chaque doctrine en laissant les voix du passé être entendus avec leur propres mots et leurs citations. Elle ne critique pas une position, mais elle utilise les voix du passé pour le faire.
Ses désavantages est de restreindre la critique des développements historiques selon la tradition théologique du chercheur, donnant ainsi une saveur confessionnelle, afin de bien représenter la pensé de chaque époque. En se concentrant sur les développements majeurs de chaque doctrine, elle s’autolimite aux références les plus significatives.
Dans l’approche diachronique, trois perspectives sont possibles[21]. La perspective relativiste présume qu’il est impossible d’identifier un noyau de la foi chrétienne et porte donc attention sur la diversité, les nuances et la discontinuité. La perspective essentialiste présume qu’il existe une juste expression de la chrétienté alors que les autres sont déviantes, ce qui implique que certaines traditions, à certaines époques, se sont trompées. La perspective essentialiste modérée présume qu’il y a un noyau de doctrine chrétienne identifiable, mais qu’aucune Église pure n’a existé, que l’écriture identifie l’incomplétude des connaissances théologiques des Églises de chaque époque et que la formulation de la doctrine implique profondément l’arrière-plan culturel et les présupposés philosophiques de chaque période.
Contenu
Le contenu dépend de l’angle d’approche et, plus souvent qu'autrement, des présupposés de celui qui en effectue l'étude. Elle peut se restreindre à l’étude du dogme d’une confession religieuse ou prôner une approche plus large incluant les facteurs et les acteurs qui ont influencés le développement de la pensée chrétienne. La théologie historique, en tant que courroie d’engrenage entre l’histoire de l’Église et la théologie systématique, apporte les acquis du premier pour faire réfléchir le deuxième[22].
Relation entre la théologie historique et l’histoire de l’Église
La théologie historique se distingue de l’histoire de l’Église. Cette dernière identifie les facteurs au sein de l’histoire de l’Église chrétienne qui sont d’importance pour comprendre le développement d’aspect de la théologie chrétienne[23]. L’histoire est vitale, car elle fournit le contexte[24] dans lequel la doctrine a été produite et définie[25].
Relation entre la théologie historique et la théologie systématique
La théologie historique peut déranger les dogmaticiens suite à l’exposition de faits inconfortables du passé ou à des vérités oubliées. Sauter de l’exégèse à la systématique sans considérer l’histoire du développement de la doctrine est une double erreur[26]. La tradition rappelle que nous faisons souvent face à des questions qui ont été répondu dans le passé et des hérésies qui ne sont que recyclées. L’hérésie est un pendule oscillant d’un côté et de l’autre dans l’histoire. Pour Gerhard Ebeling, il s’agit de deux aspects de la même tâche herméneutique de la théologie : La théologie historique se concentre sur la tradition, alors que la dogmatique est préoccupée par l’obéissance contemporaine à la tradition, l’actus tradendi[27].
Sébastien MORRISSETTE
Notes et références
- ↑ A.N.S. LANE, « Historical Theology », New Dictionary of Theology, Downers Grove, IVP, 2000, p. 306 : « La théologie historique est l’étude de l’histoire de la doctrine chrétienne, qui est devenu une discipline établie dans le dernier siècle ». Elle n’est toutefois pas récente en tant que discipline au sein de l’Église chrétienne
- ↑ La position évangélique s’intéresse davantage à la notion de doctrine et de dogme. Nous n’allons pas jusqu’à suivre Millard J. Erickson en réduisant la théologie historique à l’étude des théologies systématiques. Millard J. ERICKSON, Christian Theology, 3 ed., Grand Rapids, Baker Academic, 2013, p. 12: « Historical Theology studies the systematic theologies held and taught by various theologians throughout the history of the church ». Nous croyons, suivant Allison, que la théologie historique a son utilité non seulement pour la théologie systématique, mais aussi pour l’exégèse, la théologie biblique et la théologie pratique. Gregg ALLISON, Historical Theology: An Introduction to Christian Doctrine, Grand Rapids, Zondervan, 2011, p. 31.
- ↑ Selon Alister E. MCGRATH, Historical Theology: An Introduction to the History of Christian Thought, Oxford, Wiley-Blackwell, 2012, p. 8: « Historical theology is the branch of theological inquiry which aims to explore the historical development of Christian doctrines, and identify the factors which were influential in their formulation and adoption ». Nous retenons son accentuation sur l’identification des facteurs qui ont influencé le développement des doctrines.
- ↑ La théologie historique est l’étude de l’interprétation de l’Écriture Sainte et la formulation de la doctrine par l’Église du passé. G. ALLISON, op. cit., p. 23, notre trad. « Historical theology is the study of the interpretation of Scripture and the formulation of doctrine by the church of the past ». Sa définition évangélique met l’accent sur l’Écriture Sainte comme source d’une double étude, soit celle de son interprétation et celle de la formulation de la doctrine. Admettant d’emblée notre présupposé que l’Écriture sainte est norma normans, nous ne restreindrons pas l’étude de la théologie historique en refusant l’examen des autres sources de connaissance, car la théologie historique se doit aussi d’étudier les autres facteurs d’émergence, tels que ses principaux acteurs.
- ↑ Selon Schubert M. OGDEN, « Prolegomena to Historical Theology », Revisioning the Past, Minneapolis, Augsburg Fortress Pub, 1992, p. 27: « The critical interpretation of the past provided by historical theology is never simply an end in itself, but also always the means, even if the indispensable means, till the ulterior end of critical validation, which systematic theology and practical theology are constituted to attain. In this sense, doing historical theology, from its end, anticipates the work of its sister disciplines, event as they, for their part, necessarily presuppose its work ». Nous retenons la nécessité de la dimension pratique de la théologie historique, qui lui rappelle qu’elle est au service des autres domaines et, par conséquent, doit anticiper leurs besoins. Elle n’est jamais une finalité en elle-même, mais se construit en fonction de son apport aux autres domaines théologiques.
- ↑ S. GRENZ, D. GURETSKI, & C.F. NORDLING, « Historical Theology », Pocket dictionary of theological terms, Downers Grove, IVP, 1999, p. 59: « The division of the theological discipline that seeks to understand and delineate how the church interpreted Scripture and developed doctrine throughout its history, from the time of the apostles to the present day. The twofold function of historical theology is to show the origin and development of beliefs held in the present day and to help contemporary theologians identify theological errors of the past that should be avoided in the present ». L’étude historique, dans son identification des facteurs contextuels, doit être étayée par l’objectif d’aider le théologien contemporain dans l’élaboration d’une doctrine actualisée.
- ↑ Par projet, nous reconnaissons qu’elle est en lien avec l’Écriture sainte moins directement que l'exégèse, par exemple, car elle est plus tributaire des autres domaines de la théologie.
- ↑ La contribution de F.C. Baur consiste à comprendre le dogme comme l’intersection de l’histoire de l’Église et la foi contemporaine. Sur l’influence de l’historicisme de Hegel, il propose que le dogme soit soumis aux conditions historiques desquelles il a émergé. James CALLAHAN, « Historical theology », Evangelical Dictionary of Theology, 2nd edition, Baker Academic, 2001, p.
- ↑ La tension historique est créée par les relations tendues entre le contenu de la foi et les circonstances changeantes dans lesquelles la foi apparaît. James CALLAHAN, op. cit., p. au sujet des tensions historiques : « Christian doctrine has both constant and contingent dimensions. Historical theology labors to understand the relationship and tensions between the substance of the faith and the shifting circumstances in which the faith appears ».
- ↑ « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef », Christ (Ep 4.11-15 LSG).
- ↑ Allister E. MCGRATH, op. cit., p. 9: « Historical theology thus has both a pedagogic and a critical role, aiming to inform systematic theologians about what has been thought in the past (and why!), while identifying the factors that make some form of restatement necessary ».
- ↑ Allister E. MCGRATH, op. cit., p. 4.
- ↑ C.S. Lewis, An Experiment in Criticism, Cambridge University Press, 1961, p. 152: « The man who is contented to be only himself, and therefore less a self, is in prison. My own eyes are not enough for me, I will see through those of others. […] In reading great literature, I become a thousand men and yet remain myself ».
- ↑ Gregg ALLISON, op. cit., p. 9. « Christians tend to make two mistakes when thinking about church history. The first mistake is to ignore it or think it unimportant. The second mistake is to idolize church history, or at least some part of it ».
- ↑ John STOUGHTON, An Introduction to Historical Theology – Being a sketch of doctrinal progress from the Apostolic Era to the Reformation, London, Nabu Press, 2011, p. 6: « Historical theology dispels the illusion that theologians of any school have drawn their opinions, entirely and exclusively, from the fountain of God ».
- ↑ Allister MCGRATH, op. cit., p. 14, rapporte cette possibilité : « As the more recent writings of Karl Barth and Karl Rahner make clear, some of the best contemporary theology can be thought of as critical reappropriation – in other words, making use of the wisdom of the past in the present debate ».
- ↑ Allister E. MCGRATH, op. cit., p. 12.
- ↑ Selon Schleiermacher, la théologie historique est une discipline historique qui approche la théologie en employant des méthodes utilisées dans l’étude de n’importe quel autre phénomène historique. Notre position ne considère pas la soumission aux méthodes d’études des phénomènes historiques, mais plutôt l’alignement sur la théologie.
- ↑ Voir le chapitre 6 de notre mémoire à paraître.
- ↑ Les 5 volumes de Jaroslav Pelikan sont un exemple de cette approche. Jaroslav PELIKAN, The Christian Tradition : A History of the Development of Doctrine, 5 vol., Chicago, University of Chicago Press, 1971 – 91.
- ↑ Voir le résumé de Greg ALLISON, op. cit., p. 29 – 30.
- ↑ « Historical Theology then embodies both of these concepts as a way of informing theologians as to what has been believed, and what corrections, improvements or adherence need to be made in the present based on that information », MCGRATH, Alister, op. cit.
- ↑ « Church history is of major importance to historical theology, in that it identifies factors within the history of the Christian church which are of importance to understanding the development of aspects of Christian theology ». Alister E. MCGRATH, op. cit., p. 9.
- ↑ Ce lien entre contexte et expression de la théologie peut être illustré en théologie pratique avec la théologie de la libération en Amérique latine où le concept de salut et de sotériologie a été défini dans un contexte de situation socioéconomique défavorable.
- ↑ « Historical theology surveys and evaluates how significant exegetes and theologians have understood the Bible and theology. How was Christian doctrine developed? How has it responded to false teaching? In order to understand historical theology, you have to understand its historical context. That’s church history ». A.D. NASELLI, BI206 New Testament Exegesis: Understanding and Applying the New Testament, Bellingham, Lexham Press, 2016, Logos Edition.
- ↑ « When systematic theology in the larger sense - the contemporary discipline of theological statement - fails to take seriously the foundational materials provided by biblical and historical study, it not only brings down on itself the charge of methodological ineptitude and of failure to recognize its own historical conditionedness, it also gives itself over to increasingly arbitrary and rootless speculations. In other words, systematic theology cannot either simply repeat the doctrinal, philosophical, and phenomenological results of previous generations or argue its own case, whether doctrinally, philosophically, or phenomenologically, in the present, without reference to the foundational disciplines. On the other hand, systematic theology cannot afford to be merely the repetition of the results of biblical theology and the history of doctrine. A systematic theology that duplicates the materials of either one of these essentially historical disciplines will fail to address the present and will appear like a relic of the past taken from a museum ». Richard A. MULLER, Study of Theology, Grand Rapids, Zondervan Academic, 1991, 162.
- ↑ Gerhard EBELING, Theology and Proclamation: Dialogue with Bultman, Philadelphia, 1966, p. 22-31, « These are two aspects of the same hermeneutic task of theology : Their common concern is the concrete event of the Word of God; their common task to foster effective contemporary proclamation. Historical theology is primarily concerned to determine the traditum: what was handed down and how. Dogmatic theology focuses on the contemporary observance of the tradition, participates in the actus tradendi, the tradition of a present and continuous event »
Bibliographie
ALLISON, Gregg, Historical Theology: An Introduction to Christian Doctrine, Grand Rapids, Zondervan, 2011, 784 p.
CALLAHAN, James, « Historical theology », Evangelical Dictionary of Theology, 2nd edition, Baker Academic, 2001, p.?
EBELING, Gerhard, Theology and Proclamation: Dialogue with Bultman, Philadelphia, 1966, p. 22-31,
ERICKSON, Millard J., Christian Theology, 3 ed., Grand Rapids, Baker Academic, 2013, 1201 p.
GRENZ, S., GURETSKI, D. & NORDLING, C.F., « Historical Theology », Pocket dictionary of theological terms, Downers Grove, IVP, 1999, p. 59.
LANE, A.N.S., « Historical Theology », New Dictionary of Theology, Downers Grove, IVP, 2000, p. - .
LEWIS, C.S., An Experiment in Criticism, Cambridge University Press, 1961, 111 p.
MCGRATH, Alister E., Historical Theology: An Introduction to the History of Christian Thought, Oxford, Wiley-Blackwell, 2012, 320 p.
MULLER, Richard A., Study of Theology, Grand Rapids, Zondervan Academic, 1991, 238 p.
NASELLI, A.D., BI206 New Testament Exegesis: Understanding and Applying the New Testament, Bellingham, Lexham Press, 2016, Logos edition.
OGDEN, Schubert M., « Prolegomena to Historical Theology », Revisioning the Past, Minneapolis, Augsburg Fortress Pub, 1992, 320 p.
PELIKAN, Jaroslav, The Christian Tradition : A History of the Development of Doctrine, 5 vols, Chicago, University of Chicago Press, 1971 – 91.
SANTAYANA, George, Vie de Raison, vol 1, 1905. https://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-10961.php, consulté le 13 juillet 2020.
STOUGHTON, John, An Introduction to Historical Theology – Being a sketch of doctrinal progress from the Apostolic Era to the Reformation, London, Nabu Press, 2011, 276 p.