Histoire de l'Église presbytérienne au Canada : Différence entre versions
Ligne 41 : | Ligne 41 : | ||
=== Le Collège presbytérien === | === Le Collège presbytérien === | ||
− | Comme nous l’avons mentionné plus haut, c’est la Canada Presbyterian Church qui fonde le Collège presbytérien<ref>Fait intéressant: James Naismith, l’inventeur du basket-ball, est un grade du Collège presbytérien en 1890.</ref> à Montréal affilié à l’université McGill. Le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui n’est pas celui qui a toujours servi. En fait, c’est l’imposante structure rattachée au musée Redpath (sur le côté ouest du campus) qui a été construit pour l’instruction des ministres. Le Dr. Donald H. MacVicar (voir aussi plus bas) sera responsable pour la création du collège par son plaidoyer pour « la nécessité d’un tel collège au cœur de la population francophone du Canada »<ref>STROUT, Richard, E., ''The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912'', Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.27.</ref>. On y formera « le clergé pour l’ensemble des Églises et missions francophones non romaines d’Amérique »<ref>THÉRIAULT, Serge, ''Charles Chiniquy un homme de convictions, passionné et passionnant'', Aujourd’hui Credo, Novembre 1999, p.4</ref>. Dans les années 1860, Knox College à Toronto est reconnu comme étant le centre de formation de la Canada Presbyterian Church. Le besoin se fait ressentir pour un collège qui saura former des ministres Canadiens-français afin de partager l’évangile avec les nombreux catholiques de la province<ref>MARKELL, Keith, H., ''History of The Presbyterian College | + | Comme nous l’avons mentionné plus haut, c’est la Canada Presbyterian Church qui fonde le Collège presbytérien<ref>Fait intéressant: James Naismith, l’inventeur du basket-ball, est un grade du Collège presbytérien en 1890.</ref> à Montréal affilié à l’université McGill. Le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui n’est pas celui qui a toujours servi. En fait, c’est l’imposante structure rattachée au musée Redpath (sur le côté ouest du campus) qui a été construit pour l’instruction des ministres. Le Dr. Donald H. MacVicar (voir aussi plus bas) sera responsable pour la création du collège par son plaidoyer pour « la nécessité d’un tel collège au cœur de la population francophone du Canada »<ref>STROUT, Richard, E., ''The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912'', Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.27.</ref>. On y formera « le clergé pour l’ensemble des Églises et missions francophones non romaines d’Amérique »<ref>THÉRIAULT, Serge, ''Charles Chiniquy un homme de convictions, passionné et passionnant'', Aujourd’hui Credo, Novembre 1999, p.4</ref>. Dans les années 1860, Knox College à Toronto est reconnu comme étant le centre de formation de la Canada Presbyterian Church. Le besoin se fait ressentir pour un collège qui saura former des ministres Canadiens-français afin de partager l’évangile avec les nombreux catholiques de la province<ref>MARKELL, Keith, H., ''History of The Presbyterian College, Montreal 1865-1986'', Montreal, The Presbyterian College, 1987, p.8</ref>. Le collège opérera dans l’Église Erskine (Ste-Catherine et Peel) de 1867 à 1871. En 1872, le lot de la rue Mansfield, à même les lieux de l’université McGill, est obtenu. La bâtisse est officiellement ouverte en 1873. Il a été dit du Collège Presbytérien qu’il était «la citadelle du protestantisme au sein d’une population catholique romaine»<ref>STROUT, Richard, E., ''The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912'', Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.22</ref>. |
==== Le Père Chiniquy chez les presbytériens ==== | ==== Le Père Chiniquy chez les presbytériens ==== |
Version du 19 juin 2020 à 09:37
L’Église presbytérienne a une longue et riche histoire en Europe, plus précisément en Écosse. Sa portée ne s’est toutefois pas limitée à ce pays. Dès le début des efforts colonisateurs en Amérique du Nord, les Presbytériens seront présents. Comme tous les protestants, ils seront parfois persécutés et victimes de l’hostilité de la majorité catholique romaine. Parmi les fondateurs de la Nouvelle-France, nous trouvons des protestants; Jean-François de la Rocque de Roberval et Samuel de Champlain n’en sont que quelques-uns. Les protestants francophones ont la vie dure tout au long du développement de la colonie française ainsi que durant la période britannique. Ils sont des étrangers par leur langue et leur religion, qui ne peuvent s’agencer, selon l’opinion de la société dans laquelle ils vivent. Les Presbytériens aussi bien américains que canadiens ont joué un rôle important dans l’établissement et l’assertion de la communauté protestante francophone au Québec. En effet, M. Roussy et Mme Feller sont eux-mêmes reçus par un pasteur presbytérien américain lors de leur arrivée en Amérique du Nord[1]. Dans le premier quart du 19e siècle le mouvement presbytérien surtout au Québec s’intéresse à la bienveillance des protestants francophones ainsi qu’à l’évangélisation des Catholiques Romains. Nous verrons les circonstances dans lesquelles l’Église presbytérienne a agi et les événements importants qui ont marqué ce cheminement.
Sommaire
Les Presbytérien au Canada
En 1749, les Anglais fondent Halifax et vingt-sept protestants étrangers de langue française et allemande s’y établissent. La Nouvelle-Écosse fait passer une loi en 1758 qui cherchera à protéger la nouvelle colonie protestante en interdisant aux catholiques de posséder des terres. Les prêtres étaient aussi sous peine d’arrestation. L’Église Anglicane était l’Église officielle de la province mais les protestants non-anglicans se voient donnés la liberté de conscience. Bref, tous sauf les papistes étaient invités à venir labourer la terre fertile de la Nouvelle-Écosse[2].
Ce sont des presbytériens du New Hampshire qui sont venus, répondant à l’invitation, établir la première Église presbytérienne liée au presbytère du New Jersey en 1764. En 1759, les Anglais prennent la ville de Québec et Montréal un an plus tard. Le roi George III se retrouvait maintenant avec des sujets francophones catholiques. Les Anglais se sont donc donné la tâche d’assimiler les Canadiens-français. Une tâche qui, nous le savons bien, n’a jamais réussie.
Deux régiments Écossais sont à la source de l’Église presbytérienne au Québec. Certains soldats britanniques ont demeuré dans la province après même que la paix ait été rétablie. Ces soldats sont accompagnés de leur aumônier, un certain Robert MacPherson qui offrait le culte à Québec (dans la chapelle des Ursulines) ainsi que dans les régions avoisinantes[3]. En 1765 une petite congrégation presbytérienne se réunissait dans l’ancien collège Jésuite[4]. Les révérends George Henry et Alexander Spark succèdent à MacPherson et le groupe devient la « Scotch Congregation in Connection with the Church of Scotland in Scotland ». L’Église St-Andrew’s fait son apparition à Québec en 1810 avec le Révérend Spark comme pasteur[5]. John Bethune, un aumônier et ministre de l’Église d’Écosse[6], sera le premier pasteur presbytérien à Montréal[7]. Ce sont les loyalistes venant s’établir au Canada chez qui ont retrouve le noyau qui établira des congrégations presbytériennes le long du fleuve St-Laurent dans l’ouest du Québec[8].
Pour Montréal, c’est le révérend John Young, venu du presbytère de New York, qui établira une première Église en 1792. Cette Église était connue sous plusieurs noms; « Scotch Church », « Protestant Presbyterian Church », « Presbyterian Church of Montreal » mais est officiellement reconnue en tant que l’Église St-Gabriel[9]. Cette Église, qui en même temps formera le presbytère de Montréal, faisait initialement partie de l'American Presbyterian Church.
L'Église St-Gabriel
Cette Église est rapportée en tant que premier lieu d’adoration protestant au Québec. Le révérend-historien Robert Campbell fait attention de ne pas ignorer la chapelle du Seigneur Cuthbert à Berthierville qui avait été érigée en 1786 mais précise qu’il s’agissait là d’une chapelle familiale et donc privée[10]. En effet, l’Église St-Gabriel devient un lieu très important à Montréal après sa construction près du port (aujourd’hui le Palais de justice de Montréal se trouve à cet endroit). Campbell raconte que l’Église joue un rôle important dans la vie religieuse et sociale des Montréalais pendant au moins cinquante ans. Il ne faut pas penser que la congrégation n’était composée que de presbytériens Écossais, en effet Britanniques, Irlandais, Allemands et Français tous protestants mais pas nécessairement presbytériens se réunissaient[11].
En 1817, l’Église reçoit son plus célèbre pasteur, révérend Henry Esson (Easton) qui est «a scholar, a gentleman, and a brilliant talker»[12]. Ce pasteur, d’après notre historien, n’a pas su prêcher le message de l’évangile, à savoir la repentance et la détestation du péché[13].
La continuation de l'oeuvre
D’autres Églises rattachées au même presbytère (américain) ont par la suite vu le jour le long du fleuve mais le presbytère de Montréal ne se réunit pas une fois en dix ans et en 1800, le révérend Young est rapporté d’avoir été affecté par les effets néfastes de l’alcool[14]. Le presbytère se dissout. Cependant, en 1802, une remontée d’ouvriers presbytériens font leur apparence dans le Bas St-Laurent et l’œuvre est rétablie. Cela déclenche un désir de former un presbytère solide qui pourvoira de nombreux avantages. Un deuxième presbytère de Montréal est donc formé en 1803 avec le révérend Alexander Spark (voir plus-haut) afin de pouvoir procéder avec l’ordination d’un certain James Somerville mais comme avec l’ancien presbytère, ce presbytère ne se réunit qu’une fois. En 1807, une deuxième Église presbytérienne voit le jour sur la rue St-Pierre à Montréal. Il est dit que cette Église représentait les presbytériens Américains tandis que l’Église St-Gabriel était vue comme représentante de l’Église d’Écosse. En 1824 l’Église St-Pierre se rattache à l’Église d’Écosse et devient l’Église St-Andrew’s (ancêtre de l’Église St-Andrew’s & St-Paul’s sur la rue Sherbrooke). Une autre Église presbytérienne voit le jour à Montréal en 1830, formé par un groupe ayant connu des différences avec la fameuse Église St-Gabriel[15]. C’est l’Église St-Paul, la contrepartie de celle que nous connaissons aujourd’hui.
En 1817, quatre hommes font appel au synode associé en Écosse afin de recevoir la permission de former un presbytère Canadien. À cette époque, les congrégations presbytériennes n’étaient pas toutes issues de la American Presbyterian Church. Il y avait aussi la Church of Scotland, les réformés Hollandais et des groupes sécessionnistes écossais[16]. Toutefois, avant que la réponse de l’Écosse ait le temps d’arriver, un presbytère indépendant canadien avait été formé, par le besoin d’ordonner quelques ministres attitrés à la tête d’Églises qui avait lancé un appel pour ceux-ci[17]. Ce synode indépendant Canadien, nommé « Presbytery of the Canadas » survit jusqu’en 1825 lorsqu’il est remplacé par des synodes provinciaux indépendants. En 1840, les ouvriers presbytériens s’unissent par un synode nommé « The Synod of the Presbyterian Church of Canada in connection with the Church of Scotland »[18].
Le schisme dans l’Église presbytérienne d’Écosse
En 1844 une division qui concerne surtout la relation entre l’Église et l’état se produit dans l’Église d’Écosse qui résulte en la formation de la Free Church of Scotland. Les effets se font sentir jusqu’au Canada et certains membres d’Églises presbytériennes forment des congrégations rattachées à la Free Church. Un groupe d’environ vingt-cinq personnes incluant le révérend Bayne se retire du « Synod of the Presbyterian Church of Canada in connection with the Church of Scotland » pour former un synode indépendant de l’Église d’Écosse qui connaît des temps difficiles[19]. Ils organisent la « (Free) Presbyterian Church of Canada ». Une de ces Églises est St-John’s, formée d’un noyau de l’Église St-Andrew’s qui était partie suite au mécontentement face aux « opinions théologiques radicales » tenues par le révérend Sparks[20]. Plus tard, cette Église votera en majorité pour l’union avec les Églises congrégationalistes et méthodistes. Une partie de l’Église de la rue St-Gabriel se joint aussi à eux.
Églises presbytériennes au Canada
En 1861, la Canada Presbyterian Church nait par l’union des synodes de la Free Church of Canada et la United Presbyterian Church[21], qui avait des liens avec la Secession Church en Écosse. Le bris avec l’Église d’Écosse, qui régissait le ministère des Églises presbytériennes en sol canadien, est officiel. Ce sera cette Église qui fondera le Collège Presbytérien à Montréal quelques années plus tard. Toutefois, l’Église presbytérienne canadienne, toujours rattachée à l’Église d’Écosse, devient la Presbyterian Church in Canada en 1875.
En 1870 il y a quatre synodes d’Églises presbytériennes toujours en connexion avec l’Église d’Écosse. La même année, un appel est lancé pour l’unification de toutes les Églises à l’intérieur des synodes. Quelques mois plus tard, six délégués des quatre synodes se réunissent à Montréal pour en discuter[22]. L’union leur semble favorable et pendant quatre ans ils préparent un plan ayant pour but l’unification de toutes les Églises presbytériennes du Canada qui se nommera la « Presbyterian Church in Canada » en 1875[23]. La même année, le Presbytère du Québec est formé. Ce presbytère, contrairement aux autres qui avaient été formés auparavant, sera très actif. Les archives démontrent que le presbytère s’est réuni cinquante-cinq fois de 1886 à 1892[24].
L'union de 1875
Cette grande union d’Églises n’est pas facile. Les opinions divergentes ne manquaient point, que ce soit au niveau du style de musique pour la louange ou des questions doctrinales plus importantes, il semble que tout ait été balayé dans l’intérêt de l’unification. La question qui continue de diviser encore est celle des relations entre l’Église et l’état. Bien sûr, il y avait aussi plusieurs personnes qui n’étaient pas du tout pour l’union (surtout de la part des membres de la Free Canada Presbyterian Church)[25] mais les votes majoritaires font passer l’acte tout de même. Le 15 juin 1875, six-cent mille membres se joignent ensemble pour former la Presbyterian Church in Canada[26]. Ce mouvement affecte la culture interne de l’Église presbytérienne canadienne et la prépare pour une union encore plus « inclusive » cinquante ans plus tard. L’œcuménisme fait son entrée. C’est justement cet esprit d’inclusion qui primera sur ce que certains, qui n’étaient pas pour l’union, jugent de plus important: l’attachement à l’Écriture.
L'évangélisation des francophones par les presbytériens
En 1839 la French Canadian Missionary Society (FCMS) est formée en large partie le travail d’un homme; M. James Thomson de la Bible Society à Montréal, lui-même un Presbytérien[27]. Cette société missionnaire est financée surtout par l’Église presbytérienne[28]. C’est le synode en connexion avec l’Église d’Écosse qui soutiendra l’œuvre. Le presbytère du Québec de ce même synode, ordonnera Émile Lapelletrie (colporteur et membre de la FCMS) en 1841 pour être à la tête d’une petite congrégation de douze membres qui grandira par la suite[29]. En 1861, ce sera le pasteur J. E. Tanner qui sera reçu par le synode, et l’Église St-Jean de la rue Dorchester sera érigée pour sa congrégation. En 1869, la Canada Presbyterian Church décide de s’aventurer elle-même dans l’évangélisation des Canadiens-Français et en même temps l’illustre professeur Coussirat s’adonne à ce travail en se joignant au corps professoral du Collège Presbytérien, un collège qui avait été conçu pour la formation des Canadiens-Français. Il faut noter que le Professeur Coussirat était auparavant engagé à titre d’enseignant à l’Institut de Pointe-aux-Trembles, mais que le directeur Dr MacVicar réussit à le faire entrer au Collège Presbytérien[30]. Aussi en 1861, le Collège Morrin, centre de formation presbytérien qui était en existence avant le Collège Presbytérien, est affilié à l’Université McGill. Bien que le collège n’ait duré qu’une trentaine d’années, les élèves avaient réussi à former une société missionnaire qui avait pour but le travail missionnaire au Québec, surtout aux alentours de la ville de Québec<[31].
Le professeur Coussirat eut un grand impact sur la communauté protestante francophone. Il est rapporté que plus que soixante grades de langue française et plusieurs autres de langue anglaise ont été formés par le Dr Coussirat, enseignant d’une théologie évangélique et surtout orthodoxe[32]. Il meurt en 1906.
En 1875, après l’union, la Presbyterian Church in Canada établit la French Evangelisation Board (FEB) qui est séparée de l’œuvre de la FCMS. Ils prendront progressivement la relève de la FCMS dans les années qui suivent ainsi que le contrôle de l’institut Pointe-aux-Trembles[33]. En 1881, la FCMS cesse d’exister[34]. La FEB fera beaucoup de bien pour la minorité de familles Canadiennes-Françaises qui sont persécutés à cause de leur foi protestante. Ils rapportent que pendant leur première année en tant qu’organisation missionnaire ils ont pu prendre sous leurs ailes 942 familles protestantes sans parler des montants d’argents qu’ils ont ramassés sous forme de dons. Les écoles gérées par les presbytériens desservent plus de communautés que toutes celles desservies par la somme des autres Églises protestantes[35]. Des colporteurs sont engagés et plusieurs hommes de langue française sont instruits et formés pour le ministère[36]. Les noms de Duclos et Amaron seront aussi retenus comme faisant partie de l’œuvre presbytérienne au Québec puisque ces deux ont servi en tant que pasteurs dans l’Église St-Jean à Québec, une Église érigée par la Presbyterian Church in Canada, entre 1877 et 1916[37]. Le pasteur E. Tanner est aussi grandement impliqué puisque peu de temps avant que l’Église presbytérienne prenne le contrôle sur la FCMS, celui-ci quitte le poste qu’il tenait dans cet organisme pour ensuite chercher à s’intégrer à l’Église presbytérienne[38]. Le transfert se fait bien puisque Révérend Tanner est bien placé pour œuvrer au sein de la communauté canadienne-française. Son fils Charles finit par prendre la relève de son père en 1874. Cette même année, la FEB se hâte d’encourager les protestants francophones dans leur quête pour une place dans la société catholique. Ils recourent au Père Chiniquy. Durant ce temps, le bâtiment et le pastorat de l’Église St-Jean change plusieurs fois.
Contrairement à l’Union des Églises baptistes françaises au Canada, la FEB n’a pas su établir une œuvre francophone à la base, gérée par des Canadiens-Français. C’était plutôt, comme avec plusieurs autres dénominations anglophones, un segment francophone à l’intérieur d’un mouvement anglophone. Plusieurs Canadiens-Français y étaient directement impliqués sans toutefois en composer le fondement.
Le Collège presbytérien
Comme nous l’avons mentionné plus haut, c’est la Canada Presbyterian Church qui fonde le Collège presbytérien[39] à Montréal affilié à l’université McGill. Le bâtiment que nous connaissons aujourd’hui n’est pas celui qui a toujours servi. En fait, c’est l’imposante structure rattachée au musée Redpath (sur le côté ouest du campus) qui a été construit pour l’instruction des ministres. Le Dr. Donald H. MacVicar (voir aussi plus bas) sera responsable pour la création du collège par son plaidoyer pour « la nécessité d’un tel collège au cœur de la population francophone du Canada »[40]. On y formera « le clergé pour l’ensemble des Églises et missions francophones non romaines d’Amérique »[41]. Dans les années 1860, Knox College à Toronto est reconnu comme étant le centre de formation de la Canada Presbyterian Church. Le besoin se fait ressentir pour un collège qui saura former des ministres Canadiens-français afin de partager l’évangile avec les nombreux catholiques de la province[42]. Le collège opérera dans l’Église Erskine (Ste-Catherine et Peel) de 1867 à 1871. En 1872, le lot de la rue Mansfield, à même les lieux de l’université McGill, est obtenu. La bâtisse est officiellement ouverte en 1873. Il a été dit du Collège Presbytérien qu’il était «la citadelle du protestantisme au sein d’une population catholique romaine»[43].
Le Père Chiniquy chez les presbytériens
Pendant que Charles Doudiet est pasteur de l’Église St-Jean, la FEB demande au révérend Charles Chiniquy de venir en aide. L'Église est maintenant située dans l’ancien Russell Hall, rue Ste-Catherine. C’est en 1860 que Chiniquy entre dans l’Église Presbytérienne, sans toutefois souscrire à la Confession de Westminster[44]. En 1875, Chiniquy est invité pour une série de conférences. Il prêche vingt-sept fois de janvier à mars devant de grandes assemblées de gens. Il attire l’attention négative des catholiques de la ville qui se présentent que pour lancer pierres et insultes.
Les courants libéraux
La création de la FEB est due largement au Dr. Donald Harvey MacVicar. Dr. MacVicar était le premier et unique président du conseil d’administration de la FEB. Richard Strout dit ceci à son sujet : « …it is highly doubtful that the work of French evangelization would ever have made headway…had not leaders of strong convictions been at the helm »[45]. Strout fait mention des convictions du Dr. MacVicar car selon lui, le déclin de la FEB est largement dû au courant libéral qui faisait infiltration parmi le clergé protestant au début du 20e siècle. MacVicar a su préserver le message de l’Évangile et la suprématie de l’Écriture. Ce courant commence par accepter la haute critique moderne pour ensuite l’appliquer à la Parole de Dieu. La Confession de Westminster est mise au tribunal car certains presbytériens croient qu’elle n’interprète pas correctement la Parole de Dieu[46]. Plusieurs théologiens réclamaient un plus grand respect intellectuel dans l’approche et l’enseignement de la Bible. Malheureusement, les presbytériens ne sont pas épargnés. Ceux-ci lancent un appel simultané à l’unification. Cette unification englobe non seulement familles d’Églises mais aussi les départements à l’intérieur de celles-ci par exemple la mission et l’éducation. La FEB n’échappe donc pas à cette unification qui, pour elle, est synonyme avec déclin et disparition. Ajoutée au désir de s’unir entre Églises est aussi celui de s’impliquer dans les affaires sociales. La préoccupation avec la population protestante francophone est donc remplacée par celle des maux sociétaux au sens large[47]. Les congrégations presbytériennes sont encouragées et influencées par ce message, lors d’une assemblée en 1913: « teach the brotherhood of man, the Fatherhood of God and the need of the introduction of the kingdom as…a positive message to mankind »[48]. Enfin, le désir de s’éloigner du travail de colportage qui avait longtemps été la manière la plus efficace d’atteindre les gens, est une autre cause du déclin de l’œuvre auprès des Canadiens-Français.
En 1912, la FEB s’intègre à l’organisme missionnaire plus générale de la Presbyterian Church in Canada; Home Mission Board. Par la suite, les efforts pour l’évangélisation des Canadiens-Français prennent du recul tandis que la mission est plus axée vers les nouveaux Canadiens du Nord-Ouest. Plusieurs membres de l’ancienne FEB, dont l’un d’entre eux est le pasteur Charles Tanner, demandent de renouveler les forces puisque le besoin au Québec est encore grand mais l’appel est sans réponse[49]. La période de 1913-1925 connait un grand déclin dans l’œuvre de la FEB. Pour ajouter à ce qui a déjà été suggéré, Robert Lindsey offre une combinaison de causes; le travail des colporteurs devient celle de la Société Biblique et l’évangélisation « un-à-un » cesse, les ressources humaines s’affaiblissent, les jeunes hommes ne sont plus enclins à s’impliquer dans l’œuvre de la FEB, la première guerre mondiale avec plusieurs hommes d’Église qui s’engagent dans l’armée et enfin le manque de fonds[50].
L'union de 1925
Dans son histoire de l’Église presbytérienne du Canada, John Moir dit ceci : « By 1911…higher criticism was widely, but certainly not universally, accepted by Canadian Presbyterians »[51]. Knox College à Toronto semble demeurer ferme dans sa position conservatrice concernant l’inerrance de l’Écriture. En effet, la direction du collège se rallie du côté des presbytériens américains sous l’enseignement de Charles Hodge vers la fin du 19e siècle. Comme nous l’avons dit, l’union de 1875 ouvre la porte à l’œcuménisme. Les Méthodistes s’unissent en 1884 durant cette même période d’œcuménisme canadien. Il y a discussion de l’idée d’une union d’Églises protestantes: « Union of Protestants in the Dominion »[52]. Une conférence est donnée pour discuter la question en 1889 où les Églises méthodistes, presbytériennes et anglicanes sont représentées. La conférence ne produit pas grand fruit mais en 1902, des délégués de l’Église presbytérienne et de l’Église méthodiste se réunissent à Winnipeg afin de parler de l’unité des Chrétiens. Les congrégationalistes sont aussi inclus. Le modèle d’affaires canadien dans les grandes villes au début du 20e siècle devient aussi celui des Églises. L’expansion et la création d’un puissant engin doté d’une plus grande autorité est attrayant. Ces trois congrégations commencent donc par former un comité pour la « christianisation » du Canada, surtout des nouveaux immigrants qui arrivent en grand nombre[53]. Ils cherchent avant tout à trouver un terrain d’entente commun pour ce qui a trait aux doctrines, la forme de gouvernement, le ministère et la loi. Il va sans dire qu’entre ces trois dénominations, des compromis on dû être faits. Le comité continue de se rassembler jusqu’en 1908. En 1910 une « Church Defence Association » est formée par ceux qui sont contre l’union, mais l’année suivante il est rapporté que cinquante des soixante-dix presbytères sont en faveur de l’union[54]. La Première Guerre mondiale ralentit le processus d’union jusqu’au début des année 1920. En 1921, 414 votes sont ramassés en faveur de l’union et 107 contre[55]. Le plan est mis de l’avant. En 1925, la Presbyterian Church in Canada entre dans la United Church of Canada. Celle-ci est un regroupement de plusieurs Églises presbytériennes. Le nom «Presbyterian Church in Canada » est effacé à jamais par sanction gouvernementale pour éviter son utilisation par quelconques partis dissidents dans le futur[56]. Cette division a eu des effets dévastateurs pour le corps ecclésial presbytérien. Le manque de charité de ceux en faveur et de ceux contre l’union est soulevé plusieurs fois dans les dossiers de l’histoire.
Une association de la Presbyterian Church in Canada est instaurée immédiatement après l’union composée de tous ceux qui avaient voté contre. En 1926, cette Église, toujours presbytérienne ne démontre aucun signe de déclin. Entre autres, elle retient le collège Knox à Toronto ainsi que Presbyterian College à Montréal. Elle finit aussi par retenir son nom après des discussions amiables avec la United Church dans les années 1930.
L’Église prend un autre coup dur après la Deuxième Guerre mondiale. Le moral est bas et le dynamisme de l’Église presbytérienne semble être perdu. Toutefois, en quelques années, la situation financière de l’Église est rétablie et les congrégations urbaines reprennent vie avec l’afflux des masses vers la ville et les banlieues[57].
En 1960, l’Église presbytérienne décide d’utiliser le matériel pédagogique de la Presbyterian Church of the United States of America (PCUSA). Elle approuve l’ordonnance des femmes en 1966. Tout au long des années soixante, elle redéfinira sa mission en proclamant que l’action sociale est la responsabilité de l’Église. En 1974 elle se joint à PLURA (presbytérien-luthérien-unie-catholique romain-anglican) dans l’effort de faire avancer la cause sociale[58]. Dans les années 80 et 90, le nombre des membres de l’Église presbytérienne est à la baisse (pendant que le secteur francophone protestant connaît une de ses périodes les plus fructueuses). Une restructuration s’ensuit dans les années 90. Pendant cette période, certains groupes dans l’Église quitteront pour former leurs propres assemblés. Les raisons sont presque toujours fondées sur un attachement à une théologie qui n’est pas entachée du courant libéral. Un de ces groupes deviendra celui des Églises Réformées du Québec en 1990.
La continuation de l'oeuvre francophone
De la majorité des Églises presbytériennes qui se sont jointes à l’union en 1925, l’on comptait toutes les Églises francophones de la dénomination, « de telle sorte qu’en 1925, il n’y a plus de francophones presbytériens »[59]. En 1934, une nouvelle mission reprend avec le pasteur Jacques Smith. Des Églises francophones appelées « réformées » seront établies un peu partout au Québec sous la bannière de l’Église presbytérienne qui continue après l’union de 1925. Pasteur Smith fonde l’Église St-Luc en 1934 à Montréal[60]. Au cours des quarante prochaines années, deux autres Églises se rajoutent; une à Québec et une dans les Cantons-de-l’est. En 1978, une autre Église est fondée sur la Rive-Sud de Montréal. Durant cette période, les Églises presbytériennes américaines s’intéressent à l’œuvre francophone au Québec, notamment la Christian Reformed Church in North America et la Presbyterian Church in America. Ces organismes envoient des missionnaires au Québec afin de participer à l’œuvre de Dieu. Dans les années qui suivent, les presbytériens francophones s’organisent avec une alliance (l’Alliance réformée évangélique) et un institut de théologie (Farel). L’Alliance est remplacée par un Conseil des Églises réformées du Québec en 1984 afin de subvenir aux besoins de l’Église en pleine croissance. Un retour aux objectifs et aux sentiments de la FCMS est voulu et des principes de gouvernement et de structure ecclésiastique sont élaborés[61]. En 1988, la rupture avec l’Église Presbytérienne au Canada est officielle et l’Église réformée du Québec est formée. Aujourd’hui, l’ERQ compte cinq Églises; trois à Québec, une à Repentigny et une à Montréal.
Conclusion
L’Église Presbytérienne au Canada a connu une histoire riche et mouvementée. Les unions ne sont pas sans divisions subséquentes, et ce tout au long de l’histoire. Néanmoins, cette Église a été sincèrement préoccupée par le sort des Canadiens-français, et ses efforts ont produits de merveilleux fruits au sein de cette communauté. Bien que les courants libéraux se soient infiltrés parmi certaines congrégations, nous pouvons dire encore aujourd’hui que l’héritage de l’Église Presbytérienne au Canada est présent, que nous connaissions son histoire ou non. Les ancêtres spirituels d’Églises comme celles de l’ERQ ont œuvré à cette fin.
Alaina DI STAULO
Notes et références
- ↑ LALONDE, Jean-Louis, Des loups dans la bergerie, Les protestants de langue française au Québec 1534-2000, Fides, 2002, p.58.
- ↑ MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p.36-37.
- ↑ MACDOUGALL, Alexander G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p.92.
- ↑ MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p. 47.
- ↑ GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893, p.19.
- ↑ CAMPBELL, Robert, A History of the Scotch Presbyterian Church, Montreal, Drysdale Publishers, 1887, p.177.
- ↑ Ibid.
- ↑ MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p.48
- ↑ Ibid., p. 50
- ↑ CAMPBELL, Robert, A History of the Scotch Presbyterian Church, Montreal, Drysdale Publishers, 1887, p. 63.
- ↑ Ibid., p. 83.
- ↑ Ibid., p. 281.
- ↑ Ibid., p.281.
- ↑ MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p. 53.
- ↑ MCNABB, Heather, Montreal’s Scottish Community 1835-65, A Preliminary Study, Montreal, Université Concordia, 1999,p.41.
- ↑ Ibid., p. 70.
- ↑ GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893, p.23.
- ↑ Ibid., p. 52.
- ↑ GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893, p.59
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p. 95.
- ↑ MARKELL, Keith, H., History of The Presbyterian College, Montreal 1865-1986, Montreal, The Presbyterian College, 1987, p.7
- ↑ MARKELL, Keith, H., History of The Presbyterian College, Montreal 1865-1986, Montreal, The Presbyterian College, 1987, p.7
- ↑ Ibid., p.190
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p.153
- ↑ MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p.141
- ↑ Ibid., p.142
- ↑ LALONDE, Jean-Louis, Des loups dans la bergerie, Les protestants de langue française au Québec 1534-2000, Fides, 2002, p.80
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p.182
- ↑ GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893, p.123
- ↑ LALONDE, Jean-Louis, Des loups dans la bergerie, Les protestants de langue française au Québec 1534-2000, Fides, 2002, p.126
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p. 147
- ↑ Ibid., p. 191.
- ↑ GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893, p. 212
- ↑ LINDSEY, Robert, G., Evangelization of the French Canadians by the Presbyterian Church 1863-1925, Victoria University, 1956, p.21.
- ↑ STROUT, Richard, E., The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912, Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.29
- ↑ GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893, p.214
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p.196
- ↑ VILLARD, Paul, Up to the Light, The Story of French Protestantism in Canada, United Church of Canada, p.93
- ↑ Fait intéressant: James Naismith, l’inventeur du basket-ball, est un grade du Collège presbytérien en 1890.
- ↑ STROUT, Richard, E., The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912, Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.27.
- ↑ THÉRIAULT, Serge, Charles Chiniquy un homme de convictions, passionné et passionnant, Aujourd’hui Credo, Novembre 1999, p.4
- ↑ MARKELL, Keith, H., History of The Presbyterian College, Montreal 1865-1986, Montreal, The Presbyterian College, 1987, p.8
- ↑ STROUT, Richard, E., The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912, Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.22
- ↑ THÉRIAULT, Serge, Charles Chiniquy un homme de convictions, passionné et passionnant, Aujourd’hui Credo, Novembre 1999, p.5. « Voulant respecter cette conviction œcuménique, le presbytère accepta que la bible soit substituée à la Confession de Westminster… »
- ↑ STROUT, Richard, E., The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912, Bishop’s University, Lennoxville, 1986, p.21.
- ↑ Voir l’histoire du révérend Macdonnell dans MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p.172-174
- ↑ Ibid., p. 50.
- ↑ Ibid., p. 51.
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p.192
- ↑ MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960, p.192
- ↑ MOIR, John S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, p.175
- ↑ Ibid., p. 182.
- ↑ Ibid., p.199.
- ↑ Ibid., p. 203.
- ↑ Ibid., p. 217
- ↑ Ibid., p. 218
- ↑ Ibid., p. 248.
- ↑ Ibid., p.279
- ↑ NGUE, Jean, Vers une approche analytique de l’Église Réformée du Québec, dissertation, 1999, p.5.
- ↑ FINES, H., Album II du protestantisme français en Amérique du Nord, Montréal, L’Aurore, 1988, p.100
- ↑ NGUE, Jean, Vers une approche analytique de l’Église Réformée du Québec, dissertation, 1999, p. 9.
Bibliographie
- CAMPBELL, Robert, A History of the Scotch Presbyterian Church, Montreal, Drysdale Publishers, 1887, 807p.
- FINES, H., Album II du protestantisme français en Amérique du Nord, Montréal, L’Aurore, 1988, 154p.
- GREGG, William, Short History of the Presbyterian Church in the Dominion of Canada, Toronto, Knox College, 1893
- LALONDE, Jean-Louis, Des loups dans la bergerie, Les protestants de langue française au Québec 1534-2000, Fides, 2002, 460p.
- LINDSEY, Robert, G., Evangelization of the French Canadians by the Presbyterian Church 1863-1925, Victoria University, 1956, p.21
- MACDOUGALL, Alexander, G., The Presbyterian Church in the Presbytery of Quebec 1875-1925, Montreal, McGill University, 1960
- MARKELL, Keith, H., History of The Presbyterian College, Montreal 1865-1986, Montreal, The Presbyterian College, 1987
- MCNABB, Heather, Montreal’s Scottish Community 1835-65, A Preliminary Study, Montreal, Université Concordia, 1999
- MOIR, John, S., Enduring Witness, Montreal, The Presbyterian Church in Canada, 1987, 327p.
- NGUE, Jean, Vers une approche analytique de l’Église Réformée du Québec, dissertation, 1999, 29p.
- STROUT, Richard, E., The Latter Years of the Board of French Evangelization of The Presbyterian Church in Canada 1895-1912, Bishop’s University, Lennoxville, 1986
- THÉRIAULT, Serge, Charles Chiniquy un homme de convictions, passionné et passionnant, Aujourd’hui Credo, Novembre 1999
- VILLARD, Paul, Up to the Light, The Story of French Protestantism in Canada, United Church of Canada.