Persévérance : Différence entre versions
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− | La persévérance, vertu universelle et intemporelle, | + | La persévérance, vertu universelle et intemporelle, revêt une importance particulière pour les chrétiens qui la considère comme un pilier fondamental de la foi. Profondément enraciné dans les Écritures saintes, elle est illustrée abondamment par le témoignage des croyants à travers les âges et reflète la capacité à demeurer ferme dans l’espérance et la fidélité à Dieu malgré les épreuves et les incertitudes. Comme l’affirme Wood, « la signification strictement biblique du terme est à distinguer de son sens théologique ultérieur<ref>A.S. WOOD, « Persévérance », ''Le Grand Dictionnaire de la Bible'', Charols, Excelsis, coll. « OR », 2010, p. 1256. |
+ | </ref> », notamment dans la doctrine de la persévérance des saints. Ainsi, cet article en explore les fondements bibliques, débutant par l’examen minutieux des termes clés dans l’Ancien et le Nouveau Testament, avant d’offrir des applications théologiques et pratiques pour enrichir la vie spirituelle des croyants d’aujourd’hui. À travers cette réflexion, nous découvrons comment la persévérance constitue un équilibre subtil entre la grâce divine et la réponse humaine et s’avère une source d'inspiration pour demeurer ferme face aux défis actuels.<span id="_Toc186017591" class="anchor"></span> | ||
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+ | == La persévérance dans l’Ancien Testament == | ||
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+ | Dans l'Ancien Testament, la persévérance est souvent associée à des notions comme la fidélité relationnelle, l’espérance dans l’attente des promesses divines, l’endurance face aux tâches ardues et à la résilience dans la souffrance. Quatre mots-clés hébreux en illustrent les différentes facettes, soit ''חֶסֶד,קוָה, אָמַץ et'' ''סָבַל.'' | ||
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+ | ''חֶסֶד'' (''hesed''), traduit par « amour fidèle » ou « bienveillance », décrit la constance dans l’engagement et la fidélité envers Dieu (Lam 3.22-23). Selon le ''Theological Wordbook of the Old Testament'' (TWOT), ''hesed''<ref>H R. LAIRD, G.L. ARCHER Jr, B.K. WALTKE, « חֶסֶד (chesed) »'', Theological Wordbook of the Old Testament,'' Chicago, Moody Press, 1980, (n° 698a), page 305. | ||
+ | </ref> illustre d’une manière particulière la persévérance dans le cadre des alliances divines. Ce concept est incarné dans les récits d'Ésaïe et de Ruth. Le prophète Ésaïe appelle à « persévérer dans l’alliance » comme un acte de fidélité envers Dieu (És 56.4-6), tandis que Ruth, par son attachement à Naomi, illustre cet amour fidèle entre deux personnes : « Où tu iras, j’irai; où tu demeureras, je demeurerai (Ru 1.16) ». | ||
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+ | ''קוָה'' (''qavah''), qui signifie « attendre avec espérance ou persister dans l’attente<ref>''Idem'', « ''קוָה'' (''qavah'') », (n° 1994), p. 791. | ||
+ | </ref> », reflète une action active de foi (És 40.31). Joseph incarne une attente patiente des promesses divines malgré les injustices subies (Ge 37–50). De même, Abraham persévère dans l’espérance de la réalisation de l’alliance divine, bien que cette promesse se soit accomplie bien après sa mort (Hé 11.13). Enfin, Jérémie illustre cette espérance confiante par une action alors qu’il achète un champ à Anathoth, malgré la destruction imminente de Jérusalem (Jé 32.1-15). | ||
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+ | ''אָמַץ'' (''amats''), traduit par « se fortifier ou être courageux<ref>''Idem'', « ''אָמַץ'' (''amats'') », (n° 116), p. 52. | ||
+ | </ref> », met l’accent sur la persévérance dans les tâches ardues (Josué 1.9). Israël, dans le désert, illustre par contraste un manque de persévérance, empêchant une entrée immédiate dans la Terre promise (Hé 3.16-19). Néhémie, quant à lui, démontre ce courage en encourageant son peuple à poursuivre l’œuvre divine malgré les oppositions (Né 4.9-14). Enfin, Élie illustre une persévérance prophétique en défiant les prophètes de Baal (1 R 18). | ||
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+ | ''סָבַל'' (''saval''), signifiant « porter ou endurer<ref>H R. LAIRD, G.L. ARCHER Jr, B.K. WALTKE, « ''סָבַל'' (''saval'') », (n° 2263), p. 861. | ||
+ | </ref> », met en lumière la persévérance face à la souffrance (És 53.4). Job reste un modèle d’endurance dans l’épreuve, proclamant : « L'Éternel a donné, et l'Éternel a repris; que le nom de l'Éternel soit béni ! (Job 1.21) ». Daniel, dans la fosse aux lions, illustre à la fois ''amats'' et ''saval'' en restant fidèle malgré le danger, et sa délivrance miraculeuse témoigne de la fidélité divine envers ceux qui persévèrent (Dn 6.16-20). | ||
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+ | == La persévérance dans le Nouveau Testament == | ||
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+ | Le Nouveau Testament inscrit la persévérance comme une vertu au cœur de l’expérience chrétienne. Quatre facettes principales s’en dégagent : l’assiduité dans l’activité spirituelle, la résilience dans l’épreuve, la patience et la fidélité relationnelle. Nous examinerons les mots προσκαρτερέω, ὑπομονή, μακροθυμέω, μένω et ὑπομένω. | ||
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+ | Προσκαρτερέω (''proskartereō''), qui apparaît à dix reprises, signifie persister avec assiduité ou être constant dans une activité. Selon le ''Greek-English Lexicon of the New Testament'', il désigne une attention constante à une activité spirituelle<ref>« To persist in something, to continue steadfastly in, to keep on with devotion ». W. BAUER, F.W. DANKER, W.F. ARNDT, F.W. GINGRIGH, « προσκαρτερέω », ''A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature''. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 881. | ||
+ | </ref>, que ce soit la prière (Ac 1.14; 2.42), l'enseignement (Ac 6.4) et la communion fraternelle (Ac 2.46) et à trois occasions souligne la disposition continue auprès d’une personne (Mc 3.9, Ac 8.13, 10.7). ''Proskartereō'' illustre la persévérance active et intentionnelle, enracinée dans un engagement constant envers Dieu et la communauté de foi. | ||
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+ | Ὑπομονή (''hypomonē''), utilisé trente-deux fois, signifie « endurance ou persévérance patiente<ref>« The capacity to hold out or bear up in the face of difficulty, patience, endurance, fortitude, steadfastness, perseverance ». ''BDAG,'' « ὑπομονή», p. 1039. | ||
+ | </ref> » et met en lumière la résilience face aux épreuves (2 Co 1.6, 6.4; 2 Th 1.4; Jc 5.11; Ap 2.2,3,19) produisant un caractère approuvé (Ro 5.3-4, 15.4; Jc 1.3-4; 2 P1.6) et une espérance durable (Lc 21.19, Ro 2.7, 8.25; 1 Th 1.3; He 10.36, 12.1). L’épreuve joue ainsi un rôle dans le développement spirituel, provoquant un effet en chaine allant de la persévérance, au caractère, à l’espérance et qui culmine dans une compréhension plus profonde de l’amour de Dieu par son Esprit<ref>Len WOODS, « Perseverance », ''Rose Guide to Discipleship'', Carson, Rose Publishing inc., 2016, p. 183. | ||
+ | </ref>. Cette endurance s’avère nécessaire pour attendre ce qu’on ne voit pas (Ro 8.25; 1 Th 1.3; He 10.36) et tenir jusqu’à la fin (Lc 21.19; Ro 2.7; He 12.1). Ce terme désigne la qualité de l’endurance d’un croyant avec un accent sur le résultat dans son caractère. | ||
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+ | Μακροθυμία (''makrothymia'') et μακροθυμέω (''makrothymeō'') décrivent la patience dans les relations humaines et divines. Ils soulignent une tolérance aimante, une capacité à supporter les offenses ou les imperfections des autres, ainsi qu’une persévérance dans les relations malgré les défis<ref>BDAG, « μακροθυμία & μακροθυμέω », p. 612 – 613. | ||
+ | </ref>. ''Makrothymia'' apparaît notamment pour décrire la patience divine envers les pécheurs, offrant le temps pour la repentance (Ro 2.4; 1 P 3.20; 2 P 3.9), et est également une vertu du fruit de l’Esprit (Ga 5.22). Les croyants sont appelés à revêtir cette patience dans leurs interactions, en se supportant les uns les autres dans l’amour (Ép 4.2 ; Col 3.12). ''Makrothymeō'' est utilisé dans des contextes d’appel à la patience dans les relations interpersonnelles<ref>« This word, most often translated “patience,” views endurance as a quality of personal relationships. It is not a response to opposition as much as a voluntary act of love for difficult and irritating people ». W.R. BAKER, [https://ref.ly/logosres/dlntd?ref=Page.p+326&off=1101&ctx=+a+different+sense.+~This+word%2c+most+ofte « Endurance, Perseverance »], in ''Dictionary of the later New Testament and its developments'', éd. par Ralph P. Martin et Peter H. Davids, Downers Grove, InterVarsity Press, 1997, p. 326. | ||
+ | </ref>, y compris envers ceux qui posent des défis (1 Th 5.14), ainsi que dans des exhortations pastorales (2 Ti 4.2). Ces termes apparaissent aussi dans des appels à la patience eschatologique dans l’attente du retour du Seigneur (Ja 5.7-8). Ensemble, ils reflètent une vertu indispensable pour maintenir l’harmonie dans les relations et persévérer dans la foi. | ||
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+ | La famille lexicale du verbe μένω (''meno''), enrichit l’idée de persister dans un état ou de « demeurer dans une condition ou une relation<ref>« To remain in the same place over a period of time, remain, stay, reside ». BDAG, « μένω » p. 630. | ||
+ | </ref> ». Les dérivés tels que ἐμμένω (''emmeno,'' demeurer dans une alliance, Ac 14.22), διαμένω (''diameno'', persister dans la foi, Lc 22.28), ἐπιμένω (''epimeno'', persévérer dans l’enseignement, 1 Ti 4.16), προσμένω (''prosmeno'', demeurer dans la prière, 1 Ti 5.5), et παραμένω (''parameno,'' continuer à demeurer dans la parole, Jc 1.25) implique soit la notion de fidélité relationnelle, soit d’assiduité dans les pratiques chrétiennes. | ||
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+ | Finalement, c’est le verbe ὑπομένω (''hypomenō'') qui retient l’attention, particulièrement dans la déclaration de Jésus que « celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Mt 10.22). Ce verbe décrit l’action volontaire de demeurer ferme et de continuer malgré les difficultés rencontrées. Le passage parallèle de Lc 21.19 utilise le nom ὑπομονή (''hypomonē'') qui désignant la qualité d’endurance produite, alors que le verbe ''hypomenō'' met l’accent sur l’effort actif et la décision prise de persister. Paul utilise ce dernier terme en He 12.1 pour exhorter les croyants à « courir avec persévérance dans la course qui nous est proposée ». Ces exhortations résonnent dans un contexte où les premières communautés chrétiennes faisaient face à des persécutions et à des pressions sociales les incitant à maintenir leur fidélité malgré les épreuves. L’exemple de Paul illustre cette persistance : malgré les nombreuses adversités, il continue à prêcher l’évangile avec dévouement. Il écrit : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Ti 4.7). Cette déclaration met en évidence que la persévérance n’est pas seulement un état passif mais une action continue qui est soutenue par la grâce de Dieu. | ||
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+ | Ces affirmations tranchantes ouvrent la réflexion sur la doctrine de la persévérance des saints, tout en mettant en garde contre les dangers de l’apostasie<ref>L’appellation « apostasie » signifie, dans le discours théologique, le désaveu public et définitif de l’allégeance de quelqu’un à Dieu en Christ. R.C. ORTLUND Jr, « Apostasie », ''Dictionnaire de Théologie Biblique'', Charols, Editions Excelsis, coll. « OR », 2006, p. 449. | ||
+ | </ref>, comme l’illustrent des figures telles que Judas Iscariote ou Démas (2 Ti 4.10). L’avertissement de Paul, « celui qui pense être debout prenne garde de tomber » (1 Co 10.12), souligne que la persévérance exige vigilance et humilité. Cependant, la théologie paulinienne rappelle également l’assurance offerte par la grâce divine. D’une part, Dieu promet de ne pas laisser ses enfants être tentés au-delà de leurs forces (1 Co 10.13) et d’autre part, l’Esprit Saint agit comme un sceau garantissant le salut final (Ép 1.13-14). Ainsi, la persévérance se situe à l’intersection de la responsabilité humaine et du don souverain de Dieu. L’Écriture affirme la tension entre ces deux principes et selon Ortlund, il faut être conscient que « des systèmes théologiques plus vastes, calviniste ou arminien, peuvent, sans le vouloir, émousser le tranchant du témoignage biblique, soit en diminuant chez le croyant le sens de la nécessité de persévérer, soit en renversant sa confiance dans l’engagement et les ressources de Dieu en faveur du saint qui est dans le combat<ref>R.C. ORTLUND Jr, ''op. cit''., p. 452. | ||
+ | </ref> ». | ||
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+ | == Application == | ||
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+ | Les récits scripturaires employant ces termes hébreux et grecs illustrent que la persévérance biblique « ne renvoie pas à une doctrine particulière<ref>A.S. WOOD, ''op. cit.'', p.1256 | ||
+ | </ref> » mais s’élève comme une vertu intemporelle qui transcende les frontières du temps et des cultures. Elle se manifeste comme une capacité donnée par Dieu de maintenir la foi, l'espérance et l'obéissance malgré les épreuves, en s'appuyant sur la fidélité de Dieu et des promesses de son alliance en Jésus-Christ. Cette persévérance, fruit d’une synergie entre l’action divine et la réponse humaine, invite le disciple à avancer avec l’assurance que Dieu, en toutes choses, demeure fidèle à ses promesses. | ||
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+ | Les principes bibliques de persévérance offrent des enseignements précieux pour les croyants d’aujourd’hui. En les adoptant, les fidèles peuvent non seulement fortifier leur foi personnelle mais aussi devenir des témoins vivants de la fidélité de Dieu. Voici sept mots qui aident à nuancer la persévérance. | ||
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+ | === Assiduité : cultiver une intimité constante avec Dieu === | ||
+ | Une relation authentique avec Dieu repose sur un engagement durable et profond envers Lui et Sa Parole afin de développer une intimité croissante. La pratique régulière des disciplines spirituelles, telles que la prière fervente (Lc 18.1-8), l’étude assidue de la Parole, la communion fraternelle et la participation à la fraction du pain (Ac 2.42), enrichit et nourrit cette proximité avec le Seigneur. Les croyants sont encouragés à adopter des habitudes spirituelles quotidiennes pour demeurer connectés à Dieu et puiser la paix intérieure. Comme l’exprimait Andrew Murray : « la prière est le souffle de l’âme, le canal de toute bénédiction<ref>A. MURRAY, ''With Christ in the School of Prayer'', New York, Fleming H. Revell Company, 1885, p. 45. | ||
+ | </ref> ». | ||
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+ | Peu importe la durée quotidienne consacrée à la prière et à la lecture de la Bible, ces pratiques peuvent métamorphoser votre relation avec Dieu et votre manière d’affronter les défis de la vie. Pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui? Dédions quelques minutes chaque matin à ces disciplines durant une semaine. Observons attentivement les effets sur notre vie et laissons-nous surprendre par les fruits que cela portera. | ||
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+ | ''Priez sans cesse''. – 1 Thessaloniciens 5.17 | ||
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+ | === Fidélité : vivre ses relations avec loyauté et amour === | ||
+ | La fidélité envers Dieu et envers autrui reflète un engagement sincère et durable dans nos alliances et relations. Comme Ruth ou Ésaïe l'ont démontré, cette fidélité relationnelle, reflet du ''hesed'', est une manière concrète de manifester l’amour bienveillant de Dieu, que ce soit dans le mariage ou dans toute autre relation clé. Dietrich Bonhoeffer disait avec justesse : « La véritable loyauté dans les relations provient de l’amour que Dieu manifeste envers nous <ref>D. BONHOEFFER, ''Life Together: The Classic Exploration of Christian Community'', New York, Harper & Row, 1954, p. 23. | ||
+ | </ref> ». | ||
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+ | Affronter une crise conjugale est une épreuve souvent douloureuse, mais qui peut être surmontée grâce à cette persévérance empreinte d’amour, dans la prière et, si nécessaire, grâce à l’accompagnement d’un conseiller. Ces efforts témoignent d’une fidélité active et d’un désir de réconciliation. Comment pourrions-nous exprimer davantage de fidélité et de persévérance dans nos relations personnelles ? Choisissons une relation importante et engageons-nous à poser un geste d’attention, de gentillesse ou de service chaque jour pendant une semaine. Observons comment cet engagement renouvelle votre lien. | ||
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+ | ''L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil.'' – 1 Corinthiens 13.4 | ||
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+ | === Patience : manifester la patience dans les relations === | ||
+ | Dans le contexte des relations humaines, la patience, traduite des termes grecs ''makrothymia'' et ''makrothymeō'', dépasse largement la simple tolérance : elle reflète la patience de Dieu envers nous. Cette vertu, fruit de l’Esprit (Ga 5.22), appelle les croyants à persévérer avec douceur et bienveillance dans leurs relations, même face aux frustrations ou aux conflits suivant l’exemple de Christ, qui a supporté avec patience et longanimité les faiblesses de ses disciples et les besoins des foules. L’apôtre Paul exhorte ainsi : « Faites preuve d’humilité et de douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour (Ép 4.2) ». Charles Spurgeon illustre cette qualité en déclarant : « la patience est la fleur rare qui pousse dans le jardin de l’Esprit Saint<ref>C. SPURGEON, ''The Fruit of the Spirit,'' Sermon No. 2237, 1891. | ||
+ | </ref> ». | ||
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+ | Dans un monde moderne souvent dominé par l’impatience face aux autres et les conflits relationnels, manifester la patience devient un témoignage puissant de l’amour de Dieu. Face à une critique injuste ou à un comportement irritant, choisir de répondre avec calme et empathie ouvre la voie à la réconciliation et à la guérison. La patience nous aide à transformer les défis relationnels en opportunités de croissance spirituelle qui renforce les liens d’unité et d’amour dans nos familles, nos églises et nos communautés. | ||
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+ | Prenons un moment pour réfléchir à une relation tendue ou marquée par des malentendus. Comment pourrions-nous incarner la patience divine dans cette situation ? Engageons-nous, cette semaine, à poser un geste concret de bienveillance ou d’écoute envers cette personne. Demandons au Saint-Esprit de renouveler notre cœur et d’instaurer des relations imprégnées de grâce. | ||
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+ | ''Soyez patients envers tous.'' – 1 Thessaloniciens 5:14 | ||
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+ | === Résilience : faire preuve de résilience dans les épreuves et la souffrance === | ||
+ | La résilience, traduite par le terme grec ''hypomonē'', produit un caractère éprouvé et fortifie la foi (Ro 5.3-4). A l’exemple des figures bibliques comme Job et Daniel, elle transforme les épreuves en opportunités de croissance spirituelle et aide les croyants à demeurer fermes face aux défis de la vie. La résilience ne se développe qu’à travers les difficultés, et comme l’affirme Oswald Chambers : « La foi qui n’a jamais été éprouvée est une foi qui ne peut pas être fiable<ref>O. CHAMBERS, ''My Utmost for His Highest,'' New York, Dodd, Mead & Co., 1927, p. 123. | ||
+ | </ref> ». | ||
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+ | Des exemples concrets de résilience abondent, comme celui des personnes qui continuent de placer leur confiance en Dieu malgré des périodes prolongées de chômage et qui trouvent du réconfort dans l’histoire de Job et dans le soutien de leur communauté de prière. Ces témoignages illustrent comment la foi active et l’espérance en Dieu permettent de surmonter les épreuves avec courage et persévérance. Prenons le temps de réfléchir à une épreuve récente dans notre vie. Comment notre foi et la fidélité de Dieu nous ont-elles soutenu ? Méditons un verset qui réchauffe notre cœur et renforce notre espérance face aux défis de la vie. | ||
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+ | ''Je puis tout par celui qui me fortifie''. – Philippiens 4.13 | ||
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+ | === Espérance : vivre dans l’attente active des promesses de Dieu === | ||
+ | L’espérance, traduite par le mot hébreu ''qavah'', se distingue par une patience confiante et active, même au cœur de l’incertitude. Cette attitude, ancrée dans une perspective éternelle, donne la force de persévérer jusqu’à l’accomplissement des promesses divines. Abraham et Jérémie sont de puissants exemples qui illustre comment l’espérance en Dieu soutient l’âme dans les moments d’attente. Comme l’a si bien dit Billy Graham : « L’espérance en Christ est l’ancre de l’âme dans les tempêtes de la vie<ref>B. GRAHAM, ''Hope for the Troubled Heart'', Word Publishing, 1991, p. 78 | ||
+ | </ref> ». | ||
+ | |||
+ | Un exemple poignant de cette espérance se manifeste dans les défis liés à notre santé physique alors que la douleur et l’incertitude semblent peser lourdement. Dans ces moments, s’accrocher aux promesses de Dieu apporte réconfort et force intérieure. Quels versets bibliques nous donnent le plus d’espérance dans les moments difficiles ? Choisissons-en un qui nous parle particulièrement et répétons-le chaque matin et soir cette semaine, afin d'affermir notre foi face aux incertitudes. | ||
+ | |||
+ | ''Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance.'' – Jérémie 29.11 | ||
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+ | === Engagement : relever courageusement les défis de la mission === | ||
+ | Face aux défis, les croyants sont appelés à persévérer avec foi et détermination dans la mission, à l’instar de Néhémie et Paul. Cette force intérieure, évoquée par les termes ''amats'' et ''meno'', pousse à poursuivre l’œuvre de Dieu malgré les obstacles. Hudson Taylor l’exprime ainsi : « Les grandes œuvres de Dieu ne sont accomplies que par une foi persévérante<ref>H. TAYLOR, ''A Retrospect'', London, China Inland Mission, 1894, p. 45. | ||
+ | </ref> ». | ||
+ | |||
+ | Un exemple concret se retrouve chez ceux engagés dans des missions humanitaires. Confrontés à des défis logistiques ou financiers, ils persévèrent en organisant des collectes de fonds, en mobilisant des bénévoles et en restant convaincus de l’impact crucial de leur travail pour les communautés qu’ils servent. Et nous, quels défis rencontrons-nous dans notre mission ou votre service actuel ? Identifions une étape à franchir cette semaine pour progresser dans l’œuvre que Dieu nous confie, en dépit des difficultés. Prenons le temps de noter nos avancées et de reconnaître les sentiments de satisfaction et de joie qui en découlent. | ||
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+ | ''Et ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.'' – Galates 6:9 | ||
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+ | === Endurance : persévérer jusqu'à la fin avec foi === | ||
+ | L’endurance chrétienne est un engagement actif d’obéissance, d’espérance et d’attachement constant à Christ. Elle dépasse la simple ténacité humaine, car elle est rendue possible par la grâce divine et l’action du Saint-Esprit qui fortifie les croyants. À l’exemple de Jésus, les croyants sont appelés à demeurer fermes jusqu’à la fin en affrontant défis et oppositions tout en gardant les yeux fixés sur la récompense céleste. | ||
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+ | Cette persévérance ultime, exprimée par le terme grec ''telos'', nous invite à « courir avec endurance la course qui nous est proposée (Hé 12.1-2) ». Polycarpe, disciple de l’apôtre Jean et évêque de Smyrne, incarne cette persévérance. Refusant de renier sa foi même sous la menace de la mort, il proclama avec courage : « Cela fait quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m’a jamais fait de mal. Comment pourrais-je blasphémer mon Roi qui m’a sauvé<ref>Polycarpe de SMYRNE, ''The Apostolic Fathers in English'', trans. Rick Brannan, Logos Bible Software, 2012. | ||
+ | </ref> ? » Son témoignage inspire encore aujourd’hui en rappelant aux croyants de ne jamais abandonner leur foi même face aux plus grandes épreuves. Méditez l’exemple des croyants fidèles pour nourrir votre propre persévérance. | ||
+ | |||
+ | ''Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé.'' – Matthieu 24:13 | ||
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+ | == Conclusion == | ||
+ | En somme, la persévérance est une vertu essentielle et durable de la vie chrétienne : elle lance un appel vibrant à vivre avec foi et engagement dans chaque aspect de la vie chrétienne malgré les épreuves. Elle illustre la dynamique profonde entre l’engagement humain et le soutien infaillible de Dieu, rappelant que par sa grâce, il tient toujours ses promesses. Fondée sur les Écritures et soutenue par la grâce de Dieu, elle donne aux croyants la force d’endurer les épreuves, d’espérer dans les promesses divines et de rester fidèles et patients dans l’amour. Que ce soit dans les petites décisions quotidiennes ou dans les grands défis spirituels, la persévérance transforme les épreuves en opportunités de croissance et d’épanouissement spirituel. Comme l’a si bien dit John Stott, « la persévérance est le fruit de l’Esprit qui agit en nous pour nous rendre fidèles dans les petites choses comme dans les grandes<ref>J. STOTT, ''The Message of 2 Timothy'', Downers Grove, InterVarsity Press, 1973, p. 59. | ||
+ | </ref> ». Ainsi, en répondant à cet appel, les croyants deviennent des témoins vivants de la fidélité et de la souveraineté de Dieu dans un monde en quête de stabilité et d'espérance. | ||
<div style='text-align: right;'>Sébastien MORRISSETTE</div> | <div style='text-align: right;'>Sébastien MORRISSETTE</div> | ||
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== Bibliographie == | == Bibliographie == | ||
− | * WOOD, A.S., | + | |
+ | * BAKER, W.R., [https://ref.ly/logosres/dlntd?ref=Page.p+326&off=1101&ctx=+a+different+sense.+~This+word%2c+most+ofte « Endurance, Perseverance »], in ''Dictionary of the later New Testament and its developments'', éd. par Ralph P. Martin et Peter H. Davids, Downers Grove, InterVarsity Press, 1997, p. 326 – 330. | ||
+ | |||
+ | * BAUER, W., DANKER, F.W., ARNDT, W.F., GINGRIGH, F.W., « μακροθυμία & μακροθυμέω », ''A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature''. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 612 – 613. | ||
+ | |||
+ | * BAUER, W., DANKER, F.W., ARNDT, W.F., GINGRIGH, F.W., « μένω », ''A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature''. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 630. | ||
+ | |||
+ | * BAUER, W., DANKER, F.W., ARNDT, W.F., GINGRIGH, F.W., « προσκαρτερέω », ''A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature''. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 881. | ||
+ | |||
+ | * BAUER, W., DANKER, F.W., ARNDT, W.F., GINGRIGH, F.W., « ὑπομονή », ''A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature''. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 1039. | ||
+ | |||
+ | * BONHOEFFER, D., ''Life Together: The Classic Exploration of Christian Community'', New York, Harper & Row, 1954. | ||
+ | |||
+ | * CHAMBERS, O., ''My Utmost for His Highest,'' New York, Dodd, Mead & Co., 1927. | ||
+ | |||
+ | * GRAHAM, B., ''Hope for the Troubled Heart'', Word Publishing, 1991. | ||
+ | |||
+ | * LAIRD, H R., ARCHER Jr, G.L., WALTKE, B.K., « חֶסֶד (chesed) »'', Theological Wordbook of the Old Testament,'' Chicago, Moody Press, 1980, (n° 698a) p. 305. | ||
+ | |||
+ | * LAIRD, H R., ARCHER Jr, G.L., WALTKE, B.K., « ''קוָה'' (''qavah'') », ''Theological Wordbook of the Old Testament,'' Chicago, Moody Press, 1980, (n° 1994), p. 791. | ||
+ | |||
+ | * LAIRD, H R., ARCHER Jr, G.L., WALTKE, B.K., « ''אָמַץ'' (''amats'') », ''Theological Wordbook of the Old Testament,'' Chicago, Moody Press, 1980, (n° 116), p. 52. | ||
+ | |||
+ | * LAIRD, H R., ARCHER Jr, G.L., WALTKE, B.K., « ''סָבַל'' (''saval'') », ''Theological Wordbook of the Old Testament,'' Chicago, Moody Press, 1980, (n° 2263), p. 861. | ||
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+ | * MURRAY, A., ''With Christ in the School of Prayer'', New York, Fleming H. Revell Company, 1885. | ||
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+ | * ORTLUND Jr, R.C. « Apostasie », ''Dictionnaire de Théologie Biblique'', Charols, Editions Excelsis, coll. « OR », 2006, p. 449 – 453. | ||
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+ | * SMYRNE, Polycarpe de, ''The Apostolic Fathers in English'', trans. Rick Brannan, Logos Bible Software, 2012. | ||
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+ | * SPURGEON, C., ''The Fruit of the Spirit,'' Sermon No. 2237, 1891. | ||
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+ | * STOTT, J., ''The Message of 2 Timothy'', Downers Grove, InterVarsity Press, 1973. | ||
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+ | * TAYLOR, H., ''A Retrospect'', London, China Inland Mission, 1894, | ||
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+ | * WHITE, R.E.O., [https://ref.ly/logosres/bkrencbib?ref=Page.p+1647&off=2537&ctx=Perseverance.+~Action+or+condition+of+ste « Perseverance »], ''Baker encyclopedia of the Bible'', Grand Rapids, Baker Book House, 1988, p. 1647 – 48. | ||
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+ | * WOOD, A.S., « Persévérance », ''Le Grand Dictionnaire de la Bible'', Charols, Excelsis, coll. « OR », 2010, p. 1256. | ||
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+ | * WOODS, L., « Perseverance », ''Rose Guide to Discipleship'', Carson, Rose Publishing inc., 2016, p. 179 – 185. |
Version actuelle datée du 22 février 2025 à 14:36
La persévérance, vertu universelle et intemporelle, revêt une importance particulière pour les chrétiens qui la considère comme un pilier fondamental de la foi. Profondément enraciné dans les Écritures saintes, elle est illustrée abondamment par le témoignage des croyants à travers les âges et reflète la capacité à demeurer ferme dans l’espérance et la fidélité à Dieu malgré les épreuves et les incertitudes. Comme l’affirme Wood, « la signification strictement biblique du terme est à distinguer de son sens théologique ultérieur[1] », notamment dans la doctrine de la persévérance des saints. Ainsi, cet article en explore les fondements bibliques, débutant par l’examen minutieux des termes clés dans l’Ancien et le Nouveau Testament, avant d’offrir des applications théologiques et pratiques pour enrichir la vie spirituelle des croyants d’aujourd’hui. À travers cette réflexion, nous découvrons comment la persévérance constitue un équilibre subtil entre la grâce divine et la réponse humaine et s’avère une source d'inspiration pour demeurer ferme face aux défis actuels.
Sommaire
- 1 La persévérance dans l’Ancien Testament
- 2 La persévérance dans le Nouveau Testament
- 3 Application
- 3.1 Assiduité : cultiver une intimité constante avec Dieu
- 3.2 Fidélité : vivre ses relations avec loyauté et amour
- 3.3 Patience : manifester la patience dans les relations
- 3.4 Résilience : faire preuve de résilience dans les épreuves et la souffrance
- 3.5 Espérance : vivre dans l’attente active des promesses de Dieu
- 3.6 Engagement : relever courageusement les défis de la mission
- 3.7 Endurance : persévérer jusqu'à la fin avec foi
- 4 Conclusion
- 5 Notes
- 6 Bibliographie
La persévérance dans l’Ancien Testament
Dans l'Ancien Testament, la persévérance est souvent associée à des notions comme la fidélité relationnelle, l’espérance dans l’attente des promesses divines, l’endurance face aux tâches ardues et à la résilience dans la souffrance. Quatre mots-clés hébreux en illustrent les différentes facettes, soit חֶסֶד,קוָה, אָמַץ et סָבַל.
חֶסֶד (hesed), traduit par « amour fidèle » ou « bienveillance », décrit la constance dans l’engagement et la fidélité envers Dieu (Lam 3.22-23). Selon le Theological Wordbook of the Old Testament (TWOT), hesed[2] illustre d’une manière particulière la persévérance dans le cadre des alliances divines. Ce concept est incarné dans les récits d'Ésaïe et de Ruth. Le prophète Ésaïe appelle à « persévérer dans l’alliance » comme un acte de fidélité envers Dieu (És 56.4-6), tandis que Ruth, par son attachement à Naomi, illustre cet amour fidèle entre deux personnes : « Où tu iras, j’irai; où tu demeureras, je demeurerai (Ru 1.16) ».
קוָה (qavah), qui signifie « attendre avec espérance ou persister dans l’attente[3] », reflète une action active de foi (És 40.31). Joseph incarne une attente patiente des promesses divines malgré les injustices subies (Ge 37–50). De même, Abraham persévère dans l’espérance de la réalisation de l’alliance divine, bien que cette promesse se soit accomplie bien après sa mort (Hé 11.13). Enfin, Jérémie illustre cette espérance confiante par une action alors qu’il achète un champ à Anathoth, malgré la destruction imminente de Jérusalem (Jé 32.1-15).
אָמַץ (amats), traduit par « se fortifier ou être courageux[4] », met l’accent sur la persévérance dans les tâches ardues (Josué 1.9). Israël, dans le désert, illustre par contraste un manque de persévérance, empêchant une entrée immédiate dans la Terre promise (Hé 3.16-19). Néhémie, quant à lui, démontre ce courage en encourageant son peuple à poursuivre l’œuvre divine malgré les oppositions (Né 4.9-14). Enfin, Élie illustre une persévérance prophétique en défiant les prophètes de Baal (1 R 18).
סָבַל (saval), signifiant « porter ou endurer[5] », met en lumière la persévérance face à la souffrance (És 53.4). Job reste un modèle d’endurance dans l’épreuve, proclamant : « L'Éternel a donné, et l'Éternel a repris; que le nom de l'Éternel soit béni ! (Job 1.21) ». Daniel, dans la fosse aux lions, illustre à la fois amats et saval en restant fidèle malgré le danger, et sa délivrance miraculeuse témoigne de la fidélité divine envers ceux qui persévèrent (Dn 6.16-20).
La persévérance dans le Nouveau Testament
Le Nouveau Testament inscrit la persévérance comme une vertu au cœur de l’expérience chrétienne. Quatre facettes principales s’en dégagent : l’assiduité dans l’activité spirituelle, la résilience dans l’épreuve, la patience et la fidélité relationnelle. Nous examinerons les mots προσκαρτερέω, ὑπομονή, μακροθυμέω, μένω et ὑπομένω.
Προσκαρτερέω (proskartereō), qui apparaît à dix reprises, signifie persister avec assiduité ou être constant dans une activité. Selon le Greek-English Lexicon of the New Testament, il désigne une attention constante à une activité spirituelle[6], que ce soit la prière (Ac 1.14; 2.42), l'enseignement (Ac 6.4) et la communion fraternelle (Ac 2.46) et à trois occasions souligne la disposition continue auprès d’une personne (Mc 3.9, Ac 8.13, 10.7). Proskartereō illustre la persévérance active et intentionnelle, enracinée dans un engagement constant envers Dieu et la communauté de foi.
Ὑπομονή (hypomonē), utilisé trente-deux fois, signifie « endurance ou persévérance patiente[7] » et met en lumière la résilience face aux épreuves (2 Co 1.6, 6.4; 2 Th 1.4; Jc 5.11; Ap 2.2,3,19) produisant un caractère approuvé (Ro 5.3-4, 15.4; Jc 1.3-4; 2 P1.6) et une espérance durable (Lc 21.19, Ro 2.7, 8.25; 1 Th 1.3; He 10.36, 12.1). L’épreuve joue ainsi un rôle dans le développement spirituel, provoquant un effet en chaine allant de la persévérance, au caractère, à l’espérance et qui culmine dans une compréhension plus profonde de l’amour de Dieu par son Esprit[8]. Cette endurance s’avère nécessaire pour attendre ce qu’on ne voit pas (Ro 8.25; 1 Th 1.3; He 10.36) et tenir jusqu’à la fin (Lc 21.19; Ro 2.7; He 12.1). Ce terme désigne la qualité de l’endurance d’un croyant avec un accent sur le résultat dans son caractère.
Μακροθυμία (makrothymia) et μακροθυμέω (makrothymeō) décrivent la patience dans les relations humaines et divines. Ils soulignent une tolérance aimante, une capacité à supporter les offenses ou les imperfections des autres, ainsi qu’une persévérance dans les relations malgré les défis[9]. Makrothymia apparaît notamment pour décrire la patience divine envers les pécheurs, offrant le temps pour la repentance (Ro 2.4; 1 P 3.20; 2 P 3.9), et est également une vertu du fruit de l’Esprit (Ga 5.22). Les croyants sont appelés à revêtir cette patience dans leurs interactions, en se supportant les uns les autres dans l’amour (Ép 4.2 ; Col 3.12). Makrothymeō est utilisé dans des contextes d’appel à la patience dans les relations interpersonnelles[10], y compris envers ceux qui posent des défis (1 Th 5.14), ainsi que dans des exhortations pastorales (2 Ti 4.2). Ces termes apparaissent aussi dans des appels à la patience eschatologique dans l’attente du retour du Seigneur (Ja 5.7-8). Ensemble, ils reflètent une vertu indispensable pour maintenir l’harmonie dans les relations et persévérer dans la foi.
La famille lexicale du verbe μένω (meno), enrichit l’idée de persister dans un état ou de « demeurer dans une condition ou une relation[11] ». Les dérivés tels que ἐμμένω (emmeno, demeurer dans une alliance, Ac 14.22), διαμένω (diameno, persister dans la foi, Lc 22.28), ἐπιμένω (epimeno, persévérer dans l’enseignement, 1 Ti 4.16), προσμένω (prosmeno, demeurer dans la prière, 1 Ti 5.5), et παραμένω (parameno, continuer à demeurer dans la parole, Jc 1.25) implique soit la notion de fidélité relationnelle, soit d’assiduité dans les pratiques chrétiennes.
Finalement, c’est le verbe ὑπομένω (hypomenō) qui retient l’attention, particulièrement dans la déclaration de Jésus que « celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé » (Mt 10.22). Ce verbe décrit l’action volontaire de demeurer ferme et de continuer malgré les difficultés rencontrées. Le passage parallèle de Lc 21.19 utilise le nom ὑπομονή (hypomonē) qui désignant la qualité d’endurance produite, alors que le verbe hypomenō met l’accent sur l’effort actif et la décision prise de persister. Paul utilise ce dernier terme en He 12.1 pour exhorter les croyants à « courir avec persévérance dans la course qui nous est proposée ». Ces exhortations résonnent dans un contexte où les premières communautés chrétiennes faisaient face à des persécutions et à des pressions sociales les incitant à maintenir leur fidélité malgré les épreuves. L’exemple de Paul illustre cette persistance : malgré les nombreuses adversités, il continue à prêcher l’évangile avec dévouement. Il écrit : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Ti 4.7). Cette déclaration met en évidence que la persévérance n’est pas seulement un état passif mais une action continue qui est soutenue par la grâce de Dieu.
Ces affirmations tranchantes ouvrent la réflexion sur la doctrine de la persévérance des saints, tout en mettant en garde contre les dangers de l’apostasie[12], comme l’illustrent des figures telles que Judas Iscariote ou Démas (2 Ti 4.10). L’avertissement de Paul, « celui qui pense être debout prenne garde de tomber » (1 Co 10.12), souligne que la persévérance exige vigilance et humilité. Cependant, la théologie paulinienne rappelle également l’assurance offerte par la grâce divine. D’une part, Dieu promet de ne pas laisser ses enfants être tentés au-delà de leurs forces (1 Co 10.13) et d’autre part, l’Esprit Saint agit comme un sceau garantissant le salut final (Ép 1.13-14). Ainsi, la persévérance se situe à l’intersection de la responsabilité humaine et du don souverain de Dieu. L’Écriture affirme la tension entre ces deux principes et selon Ortlund, il faut être conscient que « des systèmes théologiques plus vastes, calviniste ou arminien, peuvent, sans le vouloir, émousser le tranchant du témoignage biblique, soit en diminuant chez le croyant le sens de la nécessité de persévérer, soit en renversant sa confiance dans l’engagement et les ressources de Dieu en faveur du saint qui est dans le combat[13] ».
Application
Les récits scripturaires employant ces termes hébreux et grecs illustrent que la persévérance biblique « ne renvoie pas à une doctrine particulière[14] » mais s’élève comme une vertu intemporelle qui transcende les frontières du temps et des cultures. Elle se manifeste comme une capacité donnée par Dieu de maintenir la foi, l'espérance et l'obéissance malgré les épreuves, en s'appuyant sur la fidélité de Dieu et des promesses de son alliance en Jésus-Christ. Cette persévérance, fruit d’une synergie entre l’action divine et la réponse humaine, invite le disciple à avancer avec l’assurance que Dieu, en toutes choses, demeure fidèle à ses promesses.
Les principes bibliques de persévérance offrent des enseignements précieux pour les croyants d’aujourd’hui. En les adoptant, les fidèles peuvent non seulement fortifier leur foi personnelle mais aussi devenir des témoins vivants de la fidélité de Dieu. Voici sept mots qui aident à nuancer la persévérance.
Assiduité : cultiver une intimité constante avec Dieu
Une relation authentique avec Dieu repose sur un engagement durable et profond envers Lui et Sa Parole afin de développer une intimité croissante. La pratique régulière des disciplines spirituelles, telles que la prière fervente (Lc 18.1-8), l’étude assidue de la Parole, la communion fraternelle et la participation à la fraction du pain (Ac 2.42), enrichit et nourrit cette proximité avec le Seigneur. Les croyants sont encouragés à adopter des habitudes spirituelles quotidiennes pour demeurer connectés à Dieu et puiser la paix intérieure. Comme l’exprimait Andrew Murray : « la prière est le souffle de l’âme, le canal de toute bénédiction[15] ».
Peu importe la durée quotidienne consacrée à la prière et à la lecture de la Bible, ces pratiques peuvent métamorphoser votre relation avec Dieu et votre manière d’affronter les défis de la vie. Pourquoi ne pas commencer dès aujourd’hui? Dédions quelques minutes chaque matin à ces disciplines durant une semaine. Observons attentivement les effets sur notre vie et laissons-nous surprendre par les fruits que cela portera.
Priez sans cesse. – 1 Thessaloniciens 5.17
Fidélité : vivre ses relations avec loyauté et amour
La fidélité envers Dieu et envers autrui reflète un engagement sincère et durable dans nos alliances et relations. Comme Ruth ou Ésaïe l'ont démontré, cette fidélité relationnelle, reflet du hesed, est une manière concrète de manifester l’amour bienveillant de Dieu, que ce soit dans le mariage ou dans toute autre relation clé. Dietrich Bonhoeffer disait avec justesse : « La véritable loyauté dans les relations provient de l’amour que Dieu manifeste envers nous [16] ».
Affronter une crise conjugale est une épreuve souvent douloureuse, mais qui peut être surmontée grâce à cette persévérance empreinte d’amour, dans la prière et, si nécessaire, grâce à l’accompagnement d’un conseiller. Ces efforts témoignent d’une fidélité active et d’un désir de réconciliation. Comment pourrions-nous exprimer davantage de fidélité et de persévérance dans nos relations personnelles ? Choisissons une relation importante et engageons-nous à poser un geste d’attention, de gentillesse ou de service chaque jour pendant une semaine. Observons comment cet engagement renouvelle votre lien.
L'amour est patient, il est plein de bonté ; l'amour n'est pas envieux ; l'amour ne se vante pas, il ne s'enfle pas d'orgueil. – 1 Corinthiens 13.4
Patience : manifester la patience dans les relations
Dans le contexte des relations humaines, la patience, traduite des termes grecs makrothymia et makrothymeō, dépasse largement la simple tolérance : elle reflète la patience de Dieu envers nous. Cette vertu, fruit de l’Esprit (Ga 5.22), appelle les croyants à persévérer avec douceur et bienveillance dans leurs relations, même face aux frustrations ou aux conflits suivant l’exemple de Christ, qui a supporté avec patience et longanimité les faiblesses de ses disciples et les besoins des foules. L’apôtre Paul exhorte ainsi : « Faites preuve d’humilité et de douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour (Ép 4.2) ». Charles Spurgeon illustre cette qualité en déclarant : « la patience est la fleur rare qui pousse dans le jardin de l’Esprit Saint[17] ».
Dans un monde moderne souvent dominé par l’impatience face aux autres et les conflits relationnels, manifester la patience devient un témoignage puissant de l’amour de Dieu. Face à une critique injuste ou à un comportement irritant, choisir de répondre avec calme et empathie ouvre la voie à la réconciliation et à la guérison. La patience nous aide à transformer les défis relationnels en opportunités de croissance spirituelle qui renforce les liens d’unité et d’amour dans nos familles, nos églises et nos communautés.
Prenons un moment pour réfléchir à une relation tendue ou marquée par des malentendus. Comment pourrions-nous incarner la patience divine dans cette situation ? Engageons-nous, cette semaine, à poser un geste concret de bienveillance ou d’écoute envers cette personne. Demandons au Saint-Esprit de renouveler notre cœur et d’instaurer des relations imprégnées de grâce.
Soyez patients envers tous. – 1 Thessaloniciens 5:14
Résilience : faire preuve de résilience dans les épreuves et la souffrance
La résilience, traduite par le terme grec hypomonē, produit un caractère éprouvé et fortifie la foi (Ro 5.3-4). A l’exemple des figures bibliques comme Job et Daniel, elle transforme les épreuves en opportunités de croissance spirituelle et aide les croyants à demeurer fermes face aux défis de la vie. La résilience ne se développe qu’à travers les difficultés, et comme l’affirme Oswald Chambers : « La foi qui n’a jamais été éprouvée est une foi qui ne peut pas être fiable[18] ».
Des exemples concrets de résilience abondent, comme celui des personnes qui continuent de placer leur confiance en Dieu malgré des périodes prolongées de chômage et qui trouvent du réconfort dans l’histoire de Job et dans le soutien de leur communauté de prière. Ces témoignages illustrent comment la foi active et l’espérance en Dieu permettent de surmonter les épreuves avec courage et persévérance. Prenons le temps de réfléchir à une épreuve récente dans notre vie. Comment notre foi et la fidélité de Dieu nous ont-elles soutenu ? Méditons un verset qui réchauffe notre cœur et renforce notre espérance face aux défis de la vie.
Je puis tout par celui qui me fortifie. – Philippiens 4.13
Espérance : vivre dans l’attente active des promesses de Dieu
L’espérance, traduite par le mot hébreu qavah, se distingue par une patience confiante et active, même au cœur de l’incertitude. Cette attitude, ancrée dans une perspective éternelle, donne la force de persévérer jusqu’à l’accomplissement des promesses divines. Abraham et Jérémie sont de puissants exemples qui illustre comment l’espérance en Dieu soutient l’âme dans les moments d’attente. Comme l’a si bien dit Billy Graham : « L’espérance en Christ est l’ancre de l’âme dans les tempêtes de la vie[19] ».
Un exemple poignant de cette espérance se manifeste dans les défis liés à notre santé physique alors que la douleur et l’incertitude semblent peser lourdement. Dans ces moments, s’accrocher aux promesses de Dieu apporte réconfort et force intérieure. Quels versets bibliques nous donnent le plus d’espérance dans les moments difficiles ? Choisissons-en un qui nous parle particulièrement et répétons-le chaque matin et soir cette semaine, afin d'affermir notre foi face aux incertitudes.
Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. – Jérémie 29.11
Engagement : relever courageusement les défis de la mission
Face aux défis, les croyants sont appelés à persévérer avec foi et détermination dans la mission, à l’instar de Néhémie et Paul. Cette force intérieure, évoquée par les termes amats et meno, pousse à poursuivre l’œuvre de Dieu malgré les obstacles. Hudson Taylor l’exprime ainsi : « Les grandes œuvres de Dieu ne sont accomplies que par une foi persévérante[20] ».
Un exemple concret se retrouve chez ceux engagés dans des missions humanitaires. Confrontés à des défis logistiques ou financiers, ils persévèrent en organisant des collectes de fonds, en mobilisant des bénévoles et en restant convaincus de l’impact crucial de leur travail pour les communautés qu’ils servent. Et nous, quels défis rencontrons-nous dans notre mission ou votre service actuel ? Identifions une étape à franchir cette semaine pour progresser dans l’œuvre que Dieu nous confie, en dépit des difficultés. Prenons le temps de noter nos avancées et de reconnaître les sentiments de satisfaction et de joie qui en découlent.
Et ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. – Galates 6:9
Endurance : persévérer jusqu'à la fin avec foi
L’endurance chrétienne est un engagement actif d’obéissance, d’espérance et d’attachement constant à Christ. Elle dépasse la simple ténacité humaine, car elle est rendue possible par la grâce divine et l’action du Saint-Esprit qui fortifie les croyants. À l’exemple de Jésus, les croyants sont appelés à demeurer fermes jusqu’à la fin en affrontant défis et oppositions tout en gardant les yeux fixés sur la récompense céleste.
Cette persévérance ultime, exprimée par le terme grec telos, nous invite à « courir avec endurance la course qui nous est proposée (Hé 12.1-2) ». Polycarpe, disciple de l’apôtre Jean et évêque de Smyrne, incarne cette persévérance. Refusant de renier sa foi même sous la menace de la mort, il proclama avec courage : « Cela fait quatre-vingt-six ans que je le sers, et il ne m’a jamais fait de mal. Comment pourrais-je blasphémer mon Roi qui m’a sauvé[21] ? » Son témoignage inspire encore aujourd’hui en rappelant aux croyants de ne jamais abandonner leur foi même face aux plus grandes épreuves. Méditez l’exemple des croyants fidèles pour nourrir votre propre persévérance.
Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. – Matthieu 24:13
Conclusion
En somme, la persévérance est une vertu essentielle et durable de la vie chrétienne : elle lance un appel vibrant à vivre avec foi et engagement dans chaque aspect de la vie chrétienne malgré les épreuves. Elle illustre la dynamique profonde entre l’engagement humain et le soutien infaillible de Dieu, rappelant que par sa grâce, il tient toujours ses promesses. Fondée sur les Écritures et soutenue par la grâce de Dieu, elle donne aux croyants la force d’endurer les épreuves, d’espérer dans les promesses divines et de rester fidèles et patients dans l’amour. Que ce soit dans les petites décisions quotidiennes ou dans les grands défis spirituels, la persévérance transforme les épreuves en opportunités de croissance et d’épanouissement spirituel. Comme l’a si bien dit John Stott, « la persévérance est le fruit de l’Esprit qui agit en nous pour nous rendre fidèles dans les petites choses comme dans les grandes[22] ». Ainsi, en répondant à cet appel, les croyants deviennent des témoins vivants de la fidélité et de la souveraineté de Dieu dans un monde en quête de stabilité et d'espérance.
Notes
- ↑ A.S. WOOD, « Persévérance », Le Grand Dictionnaire de la Bible, Charols, Excelsis, coll. « OR », 2010, p. 1256.
- ↑ H R. LAIRD, G.L. ARCHER Jr, B.K. WALTKE, « חֶסֶד (chesed) », Theological Wordbook of the Old Testament, Chicago, Moody Press, 1980, (n° 698a), page 305.
- ↑ Idem, « קוָה (qavah) », (n° 1994), p. 791.
- ↑ Idem, « אָמַץ (amats) », (n° 116), p. 52.
- ↑ H R. LAIRD, G.L. ARCHER Jr, B.K. WALTKE, « סָבַל (saval) », (n° 2263), p. 861.
- ↑ « To persist in something, to continue steadfastly in, to keep on with devotion ». W. BAUER, F.W. DANKER, W.F. ARNDT, F.W. GINGRIGH, « προσκαρτερέω », A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 881.
- ↑ « The capacity to hold out or bear up in the face of difficulty, patience, endurance, fortitude, steadfastness, perseverance ». BDAG, « ὑπομονή», p. 1039.
- ↑ Len WOODS, « Perseverance », Rose Guide to Discipleship, Carson, Rose Publishing inc., 2016, p. 183.
- ↑ BDAG, « μακροθυμία & μακροθυμέω », p. 612 – 613.
- ↑ « This word, most often translated “patience,” views endurance as a quality of personal relationships. It is not a response to opposition as much as a voluntary act of love for difficult and irritating people ». W.R. BAKER, « Endurance, Perseverance », in Dictionary of the later New Testament and its developments, éd. par Ralph P. Martin et Peter H. Davids, Downers Grove, InterVarsity Press, 1997, p. 326.
- ↑ « To remain in the same place over a period of time, remain, stay, reside ». BDAG, « μένω » p. 630.
- ↑ L’appellation « apostasie » signifie, dans le discours théologique, le désaveu public et définitif de l’allégeance de quelqu’un à Dieu en Christ. R.C. ORTLUND Jr, « Apostasie », Dictionnaire de Théologie Biblique, Charols, Editions Excelsis, coll. « OR », 2006, p. 449.
- ↑ R.C. ORTLUND Jr, op. cit., p. 452.
- ↑ A.S. WOOD, op. cit., p.1256
- ↑ A. MURRAY, With Christ in the School of Prayer, New York, Fleming H. Revell Company, 1885, p. 45.
- ↑ D. BONHOEFFER, Life Together: The Classic Exploration of Christian Community, New York, Harper & Row, 1954, p. 23.
- ↑ C. SPURGEON, The Fruit of the Spirit, Sermon No. 2237, 1891.
- ↑ O. CHAMBERS, My Utmost for His Highest, New York, Dodd, Mead & Co., 1927, p. 123.
- ↑ B. GRAHAM, Hope for the Troubled Heart, Word Publishing, 1991, p. 78
- ↑ H. TAYLOR, A Retrospect, London, China Inland Mission, 1894, p. 45.
- ↑ Polycarpe de SMYRNE, The Apostolic Fathers in English, trans. Rick Brannan, Logos Bible Software, 2012.
- ↑ J. STOTT, The Message of 2 Timothy, Downers Grove, InterVarsity Press, 1973, p. 59.
Bibliographie
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- BAUER, W., DANKER, F.W., ARNDT, W.F., GINGRIGH, F.W., « μένω », A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 630.
- BAUER, W., DANKER, F.W., ARNDT, W.F., GINGRIGH, F.W., « προσκαρτερέω », A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature. 3ᵉ éd., Chicago, University of Chicago Press, 2000, p. 881.
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- LAIRD, H R., ARCHER Jr, G.L., WALTKE, B.K., « סָבַל (saval) », Theological Wordbook of the Old Testament, Chicago, Moody Press, 1980, (n° 2263), p. 861.
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