Résurrection de Jésus : Différence entre versions

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Il convient d’abord de mentionner que la mort de Jésus par crucifixion sous le préfet Ponce Pilate est hautement attestée historiquement. Nous avons pas moins de onze sources historiques non-chrétiennes du I<sup>er</sup> et du II<sup>e</sup> siècle qui affirment la mort de Jésus, dont cinq mentionnent la crucifixion comme cause de la mort de Jésus<ref>Ces sources incluent des historiens romains et grecs (Tacitus, Thallus), des auteurs païens (Lucien de Samosate, Mara Bar-Serapion), juifs (Flavius Josèphe, Talmud), gnostiques (''Évangile de la Vérité'', ''Apocryphe de Jean'', ''Évangile de Thomas'', ''Traité sur la Résurrection''), et des œuvres perdues qui sont cités par d’autres auteurs (''Actes de Pilate'', Phlégon). Pour les citations exactes de ces sources au sujet de la mort de Jésus, voir Gary R. HABERMAS, ''The Historical Jesus : Ancient Evidences for the Life of Christ'', Joplin, College Press Publishing, 1996, p. 187-228. Voir le résumé p. 220-221.
 
Il convient d’abord de mentionner que la mort de Jésus par crucifixion sous le préfet Ponce Pilate est hautement attestée historiquement. Nous avons pas moins de onze sources historiques non-chrétiennes du I<sup>er</sup> et du II<sup>e</sup> siècle qui affirment la mort de Jésus, dont cinq mentionnent la crucifixion comme cause de la mort de Jésus<ref>Ces sources incluent des historiens romains et grecs (Tacitus, Thallus), des auteurs païens (Lucien de Samosate, Mara Bar-Serapion), juifs (Flavius Josèphe, Talmud), gnostiques (''Évangile de la Vérité'', ''Apocryphe de Jean'', ''Évangile de Thomas'', ''Traité sur la Résurrection''), et des œuvres perdues qui sont cités par d’autres auteurs (''Actes de Pilate'', Phlégon). Pour les citations exactes de ces sources au sujet de la mort de Jésus, voir Gary R. HABERMAS, ''The Historical Jesus : Ancient Evidences for the Life of Christ'', Joplin, College Press Publishing, 1996, p. 187-228. Voir le résumé p. 220-221.
</ref>. Il n’est pas exagéré de dire que la mort de Jésus par crucifixion est l’événement historique le mieux attesté du monde ancien. Même le théologien sceptique John Dominic Crossan affirme : « qu'il a été crucifié est aussi sûr que tout ce qui est historique peut l'être<ref>Notre trad. John Dominic CROSSAN, ''Jesus : A Revolutionary Biography,'' San Francisco, Harper Collins, 1994, p. 145, cité dans Gary R. HABERMAS, ''The Risen Jesus and Future Hope'', Lanham, Rowman &amp; Littlefield Publishers, 2003, p.17. « That he was crucified is as sure as anything historical can ever be ».
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</ref>. Il n’est pas exagéré de dire que la mort de Jésus par crucifixion est l’événement historique le mieux attesté du monde ancien. Même le théologien sceptique John Dominic Crossan affirme : « qu'il a été crucifié est aussi sûr que tout ce qui est historique peut l'être<ref>Notre trad. John Dominic CROSSAN, ''Jesus : A Revolutionary Biography,'' San Francisco, Harper Collins, 1994, p. 145, cité dans Gary R. HABERMAS, ''The Risen Jesus and Future Hope'', Lanham, Rowman &amp; Littlefield Publishers, 2003, p. 17. « That he was crucified is as sure as anything historical can ever be ».
 
</ref> ».
 
</ref> ».
  
Plusieurs éléments soutiennent l'affirmation selon laquelle Jésus a été enterré dans le tombeau de Joseph d'Arimathie et que ce même tombeau a été retrouvé vide le troisième jour. Le Nouveau Testament contient plusieurs récits indépendants du tombeau vide datant du I<sup>er</sup> siècle<ref>William Lane CRAIG, ''Reasonable Faith : Christian Truth &amp; Apologetics'', Wheaton, Crossway Books, 2008, p.364-366.
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Plusieurs éléments soutiennent l'affirmation selon laquelle Jésus a été enterré dans le tombeau de Joseph d'Arimathée et que ce même tombeau a été retrouvé vide le troisième jour. Le Nouveau Testament contient plusieurs récits indépendants du tombeau vide datant du I<sup>er</sup> siècle<ref>William Lane CRAIG, ''Reasonable Faith : Christian Truth &amp; Apologetics'', Wheaton, Crossway Books, 2008, p. 364-366.
 
</ref>. Son ensevelissement est un des événements les mieux attestés de sa vie. Des détails différents sont donnés dans les quatre évangiles (Mt 28 ; Mc 16.1-8 ; Lc 24 ; Jn 20), ce qui indique que les récits du tombeau vide proviennent de sources différentes<ref>Pour un résumé de la question des sources et du « problème synoptique », voir David WENHAM et Steve WALTON, ''Exploring the New Testament : A Guide to the Gospels and Acts'', Third Edition, Downers Grove, InterVarsity Press, 2021, p. 64-76.
 
</ref>. Son ensevelissement est un des événements les mieux attestés de sa vie. Des détails différents sont donnés dans les quatre évangiles (Mt 28 ; Mc 16.1-8 ; Lc 24 ; Jn 20), ce qui indique que les récits du tombeau vide proviennent de sources différentes<ref>Pour un résumé de la question des sources et du « problème synoptique », voir David WENHAM et Steve WALTON, ''Exploring the New Testament : A Guide to the Gospels and Acts'', Third Edition, Downers Grove, InterVarsity Press, 2021, p. 64-76.
 
</ref>. Il y a également des références implicites au tombeau vide à travers les prédications des apôtres dans le livre des Actes, prédications faites quelques mois ou années après les événements (Ac 2:29–32 ; 13:36–37). La tradition très ancienne de 1 Corinthiens 15.3-7 présuppose et implique également un tombeau vide<ref>Voir la discussion de ce passage dans la section suivante « Les apparitions post-mortem de Jésus ».
 
</ref>. Il y a également des références implicites au tombeau vide à travers les prédications des apôtres dans le livre des Actes, prédications faites quelques mois ou années après les événements (Ac 2:29–32 ; 13:36–37). La tradition très ancienne de 1 Corinthiens 15.3-7 présuppose et implique également un tombeau vide<ref>Voir la discussion de ce passage dans la section suivante « Les apparitions post-mortem de Jésus ».
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Si les chrétiens avaient inventé les récits concernant le tombeau de Jésus et sa résurrection, plusieurs éléments n’auraient pas été présents dans les évangiles. Premièrement, la mention de femmes comme premiers témoins de la résurrection (Mt 28.1-7 ; Mc 16.1-7 ; Lc 24.1-7 ; Jn 20.1) appuie l’authenticité du récit. Si les premiers chrétiens avaient voulu inventer la résurrection de Jésus et la rendre crédible, il est plus probable que les disciples masculins auraient été choisis comme premiers témoins de la résurrection car, dans la société juive de l'époque, le témoignage d'une femme était souvent considéré comme moins crédible que celui d'un homme, voire sans valeur.<ref>Voir Flavius JOSÈPHE, ''Antiquités Judaïques'', Livre 4, Chapitre 8, Section 15 « On ne se fiera pas à un témoin unique ; il en faut trois ou au moins deux dont le témoignage sera garanti par leur vie passée. Les femmes ne rendront pas de témoignage, à cause de la légèreté et de la témérité de leur sexe ». Cette attitude envers les femmes ne provenait pas de textes de l’Ancien Testament mais plutôt de traditions de la société juive de l’époque.
 
Si les chrétiens avaient inventé les récits concernant le tombeau de Jésus et sa résurrection, plusieurs éléments n’auraient pas été présents dans les évangiles. Premièrement, la mention de femmes comme premiers témoins de la résurrection (Mt 28.1-7 ; Mc 16.1-7 ; Lc 24.1-7 ; Jn 20.1) appuie l’authenticité du récit. Si les premiers chrétiens avaient voulu inventer la résurrection de Jésus et la rendre crédible, il est plus probable que les disciples masculins auraient été choisis comme premiers témoins de la résurrection car, dans la société juive de l'époque, le témoignage d'une femme était souvent considéré comme moins crédible que celui d'un homme, voire sans valeur.<ref>Voir Flavius JOSÈPHE, ''Antiquités Judaïques'', Livre 4, Chapitre 8, Section 15 « On ne se fiera pas à un témoin unique ; il en faut trois ou au moins deux dont le témoignage sera garanti par leur vie passée. Les femmes ne rendront pas de témoignage, à cause de la légèreté et de la témérité de leur sexe ». Cette attitude envers les femmes ne provenait pas de textes de l’Ancien Testament mais plutôt de traditions de la société juive de l’époque.
 
</ref>. Il n’y avait aucune raison pour les premiers chrétiens de choisir des femmes comme premiers témoins s’ils voulaient convaincre les gens d’adhérer à leur récit fictif. Licona affirme : « Pourquoi élaborer un récit de la résurrection de Jésus qui aurait déjà été difficile à croire pour beaucoup et aggraver cette difficulté en ajoutant des femmes comme premiers témoins?<ref>Michael R. LICONA, ''The Resurrection of Jesus : A New Historiographical Approach'', Downers Grove, InterVarsity Press, 2010, p. 350-351.
 
</ref>. Il n’y avait aucune raison pour les premiers chrétiens de choisir des femmes comme premiers témoins s’ils voulaient convaincre les gens d’adhérer à leur récit fictif. Licona affirme : « Pourquoi élaborer un récit de la résurrection de Jésus qui aurait déjà été difficile à croire pour beaucoup et aggraver cette difficulté en ajoutant des femmes comme premiers témoins?<ref>Michael R. LICONA, ''The Resurrection of Jesus : A New Historiographical Approach'', Downers Grove, InterVarsity Press, 2010, p. 350-351.
</ref> ». L'explication la plus plausible de la présence des récits des femmes comme premiers témoins de la résurrection est que l’événement raconté s'est réellement produit. Deuxièmement, la mention dans les évangiles de la personne de Joseph d’Arimathée est significative. Il est peu probable qu’il s’agisse d’une invention des premiers chrétiens. Joseph était un membre de la haute cour de justice juive appelé le Sanhédrin (Lc 23.50). Étant donné l'implication du Sanhédrin dans la mort de Jésus (Mt 26.57-75 ; Mc 14.53-72 ; Lc 22.54-71 ; Jn 18.12-27 ; cf. Ac 4.10), les premiers chrétiens n’avaient pas une opinion favorable de ce groupe. Si les premiers chrétiens avaient cherché à fabriquer l'histoire de toute pièce, les auteurs n’auraient eu aucun avantage à citer Joseph d'Arimathée, un personnage de haut statut et membre d’un groupe ennemi du christianisme<ref>William Lane CRAIG, ''op.cit'', p.364.
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</ref> ». L'explication la plus plausible de la présence des récits des femmes comme premiers témoins de la résurrection est que l’événement raconté s'est réellement produit. Deuxièmement, la mention dans les évangiles de la personne de Joseph d’Arimathée est significative. Il est peu probable qu’il s’agisse d’une invention des premiers chrétiens. Joseph était un membre de la haute cour de justice juive appelé le Sanhédrin (Lc 23.50). Étant donné l'implication du Sanhédrin dans la mort de Jésus (Mt 26.57-75 ; Mc 14.53-72 ; Lc 22.54-71 ; Jn 18.12-27 ; cf. Ac 4.10), les premiers chrétiens n’avaient pas une opinion favorable de ce groupe. Si les premiers chrétiens avaient cherché à fabriquer l'histoire de toute pièce, les auteurs n’auraient eu aucun avantage à citer Joseph d'Arimathée, un personnage de haut statut et membre d’un groupe ennemi du christianisme<ref>William Lane CRAIG, ''op.cit'', p. 364.
 
</ref>. Car, s’il n’avait pas réellement été celui qui a fourni un tombeau à Jésus, les membres du Sanhédrin n’auraient pas hésité à dénoncer la fausseté de cette affirmation. Troisièmement, les autorités juives ont reconnu que le tombeau était vide lorsqu'elles ont essayé de faire croire que les disciples avaient volé le corps de Jésus. En Matthieu 28.11-15, lorsque les gardes<ref>La question de l’identité des gardes au tombeau est débattue. Lorsque Pilate dit aux Juifs : « Vous avez une garde ; allez, gardez-le [le tombeau] comme vous l'entendrez » (Mt 27.65), s’agit-il d’une garde romaine ou juive ? Une identité romaine semble avoir la préférence d'un plus grand nombre de théologiens, mais il existe des arguments plausibles des deux côtés. L'identité des gardes n'affecte pas l'historicité du tombeau vide car, qu'ils soient juifs ou romains, il s'agissait de personnes hostiles au christianisme qui n'avaient aucun intérêt à ce que le tombeau soit vide. Pour les deux points de vue, voir R. T. FRANCE, ''The Gospel of Matthew'', The New International Commentary on the New Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 2007, p .1091-1095, 1103-1106 ; ainsi que John NOLLAND, ''The Gospel of Matthew'', The New International Greek Testament Commentary, Grand Rapids, Eerdmans, 2005, p. 1238-1239, 1254-1258.
 
</ref>. Car, s’il n’avait pas réellement été celui qui a fourni un tombeau à Jésus, les membres du Sanhédrin n’auraient pas hésité à dénoncer la fausseté de cette affirmation. Troisièmement, les autorités juives ont reconnu que le tombeau était vide lorsqu'elles ont essayé de faire croire que les disciples avaient volé le corps de Jésus. En Matthieu 28.11-15, lorsque les gardes<ref>La question de l’identité des gardes au tombeau est débattue. Lorsque Pilate dit aux Juifs : « Vous avez une garde ; allez, gardez-le [le tombeau] comme vous l'entendrez » (Mt 27.65), s’agit-il d’une garde romaine ou juive ? Une identité romaine semble avoir la préférence d'un plus grand nombre de théologiens, mais il existe des arguments plausibles des deux côtés. L'identité des gardes n'affecte pas l'historicité du tombeau vide car, qu'ils soient juifs ou romains, il s'agissait de personnes hostiles au christianisme qui n'avaient aucun intérêt à ce que le tombeau soit vide. Pour les deux points de vue, voir R. T. FRANCE, ''The Gospel of Matthew'', The New International Commentary on the New Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 2007, p .1091-1095, 1103-1106 ; ainsi que John NOLLAND, ''The Gospel of Matthew'', The New International Greek Testament Commentary, Grand Rapids, Eerdmans, 2005, p. 1238-1239, 1254-1258.
 
</ref> reviennent vers les autorités juives et décrivent tout ce qu'ils ont vu au tombeau, les dirigeants juifs ne tentent pas de discréditer la réalité de la vacuité du tombeau. Au lieu de cela, ils propagent une fausse explication pour expliquer le tombeau vide en disant que les disciples ont volé le corps (v. 13). Le verset 15 mentionne que « cette parole s'est répandue parmi les Juifs jusqu'à aujourd’hui ». Cette explication des chefs juifs n'a pu être mentionnée dans l'Évangile de Matthieu que si elle était effectivement en circulation parmi les Juifs, comme l'indique le texte (v. 15). D'ailleurs, deux sources historiques affirment que elle était encore dominante chez les Juifs au II<sup>e</sup> siècle (Justin Martyr, ''Dialogue avec Trypho'', 108 ; Tertullian, ''De Spectaculis'', 30). Andrew Loke tire la conclusion suivante : « L'auteur de l'Évangile de Matthieu n'aurait pas commis un &quot;suicide de crédibilité&quot; en inventant une histoire facilement falsifiable. L'affirmation de Matthieu était facilement réfutable, sauf si, comme cela devait être le cas, lui et son public savaient qu'elle était correcte. Cela implique que l'histoire a vu le jour vers l'an 30 de notre ère, à une époque où les gens auraient pu facilement savoir s'il y avait vraiment des gardes au tombeau et si les gardes avaient vraiment dit : &quot;Ses disciples sont venus pendant la nuit et l'ont enlevé pendant que nous dormions&quot;<ref>Andrew LOKE, ''Investigating the Resurrection of Jesus Christ : A New Transdisciplinary Approach'', New York, Routledge, 2020, p. 127.
 
</ref> reviennent vers les autorités juives et décrivent tout ce qu'ils ont vu au tombeau, les dirigeants juifs ne tentent pas de discréditer la réalité de la vacuité du tombeau. Au lieu de cela, ils propagent une fausse explication pour expliquer le tombeau vide en disant que les disciples ont volé le corps (v. 13). Le verset 15 mentionne que « cette parole s'est répandue parmi les Juifs jusqu'à aujourd’hui ». Cette explication des chefs juifs n'a pu être mentionnée dans l'Évangile de Matthieu que si elle était effectivement en circulation parmi les Juifs, comme l'indique le texte (v. 15). D'ailleurs, deux sources historiques affirment que elle était encore dominante chez les Juifs au II<sup>e</sup> siècle (Justin Martyr, ''Dialogue avec Trypho'', 108 ; Tertullian, ''De Spectaculis'', 30). Andrew Loke tire la conclusion suivante : « L'auteur de l'Évangile de Matthieu n'aurait pas commis un &quot;suicide de crédibilité&quot; en inventant une histoire facilement falsifiable. L'affirmation de Matthieu était facilement réfutable, sauf si, comme cela devait être le cas, lui et son public savaient qu'elle était correcte. Cela implique que l'histoire a vu le jour vers l'an 30 de notre ère, à une époque où les gens auraient pu facilement savoir s'il y avait vraiment des gardes au tombeau et si les gardes avaient vraiment dit : &quot;Ses disciples sont venus pendant la nuit et l'ont enlevé pendant que nous dormions&quot;<ref>Andrew LOKE, ''Investigating the Resurrection of Jesus Christ : A New Transdisciplinary Approach'', New York, Routledge, 2020, p. 127.
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Ces hypothèses ont été proposées par différents historiens et théologiens au fil des siècles. Certains combinent même plusieurs hypothèses dans la formulation de leurs théories<ref>Voir une liste d’ouvrages importants présentant des hypothèses combinées dans Ibid., p. 143-165.
 
Ces hypothèses ont été proposées par différents historiens et théologiens au fil des siècles. Certains combinent même plusieurs hypothèses dans la formulation de leurs théories<ref>Voir une liste d’ouvrages importants présentant des hypothèses combinées dans Ibid., p. 143-165.
</ref>. Ces hypothèses présentent plusieurs difficultés<ref>Les détails qui suivent sont un résumé de ''Ibid''., p.117-142.
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</ref>. Ces hypothèses présentent plusieurs difficultés<ref>Les détails qui suivent sont un résumé de ''Ibid''., p. 117-142.
 
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Un second argument concerne les apparitions de Jésus après sa résurrection<ref>Je suis redevable à Sonny Perron-Nault qui m'a aidé à clarifier des propos de ce paragraphe.</ref>. Le Nouveau Testament détaille plusieurs apparitions de Jésus durant les quarante jours suivant sa résurrection (Ac 1.3). Tout comme pour le tombeau vide, les apparitions de Jésus sont attestées dans plusieurs sources indépendantes : les quatre évangiles et 1 Corinthiens 15<ref>Michael R. LICONA, ''op.cit''., p. 322-324, William Lane CRAIG, ''op.cit''., p. 380-381.
 
Un second argument concerne les apparitions de Jésus après sa résurrection<ref>Je suis redevable à Sonny Perron-Nault qui m'a aidé à clarifier des propos de ce paragraphe.</ref>. Le Nouveau Testament détaille plusieurs apparitions de Jésus durant les quarante jours suivant sa résurrection (Ac 1.3). Tout comme pour le tombeau vide, les apparitions de Jésus sont attestées dans plusieurs sources indépendantes : les quatre évangiles et 1 Corinthiens 15<ref>Michael R. LICONA, ''op.cit''., p. 322-324, William Lane CRAIG, ''op.cit''., p. 380-381.
</ref>. 1 Corinthiens 15.3-8 est un texte fondamental pour l’analyse de l’historicité de ces apparitions. En dehors des évangiles, il s’agit de la liste la plus détaillée des apparitions de Jésus ressuscité et l’origine de ce texte est extrêmement rapprochée des événements. Dans ce passage, Paul affirme l’historicité de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus. Il mentionne que Jésus est apparu à Pierre, à Jacques, aux disciples, à 500 frères réunis et à lui-même. Ces apparitions se sont produites devant des personnes différentes, à des moments différents et dans des lieux différents. 1 Corinthiens 15.3-7 présente plusieurs éléments qui permettent de le classer comme une tradition orale pré-paulinienne ayant servi de credo dans l'Église primitive.<ref>Pour une analyse détaillée du credo corinthien, voir Sonny PERRON-NAULT, ''Éclairage théologique et historique du credo corinthien : critique de la forme et histoire de la tradition de 1 Corinthiens 15:1-11'', Mémoire de Maîtrise, Université de Montréal (Faculté de théologie et sciences des religions), 2016.[https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/18722/Perron-Nault_Sonny_2016_memoire.pdf?sequence=2&isAllowed=y ''https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/18722/Perron-Nault_Sonny_2016_memoire.pdf?sequence=2&amp;isAllowed=y''] (Consulté en ligne le 9 décembre 2021). Perron-Nault analyse la constitution du crédo, sa délimitation, sa réception, son origine, sa théologie et son historicité.
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</ref>. 1 Corinthiens 15.3-8 est un texte fondamental pour l’analyse de l’historicité de ces apparitions. En dehors des évangiles, il s’agit de la liste la plus détaillée des apparitions de Jésus ressuscité et l’origine de ce texte est extrêmement rapprochée des événements. Dans ce passage, Paul affirme l’historicité de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus. Il mentionne que Jésus est apparu à Pierre, à Jacques, aux disciples, à 500 frères réunis et à lui-même. Ces apparitions se sont produites devant des personnes différentes, à des moments différents et dans des lieux différents. 1 Corinthiens 15.3-7 présente plusieurs éléments qui permettent de le classer comme une tradition orale pré-paulinienne ayant servi de credo et de kérygme dans l'Église primitive.<ref>Pour une analyse détaillée du credo corinthien, voir Sonny PERRON-NAULT, ''Éclairage théologique et historique du credo corinthien : critique de la forme et histoire de la tradition de 1 Corinthiens 15:1-11'', Mémoire de Maîtrise, Université de Montréal (Faculté de théologie et sciences des religions), 2016.[https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/18722/Perron-Nault_Sonny_2016_memoire.pdf?sequence=2&isAllowed=y ''https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/18722/Perron-Nault_Sonny_2016_memoire.pdf?sequence=2&amp;isAllowed=y''] (Consulté en ligne le 9 décembre 2021). Perron-Nault analyse la constitution du crédo, sa délimitation, sa réception, son origine, sa théologie et son historicité.
 
</ref>. Cette tradition trouve sa source dans les premières années suivant la résurrection de Jésus<ref>À titre d'exemple, un théologien sceptique place le contenu de ce credo à moins de deux ans après la mort de Jésus : « We can assume that all the elements in the tradition are to be dated to the first two years after the crucifixion of Jesus » Gerd LÜDEMANN, The Resurrection of Jesus : History, Experience, Theology, London, SCM Press, 1994, p. 38, cité dans James D.G. DUNN, ''Jesus Remembered : Christianity in the Making'', volume 1, Grand Rapids, Eerdmans, 2003, p. 855.</ref>. Dunn et plusieurs autres rapprochent cette tradition encore plus des événements : « Nous pouvons être tout à fait confiants que cette tradition a été formulée dans les mois qui ont suivi la mort de Jésus<ref>Notre trad. James D. G. DUNN, ''Ibid''. « This tradition, we can be entirely confident, was formulated as tradition within months of Jesus' death ».  
 
</ref>. Cette tradition trouve sa source dans les premières années suivant la résurrection de Jésus<ref>À titre d'exemple, un théologien sceptique place le contenu de ce credo à moins de deux ans après la mort de Jésus : « We can assume that all the elements in the tradition are to be dated to the first two years after the crucifixion of Jesus » Gerd LÜDEMANN, The Resurrection of Jesus : History, Experience, Theology, London, SCM Press, 1994, p. 38, cité dans James D.G. DUNN, ''Jesus Remembered : Christianity in the Making'', volume 1, Grand Rapids, Eerdmans, 2003, p. 855.</ref>. Dunn et plusieurs autres rapprochent cette tradition encore plus des événements : « Nous pouvons être tout à fait confiants que cette tradition a été formulée dans les mois qui ont suivi la mort de Jésus<ref>Notre trad. James D. G. DUNN, ''Ibid''. « This tradition, we can be entirely confident, was formulated as tradition within months of Jesus' death ».  
 
</ref> ». Paul, dans sa lettre aux Galates, affirme avoir rencontré les apôtres Pierre et Jacques environ trois ans après sa conversion (Ga 1.18). Il est fréquemment admis que c'est à cette époque, au plus tard, que Paul a reçu cette tradition. « La plupart des spécialistes qui fournissent une date pensent que Paul a reçu cette tradition du credo entre deux et huit ans après la mort de Jésus, soit environ entre 32 et 38 après J.-C.<ref>Notre trad. Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus and Future Hope, p. 17. « Most scholars who provide a date think that Paul received this creedal tradition between two and eight years after Jesus’s death, or from approximately A.D. 32 to 38 ». Habermas cite plusieurs de ces spécialistes.
 
</ref> ». Paul, dans sa lettre aux Galates, affirme avoir rencontré les apôtres Pierre et Jacques environ trois ans après sa conversion (Ga 1.18). Il est fréquemment admis que c'est à cette époque, au plus tard, que Paul a reçu cette tradition. « La plupart des spécialistes qui fournissent une date pensent que Paul a reçu cette tradition du credo entre deux et huit ans après la mort de Jésus, soit environ entre 32 et 38 après J.-C.<ref>Notre trad. Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus and Future Hope, p. 17. « Most scholars who provide a date think that Paul received this creedal tradition between two and eight years after Jesus’s death, or from approximately A.D. 32 to 38 ». Habermas cite plusieurs de ces spécialistes.
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</ref> ». L’espérance de la résurrection permet aussi de supporter les épreuves et donne une perspective éternelle à la vie présente (2 Co 4.14-5.8 ; 1 P 1.3-4 ; 1 Co 15.30-32).
 
</ref> ». L’espérance de la résurrection permet aussi de supporter les épreuves et donne une perspective éternelle à la vie présente (2 Co 4.14-5.8 ; 1 P 1.3-4 ; 1 Co 15.30-32).
  
Dans son grand exposé sur la résurrection en 1 Corinthiens 15, Paul termine son argumentation par une application pratique de la résurrection des morts. Les chrétiens sont appelés à demeurer « fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Co 15.58). La réalité de la résurrection valide l’œuvre chrétienne. Selon Habermas, « après avoir remarqué précédemment que la foi chrétienne serait vaine (κενὸν, 1 Co 15.14) s'il n'y avait pas la résurrection, [Paul] utilise le même terme pour conclure que, parce que le Christ est ressuscité, le travail du chrétien n'est pas vain (κενὸς, 1 Co 15.58)<ref>Notre trad. Gary R. HABERMAS, ''The Risen Jesus &amp; Future Hope'', p. x. « after remarking earlier that the Christian faith would be in vain (κενὸν, 15:14) were it not for the resurrection, he uses the same term to conclude that, because Christ was raised, the believer’s work is not in vain (κενὸς, 15:58) ».
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Dans son grand exposé sur la résurrection en 1 Corinthiens 15, Paul termine son argumentation par une application pratique de la résurrection des morts. Les chrétiens sont appelés à demeurer « fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Co 15.58). La réalité de la résurrection valide l’œuvre chrétienne. Selon Habermas, « après avoir remarqué précédemment que la foi chrétienne serait vaine (κενoν, 1 Co 15.14) s'il n'y avait pas la résurrection, [Paul] utilise le même terme pour conclure que, parce que le Christ est ressuscité, le travail du chrétien n'est pas vain (κενoς, 1 Co 15.58)<ref>Notre trad. Gary R. HABERMAS, ''The Risen Jesus &amp; Future Hope'', p. x. « after remarking earlier that the Christian faith would be in vain (κενὸν, 15:14) were it not for the resurrection, he uses the same term to conclude that, because Christ was raised, the believer’s work is not in vain (κενὸς, 15:58) ».
 
</ref> ». Dans le verset suivant, Paul exhorte les Corinthiens à fournir de l’argent à ceux qui sont dans le besoin (1 Co 16.1-3). Habermas affirme également : « Paul passe de la vérité de la résurrection à la contribution généreuse aux besoins des croyants moins fortunés. Il est donc tout à fait faux de dire que la théologie et la foi de l'apôtre étaient disjointes de ses actions<ref>Notre trad. ''Ibid''. « Paul moves all the way from the truth of the resurrection to contributing liberally to the needs of less-fortunate believers. It should never be said that this apostle’s theology and faith were disjointed from his actions ».
 
</ref> ». Dans le verset suivant, Paul exhorte les Corinthiens à fournir de l’argent à ceux qui sont dans le besoin (1 Co 16.1-3). Habermas affirme également : « Paul passe de la vérité de la résurrection à la contribution généreuse aux besoins des croyants moins fortunés. Il est donc tout à fait faux de dire que la théologie et la foi de l'apôtre étaient disjointes de ses actions<ref>Notre trad. ''Ibid''. « Paul moves all the way from the truth of the resurrection to contributing liberally to the needs of less-fortunate believers. It should never be said that this apostle’s theology and faith were disjointed from his actions ».
 
</ref> ».
 
</ref> ».
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* GROOTHUIS, Douglas, ''Christian Apologetics : A Comprehensive Case for Biblical Faith'', Downers Grove, InterVarsity Press, 2011.
 
* GROOTHUIS, Douglas, ''Christian Apologetics : A Comprehensive Case for Biblical Faith'', Downers Grove, InterVarsity Press, 2011.
  
* HABERMAS Gary R., ''Resurrection Research from 1975 to the Present : What Are Critical Scholars Saying?,'' Journal for the Study of the Historical Jesus, 2005, vol. 3.2, p.135-153.
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* HABERMAS Gary R., ''Resurrection Research from 1975 to the Present : What Are Critical Scholars Saying?,'' Journal for the Study of the Historical Jesus, 2005, vol. 3.2, p. 135-153.
  
 
* HABERMAS, Gary R., ''The Historical Jesus : Ancient Evidences for the Life of Christ'', Joplin, College Press Publishing, 1996.
 
* HABERMAS, Gary R., ''The Historical Jesus : Ancient Evidences for the Life of Christ'', Joplin, College Press Publishing, 1996.
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* HOWARD, Jeremy Royal, sous dir., ''The Holman Apologetics Commentary on the Bible : The Gospels and Acts'', B &amp; H Publishing Group, 2013.
 
* HOWARD, Jeremy Royal, sous dir., ''The Holman Apologetics Commentary on the Bible : The Gospels and Acts'', B &amp; H Publishing Group, 2013.
  
* JAEGER, Lydia, « Résurrection » dans ''Le Grand Dictionnaire de la Bible'', Cléon D’Andran, Excelsis, 2004, p.1416-1420.
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* JAEGER, Lydia, « Résurrection » dans ''Le Grand Dictionnaire de la Bible'', Cléon D’Andran, Excelsis, 2004, p. 1416-1420.
  
 
* KEENER, Craig S., ''The Gospel of Matthew : A Socio-Rhetorical Commentary'', Grand Rapids, Eerdmans, 2009.
 
* KEENER, Craig S., ''The Gospel of Matthew : A Socio-Rhetorical Commentary'', Grand Rapids, Eerdmans, 2009.

Version actuelle datée du 28 avril 2023 à 12:33

La résurrection de Jésus, telle qu'elle est présentée dans le Nouveau Testament, est un événement historique au cours duquel Jésus s'est relevé de façon surnaturelle de la mort le troisième jour après sa crucifixion. Les détails historiques de cet événement sont décrits dans les quatre évangiles, dans le récit des Actes des apôtres et dans la première épître aux Corinthiens. Les auteurs du Nouveau Testament affirment que le tombeau de Jésus a été découvert vide le matin du troisième jour et que ce Jésus est apparu vivant à différentes personnes, à différents moments et dans différents lieux. Ses disciples ont commencé à prêcher la résurrection à Jérusalem et ce message s'est rapidement répandu dans tout l’Empire Romain. La résurrection de Jésus est au cœur du christianisme. Sa valeur est telle que l’existence du christianisme dépend de sa véracité. En plus d’être historique, cet événement révèle des choses sur la personne de Dieu, la vie dans ce monde et dans l'au-delà.

Étymologie

Le Nouveau Testament emploie trois mots pour parler de la résurrection de Jésus : anastasis (ἀνάστασις ; résurrection), anistēmi (ἀνίστημι ; se lever, ressusciter, susciter) et egeirō (ἐγείρω ; ressusciter, réveiller, s’élever, se lever). Anastasis (42 fois dans le Nouveau Testament), qui est la forme nominale de anistēmi, est utilisé 12 fois en relation avec la résurrection de Jésus, seulement dans le livre des Actes et dans les épîtres[1]. Anistēmi (108 fois) est utilisé 18 fois à propos de la résurrection de Jésus, dont 10 fois lorsque Jésus prédit sa résurrection dans les évangiles[2]. Egeirō (144 fois) concerne la résurrection de Jésus à 52 reprises : 18 fois dans les évangiles[3] et 34 fois dans les Actes et les épîtres[4]. Il y a peu de différence de sens entre ces trois termes lorsqu’il est question de la résurrection. Le terme egeirō est utilisé plus fréquemment pour décrire la résurrection de Jésus. Il est rarement utilisé pour décrire d’autres types de résurrection. Anastasis et anistēmi sont davantage utilisés en rapport avec les personnes ressuscitées par Jésus durant son ministère terrestre, ainsi qu’avec la résurrection générale à la fin des temps[5]. Selon Lothar Coenen, « la règle générale dans le Nouveau Testament est que [...] l'action de Dieu sur et par le Christ est exprimée par egeiro, tandis que anistemi exprime ce qui se produit dans le domaine de l'expérience humaine[6] ». 

Déroulement des événements

Selon les évangiles, Jésus a été crucifié à Jérusalem sous le préfet romain Ponce Pilate. Ceux-ci décrivent en détail les événements entourant sa mort par crucifixion :

  • son arrestation (Mt 26.47-56, Mc 14.43-52, Lc 22.47-53, Jn 18.1-12) ;
  • son procès devant le Sanhédrin (Mt 26.57-75, Mc 14.53-72, Lc 22.54-71, Jn 18.12-27) ;
  • sa comparution devant Pilate (Mt 27.1-26, Mc 15.1-15, Lc 23.1-25, Jn 18.28-19.16) ;
  • sa crucifixion et mort (Mt 27.26-56, Mc 15.15-41, Lc 23.25-49, Jn 19.16-37) ;
  • sa mise au tombeau (Mt 27.57-66, Mc 15.42-47, Lc 23.50-56, Jn 19.38-42).

Ils relatent ensuite les événements concernant la résurrection de Jésus (Mt 28, Mc 16[7], Lc 24, Jn 20-21). Des détails différents sont donnés dans les quatre évangiles, dans le livre des Actes et dans la première épître aux Corinthiens. Il est difficile d’établir un ordre chronologique exact mais nous pouvons identifier 15 événements liés à la résurrection de Jésus selon un ordre plausible[8] :

  1. Un groupe de femmes se présentent au tombeau de Jésus au matin du troisième jour après la crucifixion (Mt 28.1 ; Mc 16.1-3 ; Lc 24.1 ; Jn 20.1).

  2. Marie Magdala et l’autre Marie sont rencontrés par deux anges dont l’un d’eux annonce la résurrection de Jésus (Mt 28.2-7 ; Mc 16.4-7 ; Lc 24.2-7).

  3. Les femmes quittent le tombeau à la fois joyeuses et apeurées. Au début, elles ne veulent pas annoncer leur rencontre à qui que ce soit (Mc 16.8). Puis elles décident de l’annoncer aux disciples (Mt 28.8). Marie Magdala a possiblement annoncé la nouvelle à Pierre et à Jean avant que les autres femmes n’arrivent (Jn 20.2).

  4. Pierre et Jean courent au tombeau suite au témoignage de Marie Magdala et découvrent le tombeau vide (Lc 24.12 ; Jn 20.3-5).

  5. Marie Magdala retourne au tombeau après le départ de Pierre et Jean. Elle voit les anges, puis rencontre Jésus ressuscité, qu’elle prend d’abord pour un jardinier (Jn 20.11-18).

  6. Jésus apparaît aux autres femmes alors qu’elles sont en route pour annoncer la nouvelle aux disciples. Jésus dit aux femmes d’annoncer aux disciples d’aller en Galilée à sa rencontre (Mt 28.9-10 ; Lc 24.8-11).

  7. Plus tard ce même jour, Jésus apparaît à Cléopas et à un autre disciple sur le chemin d’Emmaüs. Ils retournent à Jérusalem pour l’annoncer aux disciples (Lc 24.13-35).

  8. Avant l’arrivée des deux disciples d’Emmaüs, Jésus apparaît à Pierre (Lc 24.33-34 ; 1 Co 15.5).

  9. Le soir du jour de la résurrection, Jésus apparaît aux dix disciples (sauf Thomas) et à d’autres personnes dans une chambre haute à Jérusalem (Lc 24.36-43 ; Jn 20.19-25).

  10. Une semaine plus tard, Jésus apparaît aux onze disciples dans la même chambre haute (Jn 20.24-29 ; 1 Co 15.5).

  11. Jésus apparaît à sept des disciples près de la mer de Galilée (Jn 21.1-14).

  12. Jésus se montre aux disciples et à plus de 500 frères en même temps, probablement en Galilée (1 Co 15.6). D’autres apparitions ont lieu à différents endroits durant une période de 40 jours (Lc 24.44-47 ; Ac 1.3).

  13. Jésus apparaît à Jacques, son demi-frère, probablement en Galilée (1 Co 15.7).

  14. Jésus donne la Grande Commission aux disciples sur une montagne de Galilée (Mt 28.16-20).

  15. De retour dans la région de Jérusalem, Jésus donne des instructions aux disciples avant de monter au ciel près de Béthanie sur le Mont des Oliviers (Lc 24.44-53 ; Ac 1.4-12).

Différences entre les récits des évangiles

Les différences entre les différents récits de la résurrection ont amené des lecteurs à douter de leurs authenticités et à remettre en question l’historicité de la résurrection de Jésus. Bien que ces différences soient réelles, elles ne sont pas insurmontables et n'affectent pas le cœur du récit de la résurrection de Jésus. En fait, il s'agit du genre de variations que l'on s'attend à trouver chez des témoins oculaires qui racontent l'histoire de leur propre point de vue, sans collusion avec d'autres témoins oculaires. Les récits ne possèdent pas les caractéristiques d’une tentative d’embellissement ou d’harmonisation des différences. C’est plutôt le contraire. Cela plaide en faveur de l'authenticité des récits et d'une origine précoce de leur rédaction. Selon N. T. Wright : « les récits présentent […] exactement la tension superficielle que nous associons, non pas à des histoires racontées avec habileté par des personnes désireuses d'entretenir une fiction et donc soucieuses de faire en sorte que tout paraisse juste, mais aux récits précipités et perplexes de ceux qui ont vu de leurs propres yeux quelque chose qui les a terriblement surpris et avec lequel ils n'ont pas encore trouvé de solution. […] Cela soutient fortement l'idée que les récits sont anciens, qu'ils n'ont été assimilés ni les uns aux autres ni à la théologie développée du Nouveau Testament, et que les divergences entre eux ne doivent pas empêcher de les prendre au sérieux en tant que sources historiques.[9] » De plus, les différences peuvent être expliquées par le fait que nos normes historiographiques actuelles diffèrent des normes anciennes. En effet, les auteurs de l’époque n’étaient pas dans l’obligation de raconter tous les détails entourant un événement et la narration ne suivait pas nécessairement un ordre chronologique exact. Il est bien établi aujourd’hui que les évangiles appartiennent au genre littéraire des biographies gréco-romaines. Il est donc pertinent d’étudier ces biographies anciennes, ainsi que leurs normes littéraires, et de les comparer avec les évangiles[10]. Ce qui nous semble être une contradiction peut être au contraire un procédé littéraire courant de l'époque. Les auteurs des évangiles avaient une plus grande liberté pour adapter le matériel historique aux besoins particuliers de leur public et pour raconter les événements dans leur propre style.

Historicité de la résurrection

Le Nouveau Testament décrit la résurrection de Jésus comme un événement historique. Cela est déjà perceptible dans la description des événements entourant l’ensevelissement du corps de Jésus. Plusieurs groupes de personnes sont mentionnées comme étant des témoins de l’emplacement du tombeau de Jésus : les Juifs, les Romains et les disciples. Jésus a été enseveli dans le tombeau de Joseph d’Arimathée (Mt 27.57-60 ; Mc 15.42-47 ; Lc 23.50-56 ; Jn 19.38-42), un influent Juif membre du Sanhédrin (Mc 15.43 ; Lc 23.50). Plusieurs précautions ont été prises par les autorités pour sécuriser le tombeau de Jésus. Le préfet romain Pilate a autorisé les chefs des Juifs à placer des gardes devant le tombeau jusqu’au troisième jour après sa mort, par crainte que les disciples dérobent le corps de Jésus et prétendent qu’il était ressuscité (Mt 27.62-65). L’entrée du tombeau fut également scellée au moyen d’une large pierre (Mt 27.66 ; Mc 15.46). Les femmes croyantes qui se sont présentées au tombeau au troisième jour connaissaient l’emplacement du tombeau (Mt 28.1 ; Mc 16.1-3 ; Lc 24.1 ; Jn 20.1), tout comme les disciples qui s'y sont rendus après la résurrection (Lc 24.12 ; Jn 20.3-5). Les gardes ont été témoins de l'ouverture surnaturelle de la pierre à l'entrée du tombeau et du tombeau vide. Ils l'ont ensuite rapporté aux chefs des Juifs (Mt 28.1-4, 11-15). Le Nouveau Testament affirme que le tombeau a été découvert vide le troisième jour, et que Jésus est apparu vivant à plusieurs personnes, à différents moments et à différents endroits. Ces témoins ont cru à la réalité de ces apparitions et ont consacré leur vie au Ressuscité au péril de leur vie.

Puisque la description que fait le Nouveau Testament des événements entourant la résurrection de Jésus est ainsi imprégnée de revendications historiques, il est légitime d'enquêter sur la réalité historique de ces revendications. De nombreux arguments pour et contre la résurrection historique de Jésus ont été développés. Nous présenterons les principaux d'entre eux et défendrons que la résurrection est l'hypothèse la plus crédible pour décrire ce qui est arrivé au corps de Jésus.

Arguments et hypothèses

Le tombeau vide

Il convient d’abord de mentionner que la mort de Jésus par crucifixion sous le préfet Ponce Pilate est hautement attestée historiquement. Nous avons pas moins de onze sources historiques non-chrétiennes du Ier et du IIe siècle qui affirment la mort de Jésus, dont cinq mentionnent la crucifixion comme cause de la mort de Jésus[11]. Il n’est pas exagéré de dire que la mort de Jésus par crucifixion est l’événement historique le mieux attesté du monde ancien. Même le théologien sceptique John Dominic Crossan affirme : « qu'il a été crucifié est aussi sûr que tout ce qui est historique peut l'être[12] ».

Plusieurs éléments soutiennent l'affirmation selon laquelle Jésus a été enterré dans le tombeau de Joseph d'Arimathée et que ce même tombeau a été retrouvé vide le troisième jour. Le Nouveau Testament contient plusieurs récits indépendants du tombeau vide datant du Ier siècle[13]. Son ensevelissement est un des événements les mieux attestés de sa vie. Des détails différents sont donnés dans les quatre évangiles (Mt 28 ; Mc 16.1-8 ; Lc 24 ; Jn 20), ce qui indique que les récits du tombeau vide proviennent de sources différentes[14]. Il y a également des références implicites au tombeau vide à travers les prédications des apôtres dans le livre des Actes, prédications faites quelques mois ou années après les événements (Ac 2:29–32 ; 13:36–37). La tradition très ancienne de 1 Corinthiens 15.3-7 présuppose et implique également un tombeau vide[15]. Ces six sources du Ier siècle excluent presque totalement la possibilité que le tombeau vide soit un développement légendaire et tardif.

Si les chrétiens avaient inventé les récits concernant le tombeau de Jésus et sa résurrection, plusieurs éléments n’auraient pas été présents dans les évangiles. Premièrement, la mention de femmes comme premiers témoins de la résurrection (Mt 28.1-7 ; Mc 16.1-7 ; Lc 24.1-7 ; Jn 20.1) appuie l’authenticité du récit. Si les premiers chrétiens avaient voulu inventer la résurrection de Jésus et la rendre crédible, il est plus probable que les disciples masculins auraient été choisis comme premiers témoins de la résurrection car, dans la société juive de l'époque, le témoignage d'une femme était souvent considéré comme moins crédible que celui d'un homme, voire sans valeur.[16]. Il n’y avait aucune raison pour les premiers chrétiens de choisir des femmes comme premiers témoins s’ils voulaient convaincre les gens d’adhérer à leur récit fictif. Licona affirme : « Pourquoi élaborer un récit de la résurrection de Jésus qui aurait déjà été difficile à croire pour beaucoup et aggraver cette difficulté en ajoutant des femmes comme premiers témoins?[17] ». L'explication la plus plausible de la présence des récits des femmes comme premiers témoins de la résurrection est que l’événement raconté s'est réellement produit. Deuxièmement, la mention dans les évangiles de la personne de Joseph d’Arimathée est significative. Il est peu probable qu’il s’agisse d’une invention des premiers chrétiens. Joseph était un membre de la haute cour de justice juive appelé le Sanhédrin (Lc 23.50). Étant donné l'implication du Sanhédrin dans la mort de Jésus (Mt 26.57-75 ; Mc 14.53-72 ; Lc 22.54-71 ; Jn 18.12-27 ; cf. Ac 4.10), les premiers chrétiens n’avaient pas une opinion favorable de ce groupe. Si les premiers chrétiens avaient cherché à fabriquer l'histoire de toute pièce, les auteurs n’auraient eu aucun avantage à citer Joseph d'Arimathée, un personnage de haut statut et membre d’un groupe ennemi du christianisme[18]. Car, s’il n’avait pas réellement été celui qui a fourni un tombeau à Jésus, les membres du Sanhédrin n’auraient pas hésité à dénoncer la fausseté de cette affirmation. Troisièmement, les autorités juives ont reconnu que le tombeau était vide lorsqu'elles ont essayé de faire croire que les disciples avaient volé le corps de Jésus. En Matthieu 28.11-15, lorsque les gardes[19] reviennent vers les autorités juives et décrivent tout ce qu'ils ont vu au tombeau, les dirigeants juifs ne tentent pas de discréditer la réalité de la vacuité du tombeau. Au lieu de cela, ils propagent une fausse explication pour expliquer le tombeau vide en disant que les disciples ont volé le corps (v. 13). Le verset 15 mentionne que « cette parole s'est répandue parmi les Juifs jusqu'à aujourd’hui ». Cette explication des chefs juifs n'a pu être mentionnée dans l'Évangile de Matthieu que si elle était effectivement en circulation parmi les Juifs, comme l'indique le texte (v. 15). D'ailleurs, deux sources historiques affirment que elle était encore dominante chez les Juifs au IIe siècle (Justin Martyr, Dialogue avec Trypho, 108 ; Tertullian, De Spectaculis, 30). Andrew Loke tire la conclusion suivante : « L'auteur de l'Évangile de Matthieu n'aurait pas commis un "suicide de crédibilité" en inventant une histoire facilement falsifiable. L'affirmation de Matthieu était facilement réfutable, sauf si, comme cela devait être le cas, lui et son public savaient qu'elle était correcte. Cela implique que l'histoire a vu le jour vers l'an 30 de notre ère, à une époque où les gens auraient pu facilement savoir s'il y avait vraiment des gardes au tombeau et si les gardes avaient vraiment dit : "Ses disciples sont venus pendant la nuit et l'ont enlevé pendant que nous dormions"[20] ».

Un grand nombre d’historiens et de théologiens affirme l’historicité du tombeau vide. Deux publications académiques sur trois sur le sujet depuis les années 1975 accepte l’historicité du tombeau vide[21]. Plusieurs hypothèses naturalistes ont été proposées pour tenter de discréditer la réalité du tombeau vide ou bien d’en expliquer la cause. Loke mentionne huit hypothèses naturalistes possibles concernant le tombeau vide[22] : 1) Jésus s’est échappé avant la crucifixion et quelqu’un qui lui ressemblait a été crucifié à sa place. Jésus a ensuite convaincu les disciples qu’il était ressuscité ; 2) Jésus n'a fait que s'évanouir sur la croix et est sorti du tombeau sans être mort ; 3) Jésus n’a pas été enseveli mais son corps a été jeté dans une fosse commune ; 4) Jésus est demeuré enseveli car son tombeau n’a jamais été trouvé ; 5) Ses disciples ont volé son corps ; 6) Les ennemis de Jésus ont volé son corps ; 7) Le corps a été volé par un groupe neutre, comme des pilleurs de tombes ; 8) Le corps de Jésus a disparu du tombeau à cause d'un événement naturel tel qu'un tremblement de terre.

Ces hypothèses ont été proposées par différents historiens et théologiens au fil des siècles. Certains combinent même plusieurs hypothèses dans la formulation de leurs théories[23]. Ces hypothèses présentent plusieurs difficultés[24] :

- Il est très peu probable que les disciples et les ennemis de Jésus n’aient pas remarqué que ce n’était pas Jésus qui avait été crucifié et que Jésus ait pu convaincre des disciples, déjà sceptiques, du fait qu’il était ressuscité (hypothèse 1).

- Pour l’hypothèse de l’évanouissement (hypothèse 2), il est difficile de défendre qu’un Jésus à demi-mort aurait pu marcher jusqu’au lieu où se trouvaient les disciples et les convaincre, ainsi que d'autres personnes, qu'il était ressuscité des morts et digne d'être adoré. Il est déjà impensable que Jésus ait pu marcher et rejoindre les disciples après avoir subi l'épreuve de la crucifixion romaine. Plusieurs sources détaillent la brutalité et la gravité des blessures infligées par le fouet et la crucifixion[25].

- Bien que les Romains utilisaient parfois des fosses communes pour les corps des crucifiés ou qu’ils les laissaient se décomposer sur des croix (hypothèse 3), la loi juive exigeait qu’un corps qui était « pendu à un bois » devait être enseveli avant la fin du jour (Dt 21.22-23) . Il est tout à fait plausible que les Romains aient accordé cette demande aux Juifs dans le cas de Jésus, surtout dans un temps de paix et si la demande venait de Juifs influents comme Joseph d’Arimathée (Mt 27.57-60).

- L’hypothèse que Jésus a été enseveli mais que son corps n’a jamais été retrouvé (hypothèse 4) est difficile à réconcilier avec les récits des Évangiles qui font intervenir Joseph d’Arimathée comme personne ayant fourni un tombeau à Jésus. Comme nous l'avons vu plus haut, les évangélistes n’auraient pas pris le peine d’inventer un récit impliquant un membre du Sanhédrin, groupe ennemi du christianisme.

- Il est très peu probable que les disciples de Jésus aient volé son corps (hypothèse 5) puisqu’ils étaient prêts à mourir pour défendre la vérité de la résurrection de Jésus. Nous avons plusieurs évidences que plusieurs d’entre eux sont morts pour leur foi[26]. Il est bien connu que les menteurs font de mauvais martyrs.

- Si les ennemis de Jésus connaissaient l’emplacement du corps de Jésus alors que les disciples prêchaient un Jésus ressuscité (hypothèse 6), il aurait suffi d'exposer le corps de Jésus pour démasquer le mensonge et arrêter la croissance du christianisme. Il n’y a aucune évidence historique de cela. Au contraire, les autorités juives ont continué à propager le mythe selon lequel les disciples avaient volé le corps de Jésus. Il est difficile d’expliquer comment les apôtres ont pu prêcher la résurrection de Jésus à Jérusalem, la ville où il a été crucifié et enseveli devant plusieurs témoins, si l’événement n’avait pas eu lieu.

- Le vol du corps de Jésus par un groupe neutre tel que des pilleurs de tombes (hypothèse 7) se heurte à la difficulté des gardes postés devant le tombeau. Les gardes se tenaient là pour sécuriser l'endroit contre d’éventuels voleurs. Si les gardes ne réussissaient pas leur tâche, ils risquaient de graves conséquences, voire la mort. Nous avons de bonnes raisons de croire qu’ils prenaient les mesures nécessaires pour accomplir leur mandat.

- Si le corps de Jésus avait disparu en raison d'un événement naturel tel qu'un tremblement de terre (hypothèse 8), des traces de l'événement auraient été visibles à l'entrée du tombeau et auraient convaincu tout le monde que le corps se trouvait sous les décombres.

En somme, comme l’éminent historien et théologien James Dunn le déclare : « la probabilité est que le tombeau était vide. En ce qui concerne la reconstruction historique, le poids de la preuve pointe fermement vers la conclusion que la tombe de Jésus de Jésus a été trouvé vide[27] ». Certaines des hypothèses pourraient être expliquées par des hallucinations de Jésus ressuscité vécues par les disciples. Cette possibilité sera évaluée dans la prochaine section.

Les apparitions post-mortem de Jésus

Un second argument concerne les apparitions de Jésus après sa résurrection[28]. Le Nouveau Testament détaille plusieurs apparitions de Jésus durant les quarante jours suivant sa résurrection (Ac 1.3). Tout comme pour le tombeau vide, les apparitions de Jésus sont attestées dans plusieurs sources indépendantes : les quatre évangiles et 1 Corinthiens 15[29]. 1 Corinthiens 15.3-8 est un texte fondamental pour l’analyse de l’historicité de ces apparitions. En dehors des évangiles, il s’agit de la liste la plus détaillée des apparitions de Jésus ressuscité et l’origine de ce texte est extrêmement rapprochée des événements. Dans ce passage, Paul affirme l’historicité de la mort, de l’ensevelissement et de la résurrection de Jésus. Il mentionne que Jésus est apparu à Pierre, à Jacques, aux disciples, à 500 frères réunis et à lui-même. Ces apparitions se sont produites devant des personnes différentes, à des moments différents et dans des lieux différents. 1 Corinthiens 15.3-7 présente plusieurs éléments qui permettent de le classer comme une tradition orale pré-paulinienne ayant servi de credo et de kérygme dans l'Église primitive.[30]. Cette tradition trouve sa source dans les premières années suivant la résurrection de Jésus[31]. Dunn et plusieurs autres rapprochent cette tradition encore plus des événements : « Nous pouvons être tout à fait confiants que cette tradition a été formulée dans les mois qui ont suivi la mort de Jésus[32] ». Paul, dans sa lettre aux Galates, affirme avoir rencontré les apôtres Pierre et Jacques environ trois ans après sa conversion (Ga 1.18). Il est fréquemment admis que c'est à cette époque, au plus tard, que Paul a reçu cette tradition. « La plupart des spécialistes qui fournissent une date pensent que Paul a reçu cette tradition du credo entre deux et huit ans après la mort de Jésus, soit environ entre 32 et 38 après J.-C.[33] », explique Gary Habermas. Si ce passage a une origine ancienne, il est donc particulièrement important dans l'analyse de l'historicité des apparitions post-mortem de Jésus.

1 Corinthiens 15.6 fait mention de l’apparition de Jésus à plus de 500 frères à la fois. Paul fait une parenthèse dans le credo en précisant que : « la plupart sont encore vivants, dont quelques-uns sont morts » (1 Corinthiens 15.6). Il est très improbable qu'une telle affirmation se trouve dans le texte si cette affirmation est fausse. Si Paul a écrit son épître autour de l’an 55 comme on le pense généralement, soit environ 25 ans après la mort et la résurrection de Jésus, la véracité de cette information pouvait être vérifiée. Paul invite justement les Corinthiens à consulter les 500 témoins toujours vivants afin d’avoir des certitudes des faits qui sont rapportés. Compte tenu du grand nombre de témoins oculaires cités, l’apparition est particulièrement importante.

Les apparitions de Jésus à Jacques et à Paul sont également dignes de mention. Paul et Jacques étaient deux sceptiques qui ont finalement adopté la foi chrétienne. Paul était un ardent persécuteur des chrétiens (Ac 8.1-3 ; 9.1-2 ; 26.9-11 ; 1 Cor 15.9 ; Ph 3.5-6) qui s’est converti après une apparition de Jésus (Ac 9.3-6 ; 22.6-10 ; 26.13-19 ; 1 Cor 9.1). Il a joué un rôle fondamental dans la propagation de la foi chrétienne dans l’Empire romain. Jacques était le frère de Jésus (Mt 13.55 ; Gal 1.19). Les évangiles font mention du fait que les frères de Jésus ne croyaient pas en lui durant son ministère terrestre (Jn 7.5 ; Mc 6.2-4) et qu’ils ont même considéré Jésus comme « fou » (Mc 3.21). 1 Corinthiens 15.6 affirme qu'après sa résurrection, Jésus est apparu à son frère Jacques. Les frères de Jésus faisaient partie de la première communauté de croyants réunis à Jérusalem (Ac 1.13-14). Jacques est ensuite décrit comme un des leaders de l’Église de Jérusalem (Ac 15:13-21 ; 21.17-26 ; Gal 1.18-19 ; 2.9). Un changement important s’est donc produit entre ces deux périodes de la vie de Paul et de Jacques. Ils sont passés du statut d'hommes sceptiques à celui de chrétiens prêts à mourir pour la foi en Jésus.[34]. Il est difficile d'expliquer pourquoi des détails aussi embarrassants se trouvent dans les récits s'ils sont faux. L'Église n'aurait pas pu inventer l'incrédulité de Paul et de Jacques, car cela n'aurait pas aidé la cause du christianisme. Cela n'aurait fait que saper l’autorité de l’Église et en donner une mauvaise image. Ainsi, il est difficile de soutenir la thèse selon laquelle ces récits sont des développements légendaires. Que Jésus se soit réellement montré vivant après sa mort est l'explication la plus plausible de la transformation radicale de Paul et de Jacques.

Les spécialistes reconnaissent presque unanimement que les disciples de Jésus ont vécu, individuellement ou en groupe, une expérience qu'ils ont interprétée comme une apparition post-mortem de Jésus[35]. Là où les historiens divergent, c'est sur la nature de ces expériences : s'agissait-il vraiment d'apparitions de Jésus ou non ? L'une des hypothèses naturalistes les plus populaires est celle de l'hallucination[36]. Selon cette hypothèse, les disciples ont cru voir Jésus ressuscité, mais il s'agissait en réalité d'une expérience subjective, d'une perception sensorielle produite par leur cerveau. Cette hypothèse présente plusieurs difficultés importantes qui la rendent hautement improbable[37]. Compte tenu de la variété des situations, il est difficile d'affirmer que toutes ces personnes étaient dans un état mental propice aux hallucinations. Il est hautement improbable que ces personnes aient pu se mettre d'accord sur la version correcte des événements sur la base d'hallucinations. De plus, de nombreuses apparitions ont eu lieu devant des groupes (les femmes au tombeau, les 500 frères, les disciples). Une hallucination est par définition individuelle. Elle est le produit d'un état mental personnel. Une étude menée par Bergeron et Habermas (2015) a révélé qu'il n'y a pas de cas répertorié dans la littérature médicale d'hallucination de groupe[38]. De plus, la majorité des cas d'hallucinations répertoriés démontrent que les individus en viennent à reconnaître qu'ils ont vécu une hallucination et finissent par abandonner leurs croyances liées à ces expériences[39]. Loke affirme : « Si les témoins oculaires avaient vécu des hallucinations de Jésus ressuscité et que la majorité d'entre eux avait compris que leur expérience était hallucinatoire une fois l'expérience terminée, ils n'auraient guère pu se persuader eux-mêmes et persuader leur public d'accepter et de proclamer la difficile croyance qu'ils avaient réellement vu le corps ressuscité de Jésus, et d’être persécutés pour cela[40] ». En outre, une condition psychologique courante d'une hallucination est l'attente ou le désir qu'un événement se produise. Le Nouveau Testament montre que ce n'était nullement le cas des premiers chrétiens. Les disciples, qui avaient initialement abandonné Jésus avant sa mort, se sont retrouvés après sa mort dans un état de choc, de désespoir, de doute et de crainte de la persécution (Lc 24 ; Jn 20). Leur espoir que Jésus était le Messie promis s'était dissipé. Les femmes au tombeau étaient dans un état d'esprit similaire (Jn 20.11-18). Comme nous l'avons déjà dit, les incroyants Paul et Jacques n'étaient pas non plus dans un état d'esprit de désir et d'attente de rencontrer Jésus[41].

Les auteurs du Nouveau Testament ont délibérément choisi des termes grecs qui s'appliquent à la résurrection des morts plutôt que des termes qui s'appliquent à d'autres types d'expériences surnaturelles. Il existait des mots pour désigner les visions, les fantômes ou les rêves. Ces concepts étaient connus dans la littérature juive et gréco-romaine de l'époque. Pourtant, les auteurs du Nouveau Testament ont choisi les termes egeiro et anistemi, en totale distinction avec ces autres concepts[42]. Les textes bibliques affirment clairement que les premiers chrétiens ont fait l'expérience d'une apparition physique et corporelle de Jésus (Lc 24.30-31, 36-43 ; Jn 20.20, 27 ; 21.12-13 ; Ac 1.4, 10.41 ; voir aussi le témoignage d'Ignace, Lettre aux Smyrniotes 3.1-3, au IIe siècle). Il est hautement improbable que la croyance en une résurrection physique et corporelle du Messie juif se soit développée si elle était fausse. Ce concept était complètement étranger aux croyances juives de l'époque. [43]. Enfin, nous pouvons dire que si les premiers chrétiens avaient effectivement eu une hallucination, le corps de Jésus se trouverait encore dans le tombeau. Nous avons indiqué dans la section précédente qu'il y a de bonnes raisons historiques de croire que que le tombeau était vide. L'hypothèse de l'hallucination est donc problématique à plusieurs niveaux[44].

La transformation des disciples

Un fait significatif dans les récits du Nouveau Testament est le contraste frappant entre les disciples d'avant la résurrection et les disciples d'après la résurrection. Ils sont passés de disciples effrayés qui abandonnaient leur maître avant sa mort, à des disciples convaincus qui prêchaient Jésus et sa résurrection aux foules et étaient prêts à mourir pour la cause de l'Évangile (Actes 2:41-47 ; 4:1-31 ; 5:17-42). Bien que les Juifs aient unanimement cru en l'existence d'un Dieu unique (monothéisme), les premiers chrétiens juifs ont commencé à adorer Jésus comme Dieu, contre toute attente. Il ne fait aucun doute que cette croyance s'est établie dans les premiers temps du christianisme[45]. Il est hautement improbable qu'une telle croyance ait pu se développer dans un environnement juif strictement monothéiste où personne ne prévoyait la résurrection physique du Messie ou son adoration en tant que Dieu. De telles croyances sont très difficiles à expliquer si la résurrection n’a pas eu lieu. En outre, les premiers chrétiens étaient prêts à mourir pour défendre la résurrection de Jésus. Les chrétiens qui vénéraient et adoraient Jésus s'exposaient à la persécution et à la mort, tant de la part des Juifs que des Romains. Les Juifs considéraient le culte de Jésus comme un blasphème, tandis que les Romains exigeaient l'honneur et le respect des dieux romains, ce que les chrétiens refusaient de pratiquer. Nous avons plusieurs sources historiques du martyre d'au moins certains des disciples de Jésus[46]. Les apparitions de Jésus ressuscité sont l'explication la plus plausible de leur transformation radicale. La peur de la mort n'a pas non plus empêché la croissance fulgurante du nombre de conversions dans l'Église naissante (Ac 2.41, 47 ; 4.4 ; 6.1). C. F. D. Moule affirme à juste titre : « la naissance et la croissance rapide de l'Église chrétienne restent donc une énigme non résolue pour tout historien qui refuse de prendre au sérieux la seule explication offerte par l'Église elle-même[47] ». Cette explication n'est autre que la réalité historique de la résurrection de Jésus.

Implications théologiques de la résurrection de Jésus

La centralité de la résurrection dans la théologie chrétienne

La résurrection de Jésus est au cœur de la foi chrétienne. Elle est le point culminant et l'aboutissement de sa venue sur terre. Sans la résurrection de Jésus, il n'est pas possible que le christianisme existe. L'apôtre Paul le dit dans 1 Corinthiens 15.14-19 : « Si Christ n'est pas ressuscité, alors notre prédication est vaine, et votre foi aussi est vaine. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l'égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a ressuscité le Christ, tandis qu'il ne l'aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui sont morts en Christ sont perdus. Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes ». La résurrection de Jésus était au centre de la prédication des premiers chrétiens (Actes 2.22-36 ; 3.15 ; 4.10-12, 33 ; 5.30-32 ; 10.40-44 ; 13.26-41 ; 17.22-34 ; 26.23). Selon Douglas Groothuis, « les premières prédications après la mort de Jésus ont fait de la résurrection leur clé de voûte, leur point d'appui et leur centre de gravité[48] ». George E. Ladd affirme également que la résurrection de Jésus « fournit la clé de compréhension de la physionomie et du message de l’Église primitive[49] ». La résurrection de Jésus fait partie des doctrines fondamentales des plus anciennes confessions de foi de l'Église : le Symboles des Apôtres et le Symbole de Nicée. Des versets comme Romains 10.9 montrent que la foi en la résurrection de Jésus est essentielle pour le salut. Paul mentionne que « si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Co 15.32). La résurrection est à la base de l’espérance humaine. Sans résurrection, l’existence humaine n’est qu’éphémère et périssable.

La signification de la résurrection de Jésus est étroitement lié à sa mort sur la croix[50]. Jésus a prédit sa mort et sa résurrection comme étant le but ultime de sa venue (Mt 16.21 ; 17.23 ; 20.19 ; 26.32 ; Mc 8.31 ; 9.31 ; 10.34 ; 14.28 ; Lc 9.22 ; 18.33 ; Jn 2.19-22). Ces deux événements apparaissent régulièrement côte à côte dans le Nouveau Testament (Jn 10.17-18 ; Ac 2.23-24 ; Rm 4.25 ; 6.1-11 ; 1 Co 15.3-4 ; Ap 1.18 ; etc.). Ils constituent le cœur de l'Évangile. Il convient toutefois de noter que chacun exprime une facette différente de l'œuvre de Jésus-Christ. Le Nouveau Testament affirme que c'est la mort de Jésus et son sang versé qui permettent le pardon des péchés (Mc 10.45 ; Rm 5.6-10 ; 1 Cor 15.3 ; Hb 9.7, 22 ; 1 Jn 1.7 ; Ap 1.5), et donne la victoire sur la mort et sur Satan (Jn 12.31 ; Col 2.15 ; Hb 2.14 ; 1 Jn 3.8). Sa résurrection est la déclaration, la confirmation et l'assurance que sa mort expiatoire a été efficace pour pardonner les péchés (1 Co 15.17). Le croyant peut ainsi être déclaré juste devant Dieu (Rm 4.25b) et obtenir la vie (Jn 11.25-26). La résurrection a confirmé et validé qui Jésus prétendait être, c’est-à-dire le Sauveur promis et le Fils de Dieu (Jn 20.30-31 ; Ac 5.30-31 ; 13.33-35 ; Rm 1.4). Notre salut est possible grâce à la résurrection. Jésus est un Sauveur vivant qui a le pouvoir de nous offrir ce salut. Lydia Jager affirme que « la résurrection est le sceau que porte Dieu sur l’œuvre de la croix; elle est la preuve qu’il agréé le sacrifice offert. Christ s’est relevé triomphalement de la mort; il est donc vivant pour toujours, pour appliquer les bienfaits du salut acquis à la croix à tous ceux qui mettent leur confiance en lui (Rm 5.1 ; Hb 8.1s ; 9.24 ; Ap 2.8ss)[51] ».

La résurrection a confirmé plusieurs attributs importants de Jésus : sa suprématie (Mt 28.18 ; Col 1.15-20 ; Ep 1.10, 19-23), son exaltation (Ac 2.32-34 ; Hb 2.9), sa seigneurie (Ph 2.9-11 ; Rm 1.4 ; 14.9 ; Ac 2.32-36), sa divinité (Hb 1.3, 8-9), son identité messianique (És 53.10-12 ; Ps 16.10) et son rôle de juge (Ac 17.31 ; cf. Jn 5,26-30 ; Ap 20.12-15). Elle a démontré la puissance de Dieu (Ep 1.18-20 ; Col 2.12). Il ne s’agit donc pas d’une vérité théologique isolée.

La résurrection de Jésus occupe une place centrale dans l’histoire de la rédemption de la Bible. L’œuvre de Jésus à la croix et sa résurrection sont la solution à l’histoire de l’humanité marquée par le péché et la mort. Juan Alfaro exprime avec justesse que « c’est le Christ qui donne le sens définitif à l’humanité, au monde et à l’histoire[52] ». Toute l’histoire biblique témoigne de l’impossibilité pour l’homme de s’approcher de Dieu par lui-même et de lui obéir parfaitement. L'histoire biblique comporte de nombreux exemples d'intermédiaires nécessaires entre l'homme et Dieu[53], démontrant la nécessité d'un intermédiaire permanent. La solution ultime devait venir de Dieu lui-même. Dieu s'est incarné en la personne de Jésus afin de donner sa vie en rançon (Mc 10.45) pour sauver des pécheurs (Mc 2.17 ; 19.10 ; Jn 3.17 ; 10.10). Sa résurrection démontre que l’œuvre de rédemption est accomplie. C’est par la foi en l’œuvre accomplie de Jésus que le croyant peut être pardonné, obtenir la vie éternelle et entrer dans la présence de Dieu (Jn 11.25-26 ; Rm 6.23 ; 10.9-10 ; Hb 7.22-28 ; 10.19-22). Par la résurrection de Jésus, la résurrection eschatologie et le royaume du monde à venir ont été inauguré[54]. L’histoire est entrée dans ses « derniers jours » (Ac 2.17-21 ; Hb 1.1-2 ; cf. 1 Co 10.11 ; Ga 4.4 ; Hb 9.26). Jésus a inauguré la résurrection générale future telle qu’elle était annoncée dans Daniel 12.2 et la nouvelle création[55] (2 Co 5.17 ; cf. Ap 21.1-5). Ainsi, la résurrection de Jésus est un moment charnière dans l’histoire du monde. Elle répond à tout ce qui précède et garantit tout ce qui est promis dans l'avenir. C’est la preuve et l'assurance que le plan et les promesses de Dieu s'accompliront (2 Co 1.20).

La résurrection de Jésus assure la résurrection des chrétiens

La résurrection de Jésus est ce qui donne le fondement et l'assurance de la résurrection à venir des croyants. Jésus est décrit comme « les prémices de ceux qui sont morts » (1 Co 15.20 ; cf. v.23). Paul affirme explicitement : « si nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus et avec lui ceux qui sont morts » (1 Th 4.14). Dieu nous ressuscitera par la même puissance dont il a ressuscité Jésus (1 Co 6.14).

La vérité de la résurrection corporelle de Jésus est intimement liée à la résurrection future des croyants. Notre résurrection sera corporelle, comme elle l'a été pour Jésus (Jn 20). Non pas dans un corps corruptible comme celui que nous avons maintenant, mais dans un corps glorifié et incorruptible. Cette pensée est particulièrement développée par Paul dans 1 Corinthiens 15. 35-58. Il déclare qu’il « faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité » (v. 53). Si notre corps actuel est corruptible, méprisable, faible et naturel, notre corps ressuscité sera incorruptible, glorieux, fort et spirituel (v. 42-44). Paul affirme également dans une autre lettre que Jésus viendra chercher les croyants lors de sa seconde venue et transformera leurs corps « en le rendant semblable au corps de sa gloire » (Ph 3.20-21). Les trois termes grecs désignant la résurrection dans le Nouveau Testament (anastasis, anistēmi et egeirō) sont utilisés de façon constante dans le Nouveau Testament pour décrire une résurrection corporelle. Il n’y a aucune évidence dans les sources grecques et dans les sources juives permettant d’affirmer que ces mots peuvent signifier une résurrection désincarnée, purement spirituelle[56].

Implications pratiques pour le croyant

La résurrection de Jésus est une source d’espoir et d’espérance pour les chrétiens (1 P 1.3, 21 ; cf. 1 Co. 15.19). Leur résurrection future est fondée sur l'assurance de sa résurrection. S'il est ressuscité, ils ont la certitude d’être ressuscités avec lui (1 Th 4.13-14). Ils attendent avec impatience le moment de sa venue (v. 15) et d’être avec lui pour toujours (v. 17). Cette espérance a un effet bénéfique et concret dans le temps présent. Les chrétiens sont appelés à vivre dans la puissance de la résurrection et en nouveauté de vie par l'Esprit Saint qui habite en eux (Rm 6.4-14 ; 8.5-11 ; Ph 3.10-11 ; Col 3.1) afin de glorifier Dieu. La résurrection a aussi un effet sanctifiant. Dans 1 Corinthiens 6.13-20, Paul avertit les croyants de se garder de pécher dans leur corps, en particulier en ce qui concerne l'immoralité sexuelle. Jaeger affirme : « puisque celui-ci [le croyant] appartient au Seigneur et est appelé à participer à son royaume par la résurrection, il ne doit pas être souillé par le péché[57] ». L’espérance de la résurrection permet aussi de supporter les épreuves et donne une perspective éternelle à la vie présente (2 Co 4.14-5.8 ; 1 P 1.3-4 ; 1 Co 15.30-32).

Dans son grand exposé sur la résurrection en 1 Corinthiens 15, Paul termine son argumentation par une application pratique de la résurrection des morts. Les chrétiens sont appelés à demeurer « fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur » (1 Co 15.58). La réalité de la résurrection valide l’œuvre chrétienne. Selon Habermas, « après avoir remarqué précédemment que la foi chrétienne serait vaine (κενoν, 1 Co 15.14) s'il n'y avait pas la résurrection, [Paul] utilise le même terme pour conclure que, parce que le Christ est ressuscité, le travail du chrétien n'est pas vain (κενoς, 1 Co 15.58)[58] ». Dans le verset suivant, Paul exhorte les Corinthiens à fournir de l’argent à ceux qui sont dans le besoin (1 Co 16.1-3). Habermas affirme également : « Paul passe de la vérité de la résurrection à la contribution généreuse aux besoins des croyants moins fortunés. Il est donc tout à fait faux de dire que la théologie et la foi de l'apôtre étaient disjointes de ses actions[59] ».

La résurrection de Jésus influence également la vie pratique de l’Église. Les deux ordonnances laissées à l'Église sont le baptême d'eau (Mt 28.19 ; Rm 6.3-4 ; Col 2.12) et la Cène (Mt 26.26-28 ; 1 Co. 11.23-32). Ces deux ordonnances sont fondées sur les deux événements majeurs de la vie de Jésus : sa mort et sa résurrection. Le baptême est un témoignage, une affirmation et une reconnaissance pour le chrétien de la mort et de la résurrection de Jésus. Il entre dans les eaux du baptême pour représenter sa mort avec Jésus et en ressort pour signifier sa vie nouvelle en Jésus. La Cène constitue un mémorial de la mort et de la résurrection. Le chrétien se remémore ces événements en Église le premier jour de la semaine, par les emblèmes du pain et du vin. Ces deux ordonnances dépendent donc de la résurrection pour leur existence et leur pratique.

Conclusion

Cet article a démontré que la résurrection de Jésus est l'hypothèse la plus crédible pour expliquer toutes les données historiques. Plusieurs éléments indiquent que les récits de la résurrection sont le résultat de témoignages oculaires des événements. D'un point de vue théologique, nous avons souligné que la résurrection est le point culminant et l'aboutissement de la mission terrestre de Jésus. Elle est la démonstration que son œuvre expiatoire à la croix a été accomplie et qu'elle est suffisante comme rançon pour le péché. Elle confirme que la mort a été vaincue. Grâce à la résurrection de Jésus, le pécheur peut être déclaré juste devant Dieu et obtenir la vie éternelle. Elle est donc fondamentale et essentielle à l'existence du christianisme. Elle occupe également une place centrale dans l'histoire rédemptrice de la Bible. Elle marque l'inauguration du monde à venir et de la résurrection eschatologique. C'est la résurrection de Jésus qui donne aux chrétiens l'assurance de leur résurrection future. Elle comporte également une composante éthique. Les chrétiens sont appelés à vivre à la lumière de la résurrection et à être transformés par elle dans le temps présent.

Carl OUIMET

Notes et références

  1. Ac 1.22;  2.31 ; 4.2 ; 4.33 ; 17.32 ; 26.23 ; Rm 1.4 ; 6.5 ; 1 Co 15.21 ; Ph 3.10 ; 1 P 1.3 ; 3.21
  2. Mt 17.9 ; 20.19 ; Mc 8.31 ; 9.9,31 ; 10.34 ; Lc 18.33 ; 24.7,46 ; Jn 20.9. Pour les autres occurrences voir Mc 16.9 ; Ac 2.24,32 ; 10.41 ; 13.34 ; 17.3,31 ; 1 Th 4.14.
  3. Mt 16.21 ; 17.23 ; 26.32 ; 27.63, 64 ; 28.6, 7 ; Mc 14.28 ; 16.6, 14 ; Lc 9.22 ; 24.6, 34 ; Jn 2.22 ; 12.1, 9, 17 ; 21.14.
  4. Ac 3.15 ; 4.10 ; 5:30 ; 10:40 ; 13:30, 37 ; Rm 4.24 ; 6.4, 9 ; 7.4 ; 8.11 (2x), 34 ; 10.9 ; 1 Cor 6:14 ; 1 Cor 15.4 ; 15:12-20 (8x) ; 2 Cor 4:14 (2x) ; 2 Cor 5.15 ; Ga 1.1 ; Ep 1.20 ; Col 2.22 ; 1 Th 1.10 ; 2 Tm 2.28 ; Hb 11.19 ; 1 P 1.21.
  5. Lothar COENEN, « Resurrection » dans The New International Dictionary of New Testament Theology, vol 3, Grand Rapids, Zondervan, 1978, p. 276.
  6. Notre trad. Ibid. « Although we cannot apply it universally, we may say that the general rule in the NT is that, in contrast to the LXX, the action of God on and through Christ is expressed by egeiro, while anistemi expresses, as it were, that which happens in the realm of human experience ».
  7. Les théologiens sont presque unanimes pour dire que les versets 9 à 20 du chapitre 16 ne font pas partie de l'évangile original de Marc. Ces versets sont absents des manuscrits les plus anciens. Cette portion pourrait être un ajout tardif d’un copiste du IIe ou IIIe siècle. Même si le texte original se terminait au verset 8, la résurrection de Jésus est bel et bien présente. Il y a clairement une mention du tombeau vide (v. 4-6) et de la résurrection de Jésus (v. 6). Pour un ouvrage présentant 4 points de vue différents sur les versets 9-20 de Marc 16, voir David Alan BLACK sous dir., Perspectives on the Ending of Mark : Four Views, Nashville, B&H Academic, 2008.
  8. Cette liste est tirée de Michael Wilkins, « Apologetics Commentary on the Gospel of Matthew », dans The Holman Apologetics Commentary on the Bible : The Gospels and Acts, Jeremy Royal Howard sous dir., B & H Publishing Group, 2013, p. 190-191.
  9. Notre trad. N. T. WRIGHT, The Resurrection of the Son of God : Christian Origins and the Question of God, vol. 3, Minneapolis, Fortress Press, 2003, p. 612-613. « The stories exhibit, as has been said repeatedly over the last hundred years or more, exactly that surface tension which we associate, not with tales artfully told by people eager to sustain a fiction and therefore anxious to make everything look right, but with the hurried, puzzled accounts of those who have seen with their own eyes something which took them horribly by surprise and with which they have not yet fully come to terms. This, again, does not prove either that the stories were in fact originally told by eye-witnesses or that everything they say represents a photographic record of what took place. But it strongly supports the idea that they were early, that they were not assimilated either to each other or to developed New Testament theology, and that the inconsistencies between them should not be allowed to stand in the way of taking them seriously as historical sources ».
  10. Pour une étude détaillée sur le sujet voir, Craig S. KEENER, Christobiography : Memory, History and the Reliability of the Gospels, Grand Rapids, Eerdmans, 2019, 743 p. Pour une analyse des procédés littéraires utilisés par le penseur et biographe romain du Ier siècle Plutarque (env. 45-125 après J.-C.) et une comparaison avec les évangiles, voir Michael R. LICONA, Why Are There Differences in the Gospels? What We Can Learn from Ancient Biography, New York, Oxford University Press, 2017.
  11. Ces sources incluent des historiens romains et grecs (Tacitus, Thallus), des auteurs païens (Lucien de Samosate, Mara Bar-Serapion), juifs (Flavius Josèphe, Talmud), gnostiques (Évangile de la Vérité, Apocryphe de Jean, Évangile de Thomas, Traité sur la Résurrection), et des œuvres perdues qui sont cités par d’autres auteurs (Actes de Pilate, Phlégon). Pour les citations exactes de ces sources au sujet de la mort de Jésus, voir Gary R. HABERMAS, The Historical Jesus : Ancient Evidences for the Life of Christ, Joplin, College Press Publishing, 1996, p. 187-228. Voir le résumé p. 220-221.
  12. Notre trad. John Dominic CROSSAN, Jesus : A Revolutionary Biography, San Francisco, Harper Collins, 1994, p. 145, cité dans Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus and Future Hope, Lanham, Rowman & Littlefield Publishers, 2003, p. 17. « That he was crucified is as sure as anything historical can ever be ».
  13. William Lane CRAIG, Reasonable Faith : Christian Truth & Apologetics, Wheaton, Crossway Books, 2008, p. 364-366.
  14. Pour un résumé de la question des sources et du « problème synoptique », voir David WENHAM et Steve WALTON, Exploring the New Testament : A Guide to the Gospels and Acts, Third Edition, Downers Grove, InterVarsity Press, 2021, p. 64-76.
  15. Voir la discussion de ce passage dans la section suivante « Les apparitions post-mortem de Jésus ».
  16. Voir Flavius JOSÈPHE, Antiquités Judaïques, Livre 4, Chapitre 8, Section 15 « On ne se fiera pas à un témoin unique ; il en faut trois ou au moins deux dont le témoignage sera garanti par leur vie passée. Les femmes ne rendront pas de témoignage, à cause de la légèreté et de la témérité de leur sexe ». Cette attitude envers les femmes ne provenait pas de textes de l’Ancien Testament mais plutôt de traditions de la société juive de l’époque.
  17. Michael R. LICONA, The Resurrection of Jesus : A New Historiographical Approach, Downers Grove, InterVarsity Press, 2010, p. 350-351.
  18. William Lane CRAIG, op.cit, p. 364.
  19. La question de l’identité des gardes au tombeau est débattue. Lorsque Pilate dit aux Juifs : « Vous avez une garde ; allez, gardez-le [le tombeau] comme vous l'entendrez » (Mt 27.65), s’agit-il d’une garde romaine ou juive ? Une identité romaine semble avoir la préférence d'un plus grand nombre de théologiens, mais il existe des arguments plausibles des deux côtés. L'identité des gardes n'affecte pas l'historicité du tombeau vide car, qu'ils soient juifs ou romains, il s'agissait de personnes hostiles au christianisme qui n'avaient aucun intérêt à ce que le tombeau soit vide. Pour les deux points de vue, voir R. T. FRANCE, The Gospel of Matthew, The New International Commentary on the New Testament, Grand Rapids, Eerdmans, 2007, p .1091-1095, 1103-1106 ; ainsi que John NOLLAND, The Gospel of Matthew, The New International Greek Testament Commentary, Grand Rapids, Eerdmans, 2005, p. 1238-1239, 1254-1258.
  20. Andrew LOKE, Investigating the Resurrection of Jesus Christ : A New Transdisciplinary Approach, New York, Routledge, 2020, p. 127.
  21. C’est ce qu’affirme Gary R. Habermas qui a compilé plus de 2000 publications académiques en anglais, en français et en allemand sur le sujet. Gary R. HABERMAS, Resurrection Research from 1975 to the Present : What Are Critical Scholars Saying?, Journal for the Study of the Historical Jesus, 2005, vol. 3.2, p. 135-153. Voir spécialement les pages 140-141.
  22. Andrew LOKE, op.cit., p. 26-27. Il inclut la résurrection comme hypothèse pour un total de 9 hypothèses possibles.
  23. Voir une liste d’ouvrages importants présentant des hypothèses combinées dans Ibid., p. 143-165.
  24. Les détails qui suivent sont un résumé de Ibid., p. 117-142.
  25. Voir un résumé de ces sources historiques dans F. P. RETIEF et L. CILLIERS, The History and Pathology of Crucifixion, South African Medical Journal, Vol 93, No 12, December 2003, p. 938-941.
  26. Voir l’étude détaillée de Sean MCDOWELL, The Fate of the Apostles : Examining the Martyrdom Account of the Closest Followers of Jesus, New York, Routledge, 2018.
  27. Notre trad. James D. G. DUNN, The Evidence for Jesus, Louisville, Westminster Press, 1985, p. 69. « I have to say quite forcefully: the probability is that the tomb was empty. As a matter of historical reconstruction, the weight of evidence points firmly to the conclusion that Jesus’s tomb was found empty ».
  28. Je suis redevable à Sonny Perron-Nault qui m'a aidé à clarifier des propos de ce paragraphe.
  29. Michael R. LICONA, op.cit., p. 322-324, William Lane CRAIG, op.cit., p. 380-381.
  30. Pour une analyse détaillée du credo corinthien, voir Sonny PERRON-NAULT, Éclairage théologique et historique du credo corinthien : critique de la forme et histoire de la tradition de 1 Corinthiens 15:1-11, Mémoire de Maîtrise, Université de Montréal (Faculté de théologie et sciences des religions), 2016.https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/18722/Perron-Nault_Sonny_2016_memoire.pdf?sequence=2&isAllowed=y (Consulté en ligne le 9 décembre 2021). Perron-Nault analyse la constitution du crédo, sa délimitation, sa réception, son origine, sa théologie et son historicité.
  31. À titre d'exemple, un théologien sceptique place le contenu de ce credo à moins de deux ans après la mort de Jésus : « We can assume that all the elements in the tradition are to be dated to the first two years after the crucifixion of Jesus » Gerd LÜDEMANN, The Resurrection of Jesus : History, Experience, Theology, London, SCM Press, 1994, p. 38, cité dans James D.G. DUNN, Jesus Remembered : Christianity in the Making, volume 1, Grand Rapids, Eerdmans, 2003, p. 855.
  32. Notre trad. James D. G. DUNN, Ibid. « This tradition, we can be entirely confident, was formulated as tradition within months of Jesus' death ».
  33. Notre trad. Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus and Future Hope, p. 17. « Most scholars who provide a date think that Paul received this creedal tradition between two and eight years after Jesus’s death, or from approximately A.D. 32 to 38 ». Habermas cite plusieurs de ces spécialistes.
  34. Les sources anciennes documentent clairement la mort de Paul et de Jacques en tant que martyr. Pour Paul, voir Clément de Rome, 1 Clément 5:2-7 ; Tertullien, Scorpiaque, 15 ; Dionysius de Corinthe cité dans Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, Livre 2 chapitre 26 ; Polycarpe de Smyrne, Lettre aux Philippiens, Origène cité dans, Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, Livre 2, chapitre 25. Pour les sources du martyr de Jacques, voir Flavius JOSÈPHE, Antiquités Judaïques, Livre 20, chapitre 9 ; Clément d’Alexandrie cité dans Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, Livre 2, Chapitre 9 ; Hegesippus cité dans Eusèbe de Césarée, Histoire Ecclésiastique, Livre 2, Chapitre 23.
  35. Gary R. HABERMAS, Resurrection Research from 1975 to the Present, p. 149-152 ; Michael R. LICONA, op.cit., p. 331-335, 372-373.
  36. Habermas déclare : « hallucination […] have probably been the most popular alternative position over the last one hundred years ». Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus and Future Hope, p. 12.
  37. Les arguments exposés dans le prochain paragraphe sont inspirés de Ibid., p. 10-12.
  38. Joseph BERGERON et Gary HABERMAS, The Resurrection of Jesus : A Clinical Review of Psychiatric Hypotheses for the Biblical Story of Easter, 2015, Irish Theological Quarterly 80, p. 157–172, cité dans Andrew LOKE, op.cit., p. 100.
  39. Theodore BARBER et David CALVERLEY, Calverley, An Experimental Study of « Hypnotic » (Auditory and Visual) Hallucinations, 1964, Journal of Abnormal Psychology 68, p. 13–20, cité dans Andrew LOKE, op.cit., p. 105.
  40. Notre trad. Andrew LOKE, op.cit., p. 105. « if the ‘eyewitnesses’ had hallucinations of the resurrected Jesus and the majority of them achieved insight that their experience was hallucinatory after the experience ended, they would hardly have been able to persuade themselves and their audiences to accept and proclaim the difficult belief that they had really seen Jesus’ resurrected body, and be persecuted for it ».
  41. Pour Paul, voir Ac 8.1-3 ; 9.1-6 ; 22.6-10 ; 26.9-19 ; 1 Cor 15.9 ; Ph 3.5-6. Pour Jacques, voir Mc 3.21 ; 6.2-4 ; Jn 7.5.
  42. Ibid., p. 105-106.
  43. N.T. WRIGHT, op.cit., p. 205-206 ; Andrew LOKE, op.cit., p. 109, 116-117.
  44. Habermas conclut : « Intriguingly, hallucination approaches to the resurrection would seem to be at odds with current medical, psychological, and historical knowledge on hallucinations ». Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus and Future Hope, p. 12.
  45. Pour des ouvrages démontrant l’historicité de l’adoration à Jésus dès les débuts du christianisme, voir Larry W. HURTADO, Lord Jesus Christ : Devotion to Jesus in Earliest Christianity, Grand Rapids, Eerdmans, 2003 ; Andrew Ter Ern LOKE, The Origin of Divine Christology, Society for New Testament Studies, vol. 169, Cambridge, Cambridge University Press, 2017.
  46. Sean MCDOWELL, The Fate of the Apostles : Examining the Martyrdom Account of the Closest Followers of Jesus, New York, Routledge, 2018.
  47. Notre trad. C. F. D. MOULE, The Phenomenon of the New Testament, Naperville, Alec R. Allenson, 1967, p. 13, cité dans Douglas GROOTHUIS, Christian Apologetics : A Comprehensive Case for Biblical Faith, Downers Grove, InterVarsity Press, 2011, p. 552. « The birth and rapid rise of the Christian church therefore remain an unsolved enigma for any historian who refuses to take seriously the only explanation offered by the Church itself ».
  48. Notre trad. Ibid., p. 529. « The earliest preaching after the death of Jesus made the resurrection its lynchpin, its fulcrum and center of gravity ».
  49. George E. LADD, Théologie du Nouveau Testament, Collection Théologie, Excelsis, p. 369.
  50. Certaines observations de ce paragraphe sont tirées de John R. W. STOTT, The Cross of Christ, Downers Grove, InterVarsity Press, 2006, p. 232-234.
  51. Lydia JAEGER, « Résurrection » dans Le Grand Dictionnaire de la Bible, Cléon D’Andran, Excelsis, 2004, p. 1418.
  52. Juan ALFARO, Christianisme : Chemin de Libération, Montréal, Éditions Paulines, 1975, p. 134.
  53. Quelques exemples sont le sacrifice de l’agneau pascal (Ex 12), les ordonnances du tabernacle (Ex 25-40), les divers sacrifices d’animaux (Lv 1-7, 16) et le serpent d’airain (Nb 21.1-9 ; cf. Jn 3.14).
  54. G.E. Ladd, op.cit., p. 368-369, 412-414. Cette théorie est connue sous le nom d’« eschatologie inaugurée » (inaugurated eschatology). George E. Ladd est l’un de ces plus importants défenseurs. Cette théorie est étroitement associée au two-age model, présent dans le monde anglophone.
  55. G. K. BEALE, A New Testament Biblical Theology : The Unfolding of the Old Testament in the New, Grand Rapids, Baker Academic, 2011, p. 227-354.
  56. N.T WRIGHT, op.cit., p. 215, 330. Voir les pages 32-206 pour un exposé détaillé des sources anciennes grecques et juives concernant la résurrection et la vie après la mort. Wright démontre que le concept de résurrection était absent des Grecs anciens, alors que la littérature juive démontre une forte croyance en une résurrection corporelle. Les auteurs du Nouveau Testament sont donc en continuité avec les écrits juifs mais avec quelques différences. L’une des différences les plus importantes concerne la résurrection de Jésus. Les Juifs croyaient en une seule résurrection à la fin des temps. Ils n’avaient aucun concept d’un Messie qui revient à la vie (p. 205-206).
  57. Lydia JAEGER, op.cit., p. 1419.
  58. Notre trad. Gary R. HABERMAS, The Risen Jesus & Future Hope, p. x. « after remarking earlier that the Christian faith would be in vain (κενὸν, 15:14) were it not for the resurrection, he uses the same term to conclude that, because Christ was raised, the believer’s work is not in vain (κενὸς, 15:58) ».
  59. Notre trad. Ibid. « Paul moves all the way from the truth of the resurrection to contributing liberally to the needs of less-fortunate believers. It should never be said that this apostle’s theology and faith were disjointed from his actions ».

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