Edgard Varèse : Différence entre versions

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Edgard Varèse (1883-1965), compositeur français naturalisé américain, a marqué son siècle en provoquant de nombreux scandales artistiques et en renouvelant le matériau de la musique occidentale.  
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Edgard Varèse (1883-1965), compositeur français naturalisé américain, a marqué son siècle en provoquant de nombreux scandales artistiques et en renouvelant le matériau de la musique occidentale. Attiré par la musique, il étudie l’harmonie et le contrepoint sans l’accord de son père. De 1980 à 1914, il compose ''Œdipe et le Sphinx'', opéra sur un livret de Hofmannsthal. En 1929, ''Ionisation'', véritable apologie de la percussion orchestrale dont l'effectif consiste en des instruments à intonations indéterminés ou variables, suscite la controverse. Dans la note de programme accompagnant la représentation de l'œuvre au Centre George Pompidou en 1982, Nicolas Slonimsky écrit que la partition « semble vouloir démontrer la variété et la richesse extraordinaire de rythmes et de timbres qu'il est possible d'obtenir d'un tel ensemble. » Elle sert alors à souligner l'importance de tirer le meilleur parti des ressources dont on dispose dans les limites de l'ensemble et la valeur esthétique de la variété des timbres percussifs. C'est une œuvre qui crée et exploite l'espace par l'interaction de divers instruments et sons, tout en tenant compte de la manière dont chaque couche fonctionne avec les couches supérieures et inférieures. En d'autres termes, c'est une tentative de systématisation de la dimension timbrale de la musique, qui est l'un des aspects que Varèse considérait comme de la plus haute importance. Il ne s'agit pas de jouer des notes, mais plutôt de les jouer d'une certaine manière, ou plutôt de les produire de telle sorte qu'elles puissent être entendues comme telles. Tout comme l'ensemble de la musique de Varèse, c'est une transfiguration du bruit. Varèse meurt à New York le 6 novembre 1965.
 
 
== Biographie ==
 
 
 
Il étudie l’harmonie et le contrepoint sans l’accord de son père.
 
 
 
De 1980 à 1914, il compose ''Œdipe et le Sphinx'', opéra sur un livret de Hofmannsthal.
 
 
 
Il meurt à New York le 6 novembre 1965.
 
 
 
== Parcours de l'œuvre ==
 
 
 
=== ''Ionisation'' ===
 
 
 
''Ionisation'' (1929), dont l'effectif consiste en des instruments à intonations indéterminés ou variables, est une véritable apologie de la percussion orchestrale. Dans la note de programme accompagnant la représentation de l'œuvre au Centre George Pompidou en 1982, Nicolas Slonimsky écrit que la partition de ''Ionisation'' « semble vouloir démontrer la variété et la richesse extraordinaire de rythmes et de timbres qu'il est possible d'obtenir d'un tel ensemble. »  
 
 
 
''Ionisation'' sert à souligner l'importance de tirer le meilleur parti des ressources dont on dispose dans les limites de l'ensemble et la valeur esthétique de la variété timbrale. C'est une œuvre qui crée et exploite l'espace par l'interaction de divers instruments et sons, tout en tenant compte de la manière dont chaque couche fonctionne avec les couches supérieures et inférieures. En d'autres termes, c'est une tentative de systématisation de la dimension timbrale de la musique, qui est l'un des aspects que Varèse considérait comme de la plus haute importance.
 
 
 
Il ne s'agit pas de jouer des notes mais plutôt de les jouer d'une certaine manière, ou plutôt de les produire de telle sorte qu'elles puissent être entendues comme telles.
 
 
 
==== Instrumentation ====
 
 
 
1) Grande cymbale chinoise, grosse caisse très grave, cencerro (avec sourdine), tam-tam clair
 
 
 
2) Gong, Tam-tam clair, Tam-tam grave, cencerro (avec sourdine)
 
 
 
3) 2 bongos (clair et grave), caisse roulante, 2 grosses caisses à plat (moyenne et grave)
 
 
 
4) Tambour militaire, caisse roulante
 
 
 
5) Sirène claire, Tambour à corde (Lion's Roar)
 
 
 
6) Sirène grave, fouet, güiro
 
 
 
7) 3 blocs chinois (clair, moyen et grave), claves, triangle
 
 
 
8) Caisse claire sans timbre, 2 maracas (clair et grave)
 
 
 
9) Tarole, Caisse claire, cymbale suspendue
 
 
 
10) Cymbales, grelots, cloches tubulaires
 
 
 
11) Güiro, castagnettes, glockenspiel à clavier (avec résonateurs)
 
 
 
12) Tambour de basque, 2 enclumes (avec résonateurs), grand tam-tam
 
 
 
13) Fouet, triangle, grelots, piano
 
 
 
== La transfiguration du bruit ==
 
 
 
La musique d'Edgard Varèse est une transfiguration du bruit.
 
  
 
<div style='text-align: right;'>Pierre-Luc VERVILLE</div>
 
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Version actuelle datée du 11 avril 2022 à 12:10

Edgard Varèse (1883-1965), compositeur français naturalisé américain, a marqué son siècle en provoquant de nombreux scandales artistiques et en renouvelant le matériau de la musique occidentale. Attiré par la musique, il étudie l’harmonie et le contrepoint sans l’accord de son père. De 1980 à 1914, il compose Œdipe et le Sphinx, opéra sur un livret de Hofmannsthal. En 1929, Ionisation, véritable apologie de la percussion orchestrale dont l'effectif consiste en des instruments à intonations indéterminés ou variables, suscite la controverse. Dans la note de programme accompagnant la représentation de l'œuvre au Centre George Pompidou en 1982, Nicolas Slonimsky écrit que la partition « semble vouloir démontrer la variété et la richesse extraordinaire de rythmes et de timbres qu'il est possible d'obtenir d'un tel ensemble. » Elle sert alors à souligner l'importance de tirer le meilleur parti des ressources dont on dispose dans les limites de l'ensemble et la valeur esthétique de la variété des timbres percussifs. C'est une œuvre qui crée et exploite l'espace par l'interaction de divers instruments et sons, tout en tenant compte de la manière dont chaque couche fonctionne avec les couches supérieures et inférieures. En d'autres termes, c'est une tentative de systématisation de la dimension timbrale de la musique, qui est l'un des aspects que Varèse considérait comme de la plus haute importance. Il ne s'agit pas de jouer des notes, mais plutôt de les jouer d'une certaine manière, ou plutôt de les produire de telle sorte qu'elles puissent être entendues comme telles. Tout comme l'ensemble de la musique de Varèse, c'est une transfiguration du bruit. Varèse meurt à New York le 6 novembre 1965.

Pierre-Luc VERVILLE