Blaise Pascal : Différence entre versions
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− | + | * Vous pouvez croire en Dieu, et Dieu existe, auquel cas vous allez au paradis : votre gain est infini. | |
− | + | * Vous pouvez croire en Dieu, et Dieu n'existe pas, auquel cas votre perte est finie et donc négligeable. | |
− | + | * Vous pouvez ne pas croire en Dieu, et Dieu n'existe pas, auquel cas votre gain est fini et donc négligeable. | |
− | + | * Vous pouvez ne pas croire en Dieu, et Dieu existe, auquel cas vous irez en enfer : votre perte est infinie. | |
De ces possibilités, et des principes de la statistique, Pascal déduit qu'il vaut mieux croire en Dieu sans condition. Il s'agit d'une application classique de la « théorie des jeux », qui consiste à détailler les options et les gains, et qui est valable dans le cadre de ses hypothèses. | De ces possibilités, et des principes de la statistique, Pascal déduit qu'il vaut mieux croire en Dieu sans condition. Il s'agit d'une application classique de la « théorie des jeux », qui consiste à détailler les options et les gains, et qui est valable dans le cadre de ses hypothèses. |
Version actuelle datée du 6 février 2022 à 12:23
Blaise Pascal (19 juin 1623 - 19 août 1662) est un mathématicien, physicien et philosophe religieux français. Enfant prodige, Pascal a été éduqué par son père. Ses premiers travaux ont porté sur les sciences naturelles et appliquées, où il a apporté d'importantes contributions à la construction de calculateurs mécaniques et à l'étude des fluides, et a clarifié les concepts de pression et de vide en développant les travaux d'Evangelista Torricelli. Pascal a également écrit avec force pour défendre la méthode scientifique.
Mathématicien de premier ordre, Pascal a contribué à créer deux nouveaux domaines de recherche majeurs en mathématiques. Il a écrit un important traité sur le sujet de la géométrie projective à l'âge de seize ans et a correspondu avec Pierre de Fermat à partir de 1654 sur la théorie des probabilités, influençant fortement le développement de l'économie moderne et des sciences sociales.
Après une expérience mystique à la fin de l'année 1654, il abandonne les mathématiques et la physique et se consacre à la réflexion et à l'écriture sur la philosophie et la théologie. Ses deux œuvres les plus célèbres datent de cette période : les Lettres provinciales et les Pensées. Cependant, il a souffert de problèmes de santé tout au long de sa vie et sa mort prématurée, deux mois après son 39e anniversaire, met fin à ses nouveaux intérêts.
Les Pensées
Malheureusement, Pascal n'a pas pu terminer avant sa mort son œuvre théologique la plus influente, les Pensées. Il devait s'agir d'un examen soutenu et cohérent de la foi chrétienne et de sa défense, sous le titre original d'Apologie de la religion chrétienne. En fouillant dans ses affaires personnelles après sa mort, on a trouvé de nombreux bouts de papier contenant des pensées isolées, regroupées dans un ordre provisoire, mais révélateur. La première version de ces notes détachées a été publiée en 1670 sous la forme d'un livre intitulé Pensées de M. Pascal sur la religion, et sur quelques autres sujets, qui est rapidement devenu un classique. Comme ses amis et les savants de Port-Royal craignaient que ces « pensées » fragmentaires ne conduisent au scepticisme plutôt qu'à la piété, ils ont caché les morceaux sceptiques et modifié certains des autres, de peur que le roi ou l'Église ne s'en offusquent car, à cette époque, la persécution de Port-Royal avait cessé, et les éditeurs ne souhaitaient pas une reprise de la controverse. Ce n'est qu'au XIXe siècle que les Pensées ont été publiées dans leur texte intégral et authentique.
Les Pensées de Pascal figurent parmi les chefs-d'œuvre les plus profonds et les mieux écrits de l'histoire du monde. En commentant une section particulière, Sainte-Beuve l'a louée comme étant les plus belles pages de la langue française. Will Durant, dans sa série exhaustive en 11 volumes intitulée The Story of Civilization, l'a salué comme « le livre le plus éloquent de la prose française ». Dans les Pensées, Pascal passe en revue plusieurs paradoxes philosophiques : l'infini et le néant, la foi et la raison, l'âme et la matière, la mort et la vie, le sens et la vanité - sans parvenir, semble-t-il, à des conclusions définitives autres que l'humilité, l'ignorance et la grâce. En rassemblant ces paradoxes en un seul, il développe le « pari de Pascal ».
Le pari de Pascal
Le pari de Pascal (également connu sous le nom de Gambit de Pascal) est l'application par Blaise Pascal de la théorie de la décision à la croyance en Dieu. C'est l'un des trois « paris » qui figurent dans ses Pensées, un recueil de notes pour un traité inachevé sur l'apologétique chrétienne. Pascal soutient que c'est toujours un meilleur « pari » de croire en Dieu, parce que la valeur attendue à gagner en croyant en Dieu est toujours plus grande que la valeur attendue résultant de la non-croyance. Notez qu'il ne s'agit pas d'un argument en faveur de l'existence de Dieu, mais plutôt d'un argument en faveur de la croyance en Dieu. Pascal a spécifiquement destiné cet argument aux personnes qui n'étaient pas convaincues par les arguments traditionnels en faveur de l'existence de Dieu. Avec son pari, il cherchait à démontrer que la croyance en Dieu est avantageuse par rapport à la non-croyance, et espérait que cela convertirait ceux qui rejetaient les arguments théologiques précédents.
Explication
Le pari affirme que si vous deviez analyser soigneusement vos options en ce qui concerne la croyance au Dieu de Pascal (ou la croyance en tout autre système religieux avec un schéma similaire de récompense et de punition), vous arriveriez aux possibilités suivantes :
- Vous pouvez croire en Dieu, et Dieu existe, auquel cas vous allez au paradis : votre gain est infini.
- Vous pouvez croire en Dieu, et Dieu n'existe pas, auquel cas votre perte est finie et donc négligeable.
- Vous pouvez ne pas croire en Dieu, et Dieu n'existe pas, auquel cas votre gain est fini et donc négligeable.
- Vous pouvez ne pas croire en Dieu, et Dieu existe, auquel cas vous irez en enfer : votre perte est infinie.
De ces possibilités, et des principes de la statistique, Pascal déduit qu'il vaut mieux croire en Dieu sans condition. Il s'agit d'une application classique de la « théorie des jeux », qui consiste à détailler les options et les gains, et qui est valable dans le cadre de ses hypothèses.
Expérience mystique
À l'âge de 31 ans, Pascal vécut une expérience mystique dont il n'a apparemment jamais parlé à personne. Il en a cependant écrit un bref et très émouvant résumé, apparemment (d'après le titre) pour ne jamais l'oublier. Il l'a cousu dans la doublure de son manteau et, après sa mort précoce due à un cancer de l'estomac, son domestique a retrouvé le parchemin.