Antiquité : Différence entre versions

De Réformation tranquille
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Ligne 3 : Ligne 3 :
 
== L'Égypte antique ==
 
== L'Égypte antique ==
  
La civilisation égyptienne commence vers 3150 av. J.-C., lors de l'avènement du roi fondateur de la première dynastie thinite, Ménès. L’Ancien Empire (2800-2300) est une période politiquement stable et prospère. Les frontières se stabilisent. La prospérité permet un haut développement des arts, notamment en sculpture et en architecture, comme en témoignent les pyramides dont celle à faces lisses de Khéphren. L’Ancien Empire se désagrège vers 2300 pour laisser place à près de deux siècles d’anarchie et de désordre. C’est la première période intermédiaire (2300-2050). Durant le Moyen Empire (2050-1800), l’Égypte est réunifiée par Mentouhotep et consolidée par ses successeurs. Sous l’égide du « premier des dieux » Amon-Rê, Thèbes devient la nouvelle capitale. La littérature vit un âge d’or. Puis, des invasions engendrent un effondrement politique. C’est la deuxième période intermédiaire (1800-1550). Le Nouvel Empire (1550-1100) est la période qui nous est la plus familière. C’est à cette époque que Yahvé délivra les Hébreux, son peuple, des Égyptiens. On estime que la sortie d’Égypte s’est effectuée sous Aménophis II (en 1446) ou sous Ramsès II (en 1290). Le déclin de l’Égypte antique se situe au Ier millénaire av. J.-C. Les Perses la conquièrent en 525, puis les Romains en 30 av. J.-C qui l’annexent à l’Empire dont elle devient une province.
+
La civilisation égyptienne commence vers 3150 av. J.-C., lors de l'avènement du roi fondateur de la première dynastie thinite, Ménès.  
  
== La civilisation mésopotamienne ==
+
=== L'Ancien empire ===
  
La civilisation mésopotamienne se développe au III<sup>e</sup> millénaire av. J.-C dans le Croissant fertile.
+
L’Ancien Empire (2800-2300) est une période politiquement stable et prospère. Les frontières se stabilisent. La prospérité permet un haut développement des arts, notamment en sculpture et en architecture, comme en témoignent les pyramides dont celle à faces lisses de Khéphren. L’Ancien Empire se désagrège vers 2300 pour laisser place à près de deux siècles d’anarchie et de désordre. C’est la première période intermédiaire (2300-2050).
 +
 
 +
=== Le Moyen Empire ===
 +
 
 +
Durant le Moyen Empire (2050-1800), l’Égypte est réunifiée par Mentouhotep et consolidée par ses successeurs. Sous l’égide du « premier des dieux » Amon-Rê, Thèbes devient la nouvelle capitale. La littérature vit un âge d’or. Puis, des invasions engendrent un effondrement politique. C’est la deuxième période intermédiaire (1800-1550).
 +
 
 +
=== Le Nouvel Empire ===
 +
 
 +
Le Nouvel Empire (1550-1100) est la période qui nous est la plus familière. C’est à cette époque que Yahvé délivra son peuple, les Hébreux, des mains des Égyptiens. On estime que la sortie d’Égypte s’est effectuée soit sous Aménophis II (en 1446) soit sous Ramsès II (en 1290).
 +
 
 +
=== Le déclin ===
 +
 
 +
Le déclin de l’Égypte antique se situe au I<sup>er</sup> millénaire av. J.-C. Les Perses la conquièrent en 525, puis les Romains en 30 av. J.-C qui l’annexent à l’Empire dont elle devient une province.
  
 
== La Grèce antique ==  
 
== La Grèce antique ==  
  
C'est à partir du II<sup>e</sup> millénaire av. J.-C., la civilisation grecque émerge. Elle connaîtra quatre périodes : la période mycénienne  (II<sup>e</sup> millénaire av. J.-C.), la période archaïque (VIIIe au VIe siècle av. J.-C.), la période classique (VI<sup>e</sup> au III<sup>e</sup> siècle av. J.-C.), la période héllénistique (III<sup>e</sup> siècle à 30 av. J.-C.). Au V<sup>e</sup> siècle av. J.-C., la Cité-État d’Athènes fonde une démocratie.
+
C'est à partir du II<sup>e</sup> millénaire av. J.-C. que la civilisation grecque émerge. Elle connaîtra quatre périodes : l'époque mycénienne  (II<sup>e</sup> millénaire av. J.-C.), l'époque archaïque (VIII<sup>e</sup> au VIe siècle av. J.-C.), l'époque classique (VI<sup>e</sup> au III<sup>e</sup> siècle av. J.-C.) et l'époque hellénistique (III<sup>e</sup> siècle à 30 av. J.-C.). Au V<sup>e</sup> siècle av. J.-C., la Cité-État d’Athènes fonde une démocratie.
 +
 
 +
=== L'époque mycénienne ===
 +
 
 +
Des envahisseurs venus du nord fondent des cités indépendantes vers le début du II<sup>e</sup> millénaire. Ces populations indo-européennes sont les premiers Grecs.
 +
 
 +
=== L'époque archaïque ==
 +
 
 +
Durant l'époque archaïque, entre le VIII<sup>e</sup> et le V<sup>e</sup> siècle, le monde grec vit un essor. L'alphabet est adopté, des œuvres majeures sont écrites, notamment l'''Illiade'' et l'''Odyssée'', tandis que la vie sociopolitique s'organise autour de la cité.
 +
 
 +
=== l'époque classique ===
  
=== Époque classique ===
+
L'époque classique s'étend du VI<sup>e</sup> siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la venue du christianisme, la culture grecque est dominante. Pour preuve, l’Ancien Testament est traduit en grec, tandis que le Nouveau Testament est écrit dans cette langue. Ce que les Grecs remarquent et qui les impressionne c’est que le monde est ordonné. Une intelligence universelle semble être à l’œuvre. Cette intelligence, ils l’associent à un principe divin impersonnel (force ou énergie), que l’être humain ne peut comprendre que parce qu’il a en lui l’étincelle du divin. Or penser que le divin est impersonnel est porteur d’une éthique dans laquelle les fautes humaines proviennent de l’ignorance, et où le mal vient de ce que l’homme se laisse égarer par ses passions plutôt que de se laisser guider par sa raison. Ainsi, pour Aristote, l’action vertueuse n’est possible que si l’on suit la raison<ref>ARISTOTE, ''Éthique à Nicomaque'', trad. française de J. Tricot, Paris, Vrin, 1959.</ref>. Cette conception grecque a eu une forte influence sur l’éducation : le maître n’est pas là pour transmettre des vérités, mais pour aider l’élève à découvrir ces vérités par lui-même et en lui-même. Socrate dit, par exemple, que tout ce qu’il sait c’est qu’il ne sait rien. Il se voit comme un simple accoucheur des esprits. L’homme veut fondamentalement faire le bien, mais il en est empêché. Il faut donc l’aider à trouver la lumière qui est en lui. L’''Allégorie de la caverne'' de Platon est écrite dans cet esprit<ref>PLATON, ''La République'', introduction, traduction et notes de Georges Leroux, Paris, Flammarion, 2002</ref>. Cette conception, n’étant pas influencée par les Écritures, ne voit pas que le problème de l’homme n’est pas son ignorance, mais le refus de vérité révélée par Dieu dans sa création et sa Parole (Rm 1). Les grecs n’ont pas conscience que, à cause de sa nature pécheresse, l’homme rejette volontairement la vérité, même s’il la connaît. Les Grecs eux-même n’ont pas été satisfaits par cette explication officielle, notamment parce qu’ils sont sensibles au fait qu’il y a eu des guerres et que les passions prennent le dessus sur la raison. Les auteurs de tragédies ou de comédies<ref>Les trois grands tragiques sont Eschyle (525-456 av. J.-C.), Sophocle (496-406 av. J.-C) et Euripide (485-406 av. J.-C), les trois grands comiques sont Eupolis (446-411 av. J.-C), Cratinos (520-env. 423 av. J.-C), Aristophane (445-380 av. J.-C).</ref> véhiculent alors l’idée qu’un autre principe, aussi puissant que la raison, est à l’œuvre : la Nécessité (le ''fatum'' des Romains). Ce principe inexplicable les amène à verser dans l’irrationalisme et à l’irresponsabilité, car contrairement aux normes d’un Dieu personnel, la Nécessité excuse le mal des hommes.
  
La période classique s'étend du VI<sup>e</sup> siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la venue du christianisme, la culture grecque est dominante. Pour preuve, l’Ancien Testament est traduit en grec, tandis que le Nouveau Testament est écrit dans cette langue. Ce que les Grecs remarquent et qui les impressionne c’est que le monde est ordonné. Une intelligence universelle semble être à l’œuvre. Cette intelligence, ils l’associent à un principe divin impersonnel (force ou énergie), que l’être humain ne peut comprendre que parce qu’il a en lui l’étincelle du divin. Or penser que le divin est impersonnel est porteur d’une éthique dans laquelle les fautes humaines proviennent de l’ignorance, et où le mal vient de ce que l’homme se laisse égarer par ses passions plutôt que de se laisser guider par sa raison. Ainsi, pour Aristote, l’action vertueuse n’est possible que si l’on suit la raison<ref>ARISTOTE, ''Éthique à Nicomaque'', trad. française de J. Tricot, Paris, Vrin, 1959.</ref>. Cette conception grecque a eu une forte influence sur l’éducation : le maître n’est pas là pour transmettre des vérités, mais pour aider l’élève à découvrir ces vérités par lui-même et en lui-même. Socrate dit, par exemple, que tout ce qu’il sait c’est qu’il ne sait rien. Il se voit comme un simple accoucheur des esprits. L’homme veut fondamentalement faire le bien, mais il en est empêché. Il faut donc l’aider à trouver la lumière qui est en lui. L’''Allégorie de la caverne'' de Platon est écrite dans cet esprit<ref>PLATON, ''La République'', introduction, traduction et notes de Georges Leroux, Paris, Flammarion, 2002</ref>. Cette conception, n’étant pas influencée par les Écritures, ne voit pas que le problème de l’homme n’est pas son ignorance, mais le refus de vérité révélée par Dieu dans sa création et sa Parole (Rm 1). Les grecs n’ont pas conscience que, à cause de sa nature pécheresse, l’homme rejette volontairement la vérité, même s’il la connaît. Les Grecs eux-même n’ont pas été satisfaits par cette explication officielle, notamment parce qu’ils sont sensibles au fait qu’il y a eu des guerres et que les passions prennent le dessus sur la raison. Les auteurs de tragédies ou de comédies<ref>Les trois grands tragiques sont Eschyle (525-456 av. J.-C.), Sophocle (496-406 av. J.-C) et Euripide (485-406 av. J.-C), les trois grands comiques sont Eupolis (446-411 av. J.-C), Cratinos (520-env. 423 av. J.-C), Aristophane (445-380 av. J.-C).</ref> véhiculent alors l’idée qu’un autre principe, aussi puissant que la raison, est à l’œuvre : la Nécessité (le ''fatum'' des Romains). Ce principe inexplicable les amène à verser dans l’irrationalisme et à l’irresponsabilité, car contrairement aux normes d’un Dieu personnel, la Nécessité excuse le mal des hommes.
+
=== L'époque hellénistique ===
  
 
== La Rome antique ==
 
== La Rome antique ==

Version du 9 décembre 2021 à 08:00

L’Antiquité est une époque historique qui commence avec l'invention de l'écriture au IVe millénaire avant J.-C. (vers 3500) et se termine lors de la chute de l’Empire romain d’Occident au Ve siècle après J.-C.

L'Égypte antique

La civilisation égyptienne commence vers 3150 av. J.-C., lors de l'avènement du roi fondateur de la première dynastie thinite, Ménès.

L'Ancien empire

L’Ancien Empire (2800-2300) est une période politiquement stable et prospère. Les frontières se stabilisent. La prospérité permet un haut développement des arts, notamment en sculpture et en architecture, comme en témoignent les pyramides dont celle à faces lisses de Khéphren. L’Ancien Empire se désagrège vers 2300 pour laisser place à près de deux siècles d’anarchie et de désordre. C’est la première période intermédiaire (2300-2050).

Le Moyen Empire

Durant le Moyen Empire (2050-1800), l’Égypte est réunifiée par Mentouhotep et consolidée par ses successeurs. Sous l’égide du « premier des dieux » Amon-Rê, Thèbes devient la nouvelle capitale. La littérature vit un âge d’or. Puis, des invasions engendrent un effondrement politique. C’est la deuxième période intermédiaire (1800-1550).

Le Nouvel Empire

Le Nouvel Empire (1550-1100) est la période qui nous est la plus familière. C’est à cette époque que Yahvé délivra son peuple, les Hébreux, des mains des Égyptiens. On estime que la sortie d’Égypte s’est effectuée soit sous Aménophis II (en 1446) soit sous Ramsès II (en 1290).

Le déclin

Le déclin de l’Égypte antique se situe au Ier millénaire av. J.-C. Les Perses la conquièrent en 525, puis les Romains en 30 av. J.-C qui l’annexent à l’Empire dont elle devient une province.

La Grèce antique

C'est à partir du IIe millénaire av. J.-C. que la civilisation grecque émerge. Elle connaîtra quatre périodes : l'époque mycénienne (IIe millénaire av. J.-C.), l'époque archaïque (VIIIe au VIe siècle av. J.-C.), l'époque classique (VIe au IIIe siècle av. J.-C.) et l'époque hellénistique (IIIe siècle à 30 av. J.-C.). Au Ve siècle av. J.-C., la Cité-État d’Athènes fonde une démocratie.

L'époque mycénienne

Des envahisseurs venus du nord fondent des cités indépendantes vers le début du IIe millénaire. Ces populations indo-européennes sont les premiers Grecs.

= L'époque archaïque

Durant l'époque archaïque, entre le VIIIe et le Ve siècle, le monde grec vit un essor. L'alphabet est adopté, des œuvres majeures sont écrites, notamment lIlliade et lOdyssée, tandis que la vie sociopolitique s'organise autour de la cité.

l'époque classique

L'époque classique s'étend du VIe siècle avant Jésus-Christ jusqu’à la venue du christianisme, la culture grecque est dominante. Pour preuve, l’Ancien Testament est traduit en grec, tandis que le Nouveau Testament est écrit dans cette langue. Ce que les Grecs remarquent et qui les impressionne c’est que le monde est ordonné. Une intelligence universelle semble être à l’œuvre. Cette intelligence, ils l’associent à un principe divin impersonnel (force ou énergie), que l’être humain ne peut comprendre que parce qu’il a en lui l’étincelle du divin. Or penser que le divin est impersonnel est porteur d’une éthique dans laquelle les fautes humaines proviennent de l’ignorance, et où le mal vient de ce que l’homme se laisse égarer par ses passions plutôt que de se laisser guider par sa raison. Ainsi, pour Aristote, l’action vertueuse n’est possible que si l’on suit la raison[1]. Cette conception grecque a eu une forte influence sur l’éducation : le maître n’est pas là pour transmettre des vérités, mais pour aider l’élève à découvrir ces vérités par lui-même et en lui-même. Socrate dit, par exemple, que tout ce qu’il sait c’est qu’il ne sait rien. Il se voit comme un simple accoucheur des esprits. L’homme veut fondamentalement faire le bien, mais il en est empêché. Il faut donc l’aider à trouver la lumière qui est en lui. L’Allégorie de la caverne de Platon est écrite dans cet esprit[2]. Cette conception, n’étant pas influencée par les Écritures, ne voit pas que le problème de l’homme n’est pas son ignorance, mais le refus de vérité révélée par Dieu dans sa création et sa Parole (Rm 1). Les grecs n’ont pas conscience que, à cause de sa nature pécheresse, l’homme rejette volontairement la vérité, même s’il la connaît. Les Grecs eux-même n’ont pas été satisfaits par cette explication officielle, notamment parce qu’ils sont sensibles au fait qu’il y a eu des guerres et que les passions prennent le dessus sur la raison. Les auteurs de tragédies ou de comédies[3] véhiculent alors l’idée qu’un autre principe, aussi puissant que la raison, est à l’œuvre : la Nécessité (le fatum des Romains). Ce principe inexplicable les amène à verser dans l’irrationalisme et à l’irresponsabilité, car contrairement aux normes d’un Dieu personnel, la Nécessité excuse le mal des hommes.

L'époque hellénistique

La Rome antique

La civilisation romaine se découpe en trois périodes. Du VIIe siècle av. J.-C. à l’an 0, c’est la période d'expansion. L’apogée durant les quatre premiers siècles ap. J.-C.. Le déclin au Ve siècle.

Pierre-Luc VERVILLE

Notes et références

  1. ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, trad. française de J. Tricot, Paris, Vrin, 1959.
  2. PLATON, La République, introduction, traduction et notes de Georges Leroux, Paris, Flammarion, 2002
  3. Les trois grands tragiques sont Eschyle (525-456 av. J.-C.), Sophocle (496-406 av. J.-C) et Euripide (485-406 av. J.-C), les trois grands comiques sont Eupolis (446-411 av. J.-C), Cratinos (520-env. 423 av. J.-C), Aristophane (445-380 av. J.-C).

Bibliographie

  •  ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, trad. française de J. Tricot, Paris, Vrin, 1959.
  • PLATON, La République, introduction, traduction et notes de Georges Leroux, Paris, Flammarion, 2002