Psaume 69 : Différence entre versions
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− | David apparaît dans ce psaume en tant que serviteur innocent dans la persécution qu’il endure : il souffre injustement pour l’amour de la maison de Dieu | + | David apparaît dans ce psaume en tant que serviteur innocent dans la persécution qu’il endure : il souffre injustement pour l’amour de la maison de Dieu. Cette dernière expression est probablement un synonyme pour Dieu lui-même, de sa présence parmi les hommes. À la lumière du Canon, David apparaît dans ce psaume comme un type du Christ souffrant de manière injuste, innocemment. |
Version du 14 avril 2021 à 13:00
Le Psaume 69 est une prière de lamentations adjoint d’imprécations et de louanges. C’est l’un des psaumes les plus fréquemment cité du Nouveau Testament[1]. Bien que cité de nombreuse fois dans des contextes où il est question de Jésus, ce psaume n’est pas considéré messianique par certains[2]. Pour d’autres, il ne fait aucun doute qu’il renvoie au Messie[3]. Bien que les Psaumes n’entretiennent pas de liens étroits entre eux, le contraste avec le Psaume 68, qui le précède en ce qui a trait au sujet et au ton, est évident.
Auteur
Le Psaume 69 est habituellement attribué à David. Certains en doute, car la lamentation du psalmiste semble faire référence au retour d’exil (36-37)[4], ce qui serait anachronique. « Broyles exprime le problème avec force en déclarant que les derniers versets promettent clairement la restauration de Sion après l’exil babylonien. Les versets mentionnent l’édification des villes de Juda, afin que les gens puissent habiter le pays et s’épanouir, et bien que cela ne convienne pas facilement à l’époque de David, cela n’est pas non plus clairement lié à la période post-exilique. Le temps d'Ezéchiel quand les Assyriens ont dévasté les villes de Juda et ont maintenu le roi contenu dans la ville conviendrait mieux.[5] » Mais plusieurs explications sont possibles. Il se peut que l’auteur fasse allusion à des catastrophes survenues à son époque, ou que l’auteur fasse bel et bien référence aux suites de la captivité Babylonienne[6]. Cela n’exclut pas selon nous la paternité générale de David en admettant que le texte ait évolué avant la fermeture du canon. « Il est possible que la plainte individuelle (peut-être contre 1-30) ait été écrite à l'origine, et la fin attachée à ce dernier lorsque le Psaume a été adapté pour un usage liturgique (peut-être similaire à la fin du Psaume 71) ». C’est une solution envisageable selon nous, car elle permet de conserver la paternité à David (que l’on retrouve dans le titre) et le lien avec Jésus dans le Nouveau Testament, tout en restant humble devant les diverses possibilités d’interprétation.
Contexte littéraire
W. A. VanGemeren montre qu’un même fil uni les trois derniers Psaumes du Deuxième livre (69-71), permettant l'arrimage avec le début du Troisième livre des Psaumes. VanGemeren voit, dans le Psaume 69, une complainte du roi assailli par ses ennemis en raison de sa dévotion envers la maison de Dieu, dans le Psaume 71, une situation en appelant à l’intervention du roi, et, au Psaume 71, la justice du roi qui se sent abandonné. Ce thème est étroitement proche de celui du début du Troisième livre qui commence par un Psaume d’angoisse et de recouvrement[7].
Contenu
Si l’on sait que le Psaume 69 est une prière de lamentations, on ne connaît pas la situation particulière de l’auteur face aux évènements qui le préoccupent. Visiblement, il est accablé et en appelle à Dieu pour son salut (2), il souffre et il vit un profond épuisement à force d’en appeler à Dieu (3-4), ses ennemis sont nombreux et le traitent en coupable, bien qu’il soit innocent (5), il confesse son péché (6), il en appelle à l’honneur de Dieu pour son secours (7-8), il est l’objet du mépris de ses proches et des moqueurs (9-13), il réitère sa fidélité à Dieu ayant recours à lui en misant sur sa compassion (14-19). Puis, il réitère les souffrances que lui font subir ses ennemis (20-22), demande à Dieu de le venger (23-29). Il espère une meilleure condition et fait un vœu en réponse à une future délivrance (30-32). Il encourage les opprimés à faire appel à Dieu car il répond (33-34), espoir et invitation aux nations à louer Dieu car il rétablira sa nation (35-37).
Contrairement au Psaume 51, ce n’est pas sa culpabilité qui le rend misérable, mais le zèle de sa maison (le temple) qui le dévore. Il n’a donc que Dieu pour recours[8]. Même si le verset 10a n’est pas le centre physique du psaume, il en est tout de même le point focal, car la raison des attaques de ses ennemis est son zèle pour le temple et non sa faute (5), malgré une confession (6).
Conlusion
David apparaît dans ce psaume en tant que serviteur innocent dans la persécution qu’il endure : il souffre injustement pour l’amour de la maison de Dieu. Cette dernière expression est probablement un synonyme pour Dieu lui-même, de sa présence parmi les hommes. À la lumière du Canon, David apparaît dans ce psaume comme un type du Christ souffrant de manière injuste, innocemment.
Sébastien VALADE†
Références
Bibliographie
- ROSS, Allen P., A Commentary on the Psalms, Grand Rapids, Kregel Academic, vol. 2, 2013.
- VANGEMEREN, W. A., Psalms, Grand Rapids, Zondervan, The Expositor’s Bible Commentary, 2008.