Moyen Âge : Différence entre versions

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== Bibliographie ==
 
== Bibliographie ==
  
AUGUSTIN, Saint, ''Confessions'', trad. du latin par Robert Arnauld d'Andilly, édition de Philippe Sellier, traduction établie par Odette Barenne, Paris, Gallimard, 1995.
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* AUGUSTIN, Saint, ''Confessions'', trad. du latin par Robert Arnauld d'Andilly, édition de Philippe Sellier, traduction établie par Odette Barenne, Paris, Gallimard, 1995.
  
DE CANTORBERY, Anselme, ''Proslogion'', traduction de Bernard Pautrat, Paris, Flammarion, 1995
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* DE CANTORBERY, Anselme, ''Proslogion'', traduction de Bernard Pautrat, Paris, Flammarion, 1995
  
D’AQUIN, Thomas, ''Somme théologique'', 4 t., Cerf, Paris, 1984-1986.
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* D’AQUIN, Thomas, ''Somme théologique'', 4 t., Cerf, Paris, 1984-1986.

Version du 7 octobre 2020 à 19:49

La période historique durant laquelle la foi chrétienne devient très influente est, péjorativement, appelée le Moyen Âge. Le pouvoir corrompt : durant cette période, on s’est mis à persécuter les non-chrétiens, notamment les juifs. Mais il y a eu d’authentiques expressions de la foi chrétienne. Durant cette période, trois tendances au sujet de la raison ressortent. Selon la première, la foi chrétienne n’a rien à voir avec la pensée du monde. C’est la conception de Tertullien, pour qui la raison et la foi s’opposent, car il voit la foi comme irrationnelle, irréfléchie. Cette pensée s’accompagne du phénomène du prophétisme, phénomène qui oublie que le canon de la Bible est fermé, qu’il n’y a donc plus de Révélation normative de la part des Apôtres ou des prophètes. La deuxième tendance est celle de Thomas D’Aquin, selon qui la raison et la foi règnent chacune sur deux niveaux : 1) le monde de la raison, où la foi n’est pas nécessaire ; 2) le monde de la foi, où la raison est inutile et insuffisante[1]. Si cette vision est mieux que celle de Tertullien, en ce qu’elle ne rejette pas la raison bonne, elle oublie que la raison, même au niveau inférieur, est pécheresse. Elle néglige aussi que la raison ne pas bien travailler sans la foi. Cela n’est pas surprenant, D’Aquin trouve sa source chez Aristote. La troisième tendance est celle de la raison éclairée par la vérité perçue par la foi. Pour les théologiens qui adhèrent à cette conception, la foi fonctionne à son meilleur quand elle reçoit la vérité révélée. « C’est la foi qui montre à la raison sa raison d’être ». Pour Augustin, comme pour Anselme, « il faut croire pour comprendre »[2]. Seul le fou ne croit pas en Dieu. Pour les Réformateurs : la raison est faculté donnée par Dieu à l’humanité. Elle est bonne, utile et nécessaire, mais ne fonctionne pas par elle-même, mais quand elle est animée par motifs bibliques. Du point de vue apologétique, cette troisième conception reconnaît l’avantage des croyants sur les athées. En effet, nous vivons dans un monde ordonné, qui se maintient, où beaucoup de bien se fait, où l’on peut faire l’expérience de la présence de Dieu et dans lequel s’exprime de nombreux témoignages de gens convertis. De plus l’acceptation de la Bible comme donnée de base est vérifiable. Jésus a dit : « je bâtirai mon Église, et [...] les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16.18). Cette parole, audacieuse notamment en ce que Jésus l’a prononcée dans les bas-fonds de l’Empire romain, continue de s’accomplir après plus de 2000.


Pierre-Luc VERVILLE

Notes et références

  1. Thomas D’AQUIN, Somme théologique, 4 t., Cerf, Paris, 1984-1986.
  2. Saint AUGUSTIN, Confessions, trad. du latin par Robert Arnauld d'Andilly, édition de Philippe Sellier, traduction établie par Odette Barenne, Paris, Gallimard, 1995 ; Anselme DE CANTORBERY, Proslogion, traduction de Bernard Pautrat, Paris, Flammarion, 1995. Anselme voulait initialement nommer son texte La foi en quête d’intelligence.

Bibliographie

  • AUGUSTIN, Saint, Confessions, trad. du latin par Robert Arnauld d'Andilly, édition de Philippe Sellier, traduction établie par Odette Barenne, Paris, Gallimard, 1995.
  • DE CANTORBERY, Anselme, Proslogion, traduction de Bernard Pautrat, Paris, Flammarion, 1995
  • D’AQUIN, Thomas, Somme théologique, 4 t., Cerf, Paris, 1984-1986.