Théologie : Différence entre versions
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Version du 6 septembre 2020 à 08:50
Le mot provient du grec theologia, construit à partir de « theo » (Dieu) et de « logia » (discours raisonné). En son sens étymologique, la théologie se veut une logia sur le theos, c’est-à-dire une parole traitant de Dieu (logos peri theou), ou « un discours sur Dieu, et en conséquence sur l’homme et sur le monde »[1]. Bien que le mot se rencontre déjà dans la République de Platon, il n’a pas tout à fait la signification que nous lui reconnaissons. Les Pères de l’Église lui donnent habituellement le sens exclusif de doctrine de Dieu, tandis que sa définition courante actuelle remonte à Abélard au XIIe siècle. Dans la tradition de la Réforme, c’est à la lumière de la Révélation que s’opère cette activité. La théologie concerne Dieu en ce qu’il s’est révélé, et au contenu de cette Révélation. Dans cette perspective, « la théologie est l’application de l’Écriture à toutes les dimensions de l’existence humaine »[2]. C'est la « science de Dieu et de son oeuvre »[3].
Sommaire
La connaissance de Dieu
La connaissance théologique est circonscrite par ce que Dieu révèle de lui-même. Dieu est, par définition, inaccessible à nos esprits créaturels, limités (Es 55.9 ; 1 Tim 6.15-16). « Toutes les religions et toutes les philosophies sont un témoignage de l’effort passionné de l’homme à la recherche de la vérité et de la connaissance de Dieu »[4]. Or pour que nous puissions le connaître à salut, il est nécessaire que Dieu se révèle de manière particulière. Suite à la chute, l’homme a brisé la relation avec son Créateur, et se trouve désormais dans un état d’aveuglement (1 Co 2.9-10, 2 Co 4.4) et de mort spirituelle (Gn 2.17, 3.24, Eph 2.1, 5). La théologie est donc doublement conditionnée par la révélation que Dieu nous communique et la capacité de l’homme de la comprendre.
Caractéristiques
Pour Millard Erickson, cinq éléments caractérisent la bonne théologie[5].
Biblicité
Premièrement, la théologie doit être biblique. Elle doit utiliser les méthodes et outils de la recherche biblique, de l’exégèse, pour découvrir le sens du texte.
Systématicité
Deuxièmement, elle doit être systématique, en ce sens qu’elle doit rechercher et synthétiser tout le conseil de Dieu avec cohérence.
Culturalité
Troisièmement, il faut que la théologie soit culturellement pertinente. Elle doit abattre les barrières culturelles, afin d’être pertinente pour la culture dans laquelle elle s’opère et à laquelle elle s’adresse.
Contemporanéité
Quatrièmement, la théologie doit être contemporaine. Elle est contemporaine lorsqu’elle applique les vérités concernant Dieu aux questions et aux défis d’aujourd’hui.
Praticité
Cinquièmement, la théologie doit être pratique. Elle n’est pas seulement une doctrine objective, mais reliée à la vie.
La pratique
Que nous en soyons conscients ou non, nous faisons tous de la théologie. Nous ne la faisons pas nécessairement de manière académique ou professionnelle, mais nous sommes impliqués dans la théologie au quotidien, bien plus souvent que nous pourrions le penser. Le théologien systématique Henry Thiessen fait cette déclaration qui représente bien cette réalité : « Même ceux qui refusent de formuler leurs croyances théologiques ont des idées assez précises en ce qui concerne les principaux sujets de la théologie »[6]. Les locutions communes suivantes : « Tu ne peux perdre ton salut », « Jésus est le fils de Dieu », et « Jésus revient bientôt », sont toutes des déclarations qui impliquent une théologie systématique. Chaque fois que nous pensons à un sujet concernant Dieu, que nous partageons l’Évangile, que nous interprétons un passage de la Bible, que nous défendons notre foi, que nous prions ou que nous sommes engagés dans une lutte contre la tentation, nous faisons des discours et des énoncés concernant Dieu selon une théologie systématique.
Sébastien MORRISSETTE et Pierre-Luc VERVILLE
Références
- ↑ LE ROBERT, « Théologie », Paris, 2009, p. 1878.
- ↑ John FRAME, Salvation Belongs to the Lord: An Introduction to Systematic Theology, Phillipsburg: P&R Publishing, 2006
- ↑ Henri BLOCHER, Prolégomènes. Introduction à la théologie évangélique, Vaux-sur-Seine, Faculté libre de Théologie Évangélique, 1976.
- ↑ René PACHE, p. 11
- ↑ Millard J. ERICKSON, Christian Theology, vol 1, Grand Rapids, Baker, 1983, p. 21 - 22.
- ↑ Henry THIESSEN, p. 4.
Bibliographie
BLOCHER, Henri, Prolégomènes. Introduction à la théologie évangélique, Vaux-sur-Seine, Faculté libre de Théologie Évangélique, 1976.
FRAME, John, Salvation Belongs to the Lord: An Introduction to Systematic Theology, Phillipsburg: P&R Publishing, 2006
ERICKSON, Millard J., Christian Theology, vol 1, Grand Rapids, Baker, 1983.